C’est une réponse claire et précise que donne le ministère de l’Éducation nationale aux enseignants contractuels et vacataires du secteur qui revendiquent une intégration sans condition et sans concours.
«Le recrutement d’office n’existe pas et la loi de la fonction publique pour tous les secteurs et pas seulement pour l’éducation l’interdit », a en effet déclaré, hier, sur les ondes de la radio chaine III le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale Abdelhakim Belabed. S’exprimant sur la question de cette catégorie d’enseignants qui sont allés vers des actions de protestation depuis quelques jours menaçant d’une démission collective et de boycotter le concours de recrutement, l’hôte de la radio a expliqué que ces derniers sont des diplômés universitaires qui viennent demander emplois auprés du ministère de l’Éducation nationale sur des postes vacants pour des emplois temporaires limités dans le temps. « Ceci ne donne aucun avantage à un éventuel recrutement direct », soutient-il. Les enseignants contractuels, poursuit-il, qui sont au nombre de 25 115 repartis en 11 505 au primaire, 8832 au moyen et 5278 au secondaire restent des candidats potentiels puisqu’ils ont accumulé une expérience qui jouera en leur faveur lors du concours de recrutement. « Ils doivent passer l’épreuve, et leur expérience leur donnera certainement la chance d’être recrutés » estime le même intervenant. Cependant, la ministre de l’Éducation, Nouria Benghebrit, a déclaré de son côté qu’elle s’attellerait à entamer des négociations, au courant de la semaine prochaine, avec la direction de la Fonction publique afin de trouver les moyens de valoriser l’expérience professionnelle des enseignants-contractuels dans le concours de recrutement. « Ils doivent s’inscrire dans le cadre du concours de recrutement. Les négociations que nous allons engager avec les autorités concernées permettront de voir comment valoriser cette expérience professionnelle », a-t-elle souligné. Elle a ajouté qu’elle œuvrerait à convaincre la direction de la Fonction publique de prendre en considération l’expérience de cette catégorie, aux cotés de l’examen écrit et oral qu’ils sont tenus de passer. La ministre de l’Éducation a indiqué, en outre, avoir pris des engagements pour la résolution de deux problèmes touchant particulièrement les contractuels dans certaines wilayas et relatifs au payement des primes et la régularisation de leurs salaires.
Elle a fait savoir que lors de la réunion tenue lundi dernier avec les représentants des enseignants contractuels, il était question de rappeler la réglementation selon laquelle la Fonction publique n’autorisait pas le recrutement direct et la nécessité de passer, soit par une étude du dossier professionnel, soit par un concours. Benghebrit a noté que la contractualisation était un principe de fonctionnement au niveau de l’Éducation nationale qui permet d’assurer, ainsi, le droit à la scolarité en cas de vacance des postes, précisant, toutefois, que ce mode de recrutement n’est pas totalement normé, promettant d’y remédier à l’avenir. Par ailleurs, la ministre a réitéré son appel aux enseignants-contractuels afin de faire preuve de responsabilité, leur rappelant que les listes des inscriptions au concours sont ouvertes jusqu’au 14 avril prochain.
En ce qui concerne, par ailleurs, le concours de recrutement, le SG du ministère a fait savoir que depuis le 27 mars, début des inscriptions électroniques, il a été enregistré prés de 180 000 inscriptions. Le ministère prévoit pas moins de 4 millions de postulants, indique-t-il à ce titre. Pour rappel le 20 avril prochain est la date fixée pour l’envoi des convocations aux candidats. Le concours aura lieu le 30 avril, les premiers résultats des épreuves écrites seront annoncés le 12 mai. L’orale aura lieu après les examens de fin d’année c’est-à-dire le 8 et 9 juin. En ce qui concerne, dans un autre cadre d’idées, les examens de fin d’année, Belabed affirme que tous les moyens logistiques sont mis en place pour leur réussite. Cette année le ministère enregistre prés de 2 millions de candidats dans les trois paliers confondus dont 818 518 au bac, 559 204 au Bem et enfin 705 457 candidats à la cinquième. 17 869 centres d’examens ont été programmés dont 13 117 pour l’examen de cinquième.
Ania Nait Chalal