L’objectif d’autosuffisance en matière des cultures stratégiques, comme le blé dur à partir de 2026, ne permet aucun retard ou défaillance. Le ministre exige des cadres installés un travail de terrain, loin du confort au bureau.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa a installé, hier, au siège de son ministère à Alger, 62 cadres aux niveaux central et local, après avoir opéré un vaste mouvement sur les postes administratif du secteur. Selon un communiqué du ministère, l’objectif de ce changement vise à renforcer le travail de terrain et de proximité avec les agriculteurs et les producteurs. Selon la même source, ils étaient concernés par ce mouvement, 11 directeurs et sous-directeurs relevant de l’administration centrale et 51 cadres locaux, à savoir 30 directeurs de services agricoles et 21 conservateurs des forêts.
D’emblée, les rédacteurs du communiqué nous informent des motifs qui ont présidé à ce changement. Des motifs que l’on pourrait aisément déceler entre les lignes. Ainsi, l’usage des termes « travail de terrain et de proximité avec les agriculteurs et les producteurs » s’entend comme une sanction décidé à l’encontre des cadres qui ont failli à leur devoir. C’est-à-dire, les fonctionnaires remerciés ou mutés selon le cas qui ont manqué aux objectifs tracés par la tutelle. A rappeler dans ce cadre que sous les orientations et les instructions du président de la République, de nouvelles règles qui soumettent les personnels à l’obligation de résultat dans le cadre de leurs missions et tâches ont été instaurées dans les ministères et les administrations publiques.
Employer les compétences
D’ailleurs, les instructions données par Youcef Cherfa à ses subordonnés après leur installation ont été claires. « Mettre en œuvre la feuille de route adoptée par l’Etat pour réaliser la stratégie de développement des cultures stratégiques à travers le travail de terrain et de proximité, en adoptant une approche proactive », souligne le même communiqué, ajoutant que le ministre a affirmé que « l’agriculture est un travail de terrain et non administratif », appelant les nouveaux cadres à recourir « aux meilleures compétences nationales pour développer le secteur de manière à répondre aux attentes du citoyen algérien ». Ce qui veut dire que les nouveaux cadres sont non seulement appelés à quitter le confort de bureau et à privilégier le travail de terrain, mais ils sont aussi chargés de procéder, si besoin, à des changements des personnels qui ne sont pas en phase avec la feuille de route dans le secteur.
Pour ce faire, tous les intervenants du secteur agricole doivent s’en tenir aux plans nationaux comme seule boussole qui guide leur action. Au plus haut niveau de l’Etat, les instructions portent sur la réduction des importations des produits agricoles, notamment le blé dur et l’orge. Des cultures stratégiques qui représentent un levier de la sécurité alimentaire. En effet, le président de la République s’est engagé à atteindre l’autosuffisance en matière de blé dur dans le moyen voire le court terme. 2026 sera ainsi l’année où le « zéro importation » de ce produit céréalier fort prisé par les Algériens devrait entrer en vigueur. Pour la même échéance d’autosuffisance, d’autres céréales sont aussi mises à contribution comme l’orge et le maïs.
Par ailleurs, le ministre a rappelé, dans le cadre de la campagne labours-semailles, l’engagement du secteur à réussir l’opération, notamment en ce qui concerne les légumineuses et la mise en place d’un plan pour la production des pommes de terre primeur et de garde ainsi que les plantes oléagineuses. Youcef Cherfa a également évoqué les 300 hectares irrigués de surfaces agricoles comme objectif à atteindre dans le sud. Ces surfaces seront consacrées aux céréales et aux cultures stratégiques.
Farid Guellil
L’agriculture contribue avec 18% au PIB
Le ministre Youcef Cherfa a souligné l’importance économique du secteur, dont la contribution au PIB était de 18% durant l’année agricole écoulée (2023-2024), soit une production de plus de 35 milliards de dollars USD, précise le ministre. Quant à la commercialisation des produits agricoles, le ministre a souligné l’importance d’ouvrir des espaces commerciaux afin de garantir la disponibilité des produits à des prix raisonnables, tout en coordonnant avec les directions locales pour la commercialisation du produit agricole destiné au citoyen ou à la transformation des aliments. Au terme de la cérémonie, le ministre a présenté ses remerciements aux services des forêts pour l’action préventive menée dans le cadre de la lutte contre les incendies des forêts et à tous les responsables veillant au développement de l’agriculture et à la préservation des forêts.
R. N.