Alors que le Conseil de sécurité de L’ONU vient de réaffirmer tout son appui à la prochaine visite du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental et notamment à EL Ayoun , la panique s’est emparée de nouveau du Palais royal et du monarque marocain.
Il faut rappeler que Ban Ki-Moon devait initialement se rendre dans la région fin 2015 et un communiqué officiel a même été publié à ce propos. Mais aussitôt le Maroc et son intenable ambassadeur aux Nations unies qui se comporte beaucoup plus en makhzni qu’en diplomate a fait pression sur les «amis» du Maroc au Conseil de sécurité et sur le secrétaire général de l’ONU pour l’amener à reporter sa visite dans la région. Cette visite doit avoir lieu en déplacement est prévue pour le mois de mars prochain, avant l’expiration du mandat de la Minurso et avant une réunion décisive du Conseil de sécurité. Dans le même temps âpres une visite illégale à El Ayoun occupée dans des conditions de sécurité digne d’un Etat de siège Mohammed VI qui se réveille épisodiquement pour rappeler la colonisation du Sahara occidental , envoie son ministre marocain des Affaires étrangères à Londres, dans le cadre de la conférence des donateurs sur la Syrie, où il a remis à Ban Ki-moon une lettre du roi du Maroc, laquelle il appelle le secrétaire général de l’ONU à reporter son déplacement au «Maroc», en faisant sciemment l’impasse sur le projet de Ban Ki-moon de visiter également les territoires sahraouis occupés.
Ainsi le Maroc qui a fermé le territoire qu’il colonise à la presse internationale et aux observateurs étrangers qu’il malmène et expulse sans ménagement veut absolument éviter que la visite du SG de l’ONU, puisse intervenir avant la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU prévue en avril prochain pour la reconduction de la Minurso et, éventuellement, que le secrétaire général de l’ONU puisse se rendre à EL Ayoun, occupée. On peut aisément comprendre pourquoi le Maroc ne veut pas de cette visite qui pourrait se révéler explosive pour les tenants de la thèse de l’autonomie et le secrétaire général de l’ONU pourrait être tenté d’imputer clairement la responsabilité au Maroc dans l’impasse actuelle et le fait que ce pays sape systématiquement les efforts de l’envoyé personnel Christopher Ross. D’autant que Ban Ki- Moon n’est pas un SG de L’ONU que l’on peut impressionner , menacer ou corrompre.
Il faut rappeler la fermeté du secrétaire général de l’ONU qui a sèchement répliqué au ministre marocain des Affaires étrangères, Salah-Eddine Mezouar, qu’il était décidé à maintenir son déplacement dans la région en mars prochain comme convenu. Un sentiment de panique s’est, depuis, emparé du Makhzen qui a décidé de dépêcher en catastrophe des émissaires pour bloquer le projet de Ban Ki-moon qui a décidé de se rendre uniquement à Tindouf si le Maroc refusait son déplacement à EL Ayoun . C ‘est dans ce cadre que la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, Mbarka Bouaida, a été dépêchée «en toute urgence» à Washington et que le roi Mohammed VI se déplacera, mercredi prochain, à Paris, où il compte des « sujets » au sein du gouvernement Valls, pour tenter de faire obstruction à la visite du secrétaire général de l’ONU. Pour «noyer» cette visite et la dévier de son véritable objectif lié au conflit du Sahara occidental, Rabat suggère qu’elle ait lieu en marge du prochain sommet arabe prévu au Maroc. Ce qui explique l’étonnante déclaration favorable aux thèses marocaines arrachées au chef de la diplomatie saoudienne . Une déclaration recadrée judicieusement par le MAE sahraoui , Mohammed Ould Salek. En effet une autre grande source de préoccupation pour le Maroc est le départ de Laurent Fabius du Quai d’Orsay , qui instruisait ouvertement ses diplomates pour défendre la thèse morte et enterrée de la marocanité du Sahara. Depuis des mois, le Maroc, ses lobbies et relais à Paris se sont démenés comme de beaux diables pour faire nommer à la tète de la diplomatie française une native du pays , Elisabeth Guigou qui a été jusqu’à organiser une réception royale dans les salons d’apparat du Quai d’Orsay , sous couvert d’une manifestation d’une association pour la méditerranée que préside son époux, Jean- louis Guigou.
La déception du Maroc est d’autant plus grande qu’il avait deux fers au feu et espérait voir Ségolène Royal , a qui, il venait de dérouler le tapis rouge à Ouarzazate, , emportait la partie. Mais le funambule Hollande en a décidé autrement. Pour ne pas trop mécontenter Mohammed VI. Il a fait entrer au gouvernement éjectant son ménagement Fleur Pellerin qui n’a pas démérité Audrey Azoulay , sa conseillère culturelle, mais aussi et surtout la fille de André Azoulay , conseiller du monarque qui fait la pluie et le beau temps dans les medias français et ceux qui se prévalent de culture .
Mokhtar Bendib