Bingo ! L’initiative tripartite algéro-tuniso-libyenne qui a fait ses premiers pas le 22 avril 2024 à Carthage, après une première idée semée à Alger, semble avoir bonne presse à l’international. Le communément appelé G3 gagne déjà en réputation. Au-delà de son espace géographique naturel, entendre. Aussi longue que la distance séparant Alger de la capitale de la Gambie. Soit plus de 4200 km, comme pour gâter les esprits tatillons. L’alliance triangulaire a ainsi tapé dans l’œil des participants au 15e sommet de l’Organisation de la coopération islamique. Autrement, le triumvirat de l’Afrique du Nord à fait parler de lui, hier, à Banjul, où s’est tenu le rendez-vous de l’OCI. À l’issue de ce conclave qui a mis la Palestine dans le cœur des débats, les pays participants ont fait un clin d’œil au Maghreb de l’action. Cette alliance incarnée par l’Algérie de Abdelmadjid Tebboune, la Tunisie de Kaïs Saïed et la Libye de Mohamed Younès El-Menfi. Plus qu’un simple salut d’encouragement ou de circonstance, les dirigeants de l’OCI se sont même félicités de la tenue de la réunion consultative de Tunis.
Cerise sur le gâteau, cette « motion de soutien » figure, de surcroît, dans la déclaration finale du Sommet de Banjul. Politiquement parlant, c’est un soutien de poids pour l’alliance maghrébine qui vient de confirmer la mort de l’Union du Maghreb arabe. D’autre part, fort à parier que l’OCI dispose désormais d’un partenaire sur lequel elle peut compter à l’effet de réaliser ses objectifs. Et puis l’OCI ne pourrait espérer mieux, voire de la part de trois pays voisins, membres de cette organisation islamique, qui se sont serrés les rangs pour aborder ensemble les défis de l’heure. Ainsi, ce qui n’était, le 22 avril, qu’une rencontre fondatrice tripartite, commence déjà à franchir une nouvelle étape la plaçant au-delà d’un simple cadre de coopération sécuritaire et économique. Une autre dimension qui pourrait être érigé en rempart régional pour soutenir l’action internationale de l’OCI.
En ces temps, de surcroît, de bouleversement géopolitique qui laisse planer l’incertitude. Du coup, force est de constater que le G3 aura réussi en si peu de temps, ce que la désormais défunte UMA a fait capoter des années durant. On aura deviné le sentiment de réprobation qui a gagné les esprits malsains, juste à quelques encablures de chez nous, à l’Ouest. À savoir, ceux qui ont parié sur l’échec de cette coalition qui, faut-il leur rappeler l’essence, est un aboutissement qui traduit les liens intrinsèques qui unissent les peuples de la région.
Farid Guellil