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Le football algérien, tel qu’on aimerait qu’il soit

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Fin de saison. D’un parcours atypique. Qui fera en tout cas date. Matière à débat.

MO Béjaia, la note de fraîcheur
D’autant plus vrai que l’exercice qui s’achève, avec un premier verdict inédit et qui a vu le MO Béjaïa, l’incontestable révélation d’un championnat d’Algérie (c’est le sujet qui divise plus que jamais les analystes en dépassant même les frontières du pays avec des commentaires qui laissent rêveur) déroutant d’inconstance, a su et pu, en attendant une couronne nationale qui lui tend toujours les bras (il est encore en course pour la succession du champion sortant l’USM Alger qui peut se dire qu’il n’a finalement pas tout perdu avec une aventure continentale dans ses cordes) convaincre de ses charmes l’auguste Dame à l’arrivée d’une finale des plus serrées réglée sur un petit détail qui fera finalement la différence. Fera faire, pour la seconde fois de l’histoire, à la coupe aux petites oreilles, le tour de la ville des Hammadites sept ans après un premier détour portant la griffe du second pôle béjaoui, la JSMB, face au WA Tlemcen de … Abdelkader Amrani bien inspiré cette fois de s’en remettre à la bénédiction de Yemma Gouraya. Fin de saison. Serrée. Marquée du sceau de l’indécision. Ouverte sur tous les scénarios. Assez pour, une fois n’est pas coutume, faire (allez savoir pourquoi) débat hors frontières. Du côté de la perfide Albion, l’Angleterre qui possède, au passage, le meilleur championnat de la planète selon l’appréciation des connaisseurs. Une compétition dont l’aura dépasse largement les limites du Royaume. Fait rêver les enfants et les stars en herbe du monde entier. Et que nous disent les gazettes (à mourir de rire) de l’autre côté de la Manche sinon que le fighting spirit anglais, si apprécié universellement, ne perdrait pas à prendre exemple sur un football algérien donnant pour une fois (rien moins que çà !!!) la leçon. Par son niveau, son sens poussé de l’organisation et donc de son professionnalisme? On ne le dit pas comme ça. «Un championnat de Ligue1 Mobilis de loin plus excitant que l’inénarrable Premier Ligue. Parce que plus disputé. Plus serré et forcément plus agréable à …suivre», nous apprennent des médias locaux dont on connaît l’énorme poids. Le championnat anglais et ses supers stars, ses milliards de dollars, son histoire. Que lui propose-t-on? Rien moins que de prendre exemple sur son homologue algérien sous prétexte (seulement, pas plus) que la course au titre n’est jamais réglée à l’avance et qu’il faille toujours attendre la fin de saison (pour ne pas dire les éternels subterfuges et autres arguments jamais en relation avec la réalité du terrain, on parle ici de la fameuse ch’kara par exemple et elle fonctionne à fond à chaque fois que l’on se rapproche des baissers de rideaux et des verdicts) pour connaître le nom (en Angleterre, pour la précision seulement, Chelsea, qui a mené la course en tête, s’est finalement adjugé la couronne royale en tuant tout suspense, alors que pour la survie, on connaît depuis quelques semaines déjà les noms du trio appelé à prendre l’ascenseur dans le sens descendant) des lauréats et des derniers de la classe devant endosser le bonnet d’âne.

Coupe du monde, ES Sétif, champions league…
Depuis la dernière Coupe du monde, dans sa version brésilienne, le ballon rond algérien, s’il ne convainc pas totalement (une pluie de critiques n’épargnant personne, à l’image d’un produit local ayant tout à prouver, descendu en flammes car incapable de s’imposer en E.N, ni encore moins de s’exporter, est l’objet de polémiques sans fin, de débats d’arrière-garde peu fructueux, est là, inévitable, pour nous le rappeler à longueur de week-ends heurtés, frappés du sceau de l’ennui), est objet de curiosité à défaut de s’imposer (mis à part peut-être certains médias et techniciens anglais, suivis par des confrères belges, franchissant, par méconnaissance peut-être ou sûrement, le pas en louant un niveau que l’on sait à la limite du déprimant quand on voit et revoit les images nous parvenant hebdomadairement de nos si infréquentables stades) en référence continentale à défaut de mondiale. Une fin de saison 2014-2015 pas comme les autres et cette impression bizarre que la tendance est aux mensonges. Au pluriel. Grossiers. Qu’on veut mener l’opinion (plus aussi dupe et qui sait faire la part des choses maintenant que les … choses sont désormais claires) en bateau. Dire (là est le gros mensonge) que le label algérien (ils sont combien à atterrir chaque année, au contraire de leurs homologues africains qui sont partout, en Europe pour ceux qui évoluent intra-muros, et combien qui y sont et qui s’imposent en titulaires indiscutables, sinon qu’ils se comptent sur les doigts d’une seule main ?) qu’on est sur la bonne voie. Qu’il faille encore croire aux miracles. En oubliant de travailler. En parlant beaucoup et pour ne rien dire. Une saison 2014-2015 portant, dans sa première moitié, l’empreinte indélébile de l’Aigle sétifien qui reprendra son envol d’une manière magistrale avant d’aller se poser, avec l’art et la manière, sur le toit de l’Afrique. Que pourrait imiter le duo USM Alger- MC El Eulma, qu’il retrouve dans le groupe «A» de la phase de poule de l’actuelle édition de la ligue des champions comme (bizarre ?) le décidera, mardi dernier, le tirage au sort effectué au Caire et dont la particularité est d’assurer, d’ores et déjà, la présence de deux clubs algériens en demi-finales de la plus prisée des compétitions continentales et, accessoirement (c’est dans l’ordre du possible) une finale à 100% algérienne ce qui constituerait une 1ère dans les annales. Beaucoup de «bonnes» nouvelles donc (on le concède), et des langues (oublieuses forcément) qui se délient. Pour dire n’importe quoi. Redire que «tout va bien». Que le produit local (le ministre des Sports, M. Tahmi, s’est mis de la partie et vient «confondre» les détracteurs de l’école de formation algérienne, si tant est, ndlr, elle existe) vient d’asséner la plus belle des réponses aux algéro-pessimistes) a les moyens de percer et mérite (mercredi, en conférence de presse, le coach national Gourcuff tempérait à juste titre les ardeurs, en estimant que «la présence de trois clubs algériens en phase de poules de la ligue des champions ne constituait pas une référence», ce qui est vrai et on sait pourquoi) une place au soleil.

Voir plus loin que le bout de son nez
En oubliant qu’on ne fait rien pour. ES Sétif-MC El Eulma- USM Alger. Joli trio s’il en est. Mais capable du meilleur comme du pire même si le parcours de l’Entente dans l’édition précédente qu’il écrasera du haut de son talent, pourrait à nouveau ouvrir bien des portes. Inspirer bien des ambitions futures, Eulmis comme Usmistes algérois devant y trouver une belle source de motivation. Un bel exemple à suivre. Tout le monde (et nous avec) se lève pour applaudir la belle performance. Un «exploit» (et c’en est un, sans entrer dans d’autres considérations sous peine de lynchage médiatique) historique qui n’empêche pas des tentatives d’explication. Des questionnements. Interrogations logiques. Et la question des questions à laquelle il sera difficile de répondre en évitant de tomber dans l’euphorie béate. Dans des débats sans issue. Infructueux. Ne mènent à rien. La question ? S’agit-il, avec cette belle tenue en Afrique, d’une vraie embellie, d’un renouveau du football algérien ? Ou, et comme toujours depuis de longues saisons déjà, d’un simple feu de paille ? Nous qui aimons les références aux réactions (quand bien même elles sont avisées) extérieures, nous reproduisons in-extenso celles d’un certain Fawzi Benzerti (voir Compétition de cette semaine), tunisien et grand technicien de son état et dont le moindre des mérites est qu’il connaît comme rarement sur la scène africaine, le football du Continent. Son avis sur la présence de trois équipes algériennes en phase de poules de la Ligue des champions ? «La preuve que les formations algériennes ont de la qualité.» Les raisons de leur progression ? «La stabilité et les moyens dont elles disposent leur ont permis d’évoluer dans le bons sens». C’est la seule explication ? Réponse sans concession. Attendue : «Les problèmes internes en Egypte, la révolution en Tunisie et l’instabilité du Nigeria ont freiné l’évolution du football et ont beaucoup influé sur le niveau des équipes mais il n’en demeure moins que le football algérien a beaucoup progressé ces dernières années.» Merci pour la franchise. On pense que tout a été dit dans cette phrase laconique mais ô combien lourde de significations. Il reste, et c’est la priorité des priorités, d’oublier un peu cet «exploit», en se remettant au travail. En œuvrant à mettre en pratique les vertus d’une professionnalisation toujours à faire. En se montrant professionnels. Tout simplement. Le football algérien, à la recherche d’un renouveau sans cesse remis en cause par des pratiques d’un autre âge, gagnerait à ne pas tomber trop facilement dans la «facilité» parce qu’un trio, certes ambitieux, a décidé de dire autre chose que ce que nous offre une «élite» en perdition. Surprise constamment, éternellement, en flagrant délit de rêverie. Sans jamais avoir les moyens (techniques et professionnels) de ses ambitions. Qui a dit renouveau ?
Par Azouaou Aghiles

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