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Le FCE résolu à booster l’économie nationale : un plan d’urgence soumis à Sellal

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Le Forum des chefs d’entreprises (FCE) propose un plan d’urgence pour le développement de l’économie nationale. C’est ce qui a été réitéré hier à Alger, par le président du FCE et ses proches collaborateurs Omar Ramdane et Amar Laid Benamor lors d’une conférence tenue juste après l’audience que venait d’accorder le Premier ministre Abdelmalek Sellal aux représentants du FCE et à laquelle des membres du gouvernement avaient participé à l’image du ministre de l’Industrie, du Travail, des Finances ou encore le secrétaire général de l’Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd. «Nous avons soumis au Premier ministre un document pour l’émergence de l’économie algérienne », s’est échiné Ali Haddad à expliquer lors de la conférence de presse, rappelant qu’un pré-document avait déjà été remis au mois d’avril dernier aux pouvoirs publics et que certains points ont déjà été adoptés comme la mesure portant dépénalisation de l’acte de gestion dont Ali Haddad a dit en attendre les textes d’application. Le développement de l’économie algérienne ne doit plus reposer sur la rente des hydrocarbures mais doit être centré sur l’entreprise, publique et privée, a-t-il soutenu. Et pour cela le FCE a proposé trois mesures dont la principale est celle de libérer le potentiel et les initiatives d’investissement. Sur ce point précis le Forum revendique l’application de la loi 37 de la Constitution qui consacre la liberté d’entreprendre. «Nous ne sommes pas partisans de la privatisation des entreprises publiques mais nous estimons, eu égard au droit de préemption, qu’il serait plus juste de nouer des partenariats avec des entreprises privées algériennes plutôt qu’avec celles étrangères, sauf pour des considérations d’acquisition de savoir-faire et de formation», a dit Haddad. Les deux autres points auxquels le Forum accorde sa préférence ce sont, successivement, confirmer et consolider le rôle régulateur de l’État et la modernisation de l’administration ainsi que la dépénalisation de l’acte de gestion. Sur ce registre, le président du FCE a dit applaudir à l’idée de ne plus engager des poursuites judiciaires sur la base de lettres anonymes. Tout comme il a montré son entière satisfaction quant aux mesures inscrites dans la Loi de finances complémentaire (LFC 2015), notamment les réajustements au profit des entreprises de l’IBS, du TAP ainsi que l’assainissement fiscal. Sur ce dernier point, les patrons expurgent les fortunes mal acquises, considérant ne prenant en ligne de compte que l’argent gris, émanant de marchés conclus sur le circuit informel à l’exclusion des tentatives de blanchiment d’argent amassé à l’ombre du terrorisme ou par des actes criminels comme le trafic de drogue ou encore le proxénétisme. Selon des chiffres dévoilés au cours de l’évènement, il en ressort que quelque 40 millions de dollars demandent à être bancarisés. Les restrictions auxquelles sont dorénavant tenus les importateurs ont également été appréciées, le FCE considérant que le code des marchés se doit de ne plus autoriser l’importation de produits fabriqués localement et invitant les producteurs à alerter les pouvoirs publics si tel était le cas. Évoquant la chute des prix du pétrole, le FCE rappelle avoir alerté les autorités et que, sans avoir la prétention de régler tous les problèmes économiques du pays, proposant à cet égard une batterie de mesures de trois types : structurelles se déclinant sur le financement, la gouvernance et la relance de l’investissement. La seconde étant des mesures d’urgence sectorielles associant aussi bien les départements ministériels que les walis. Enfin, le FCE a montré, encore une fois, sa désapprobation de la politique actuelle du soutien des prix et de transferts sociaux. Ainsi, il s’oppose à cette politique, appelant à l’application des prix réels et expliquant à titre d’exemple que c’est injuste qu’une personne nantie acquiert un produit avec la même valeur qu’une personne indigente. Le FCE s’est résolument inscrit pour un soutien direct aux couches défavorisées, selon des modalités à adopter et que superviseront les responsables des APC et allant vers les familles et les ménages. «Nous sommes dans une crise (économique) [ndlr] et la politique de soutien des prix de transferts sociaux a atteint un coût insoutenable », a expliqué Ali Haddad avançant le chiffre de 60 milliards de dollars de transferts sociaux. Et pour le FCE aussi d’opiner qu’une loi courant sur une année n’était pas suffisante pour faire décoller la machine industrielle et qu’il fallait à ce titre un programme tracé à moyen et long terme. Sur ce plan là, le Forum prétend que selon son plan d’urgence, il était possible d’atteindre, sur les cinq prochaines années, un taux de 7% à 8% de croissance de l’économie et la création de quelque 300 000 emplois et également d’atteindre 10 milliards de dollars en exportation. L’Algérie a besoin d’un véritable plan d’émergence et actuellement il manque une vision à long terme. Il s’agit de ce que «nous voulons faire de l’Algérie à l’horizon 2030 et nous estimons qu’elle est capable de devenir un pôle régional », pour paraphraser Ali Haddad. Et pour le représentant de l’organisation patronale de confier, qu’à l’issue de sa rencontre avec Abdelmalek Sellal, ce dernier a fait montre de son engagement à aller vers des réformes plutôt que des réformettes pour « sauvegarder le modèle social algérien» et «mettre le pays à l’abri des bouleversements que connait la scène internationale».
Mohamed Djamel

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