Alors que la vaccination des enfants de plus de 12 ans avait fait l’objet de débats et de consultations entre spécialistes en septembre dernier, un mois après, aucune décision n’a été prise, dans ce sens. Le débat autour de cette question semble être resté à son point de départ, alors que des annonces avaient pourtant été faites sur l’entame de la vaccination de cette tranche d’âge le début de ce mois d’octobre. En effet, au début du mois de septembre dernier, le comité scientifique chargé de l’évolution et du suivi de la pandémie du Covid19 s’était réuni avec des pédiatres et des gynécologues pour discuter de la question de la vaccination des enfants de plus de 12 ans, et même des femmes enceintes et allaitantes.
Cette réunion avait été sanctionnée par la possibilité d’entamer l’opération vaccinale de cette catégorie en ce début du mois d’octobre, alors que le type de vaccin administré à cette tranche d’âge devait faire l’objet d’autres réunions programmées. C’est du moins ce qu’avait fait savoir, à l’issue de cette réunion, Ilyes Akhamouk, qui est membre du comité scientifique. Mais seulement voilà, depuis cette rencontre, les discussions n’ont pas été poursuivies, et le dossier remis dans le tiroir. Après avoir affiché une volonté d’élargir la vaccination pour toucher les enfants, notamment à l’arrivée de la rentrée scolaire, le flou entoure aujourd’hui cette opération.
Fawzi Derrar : « il faut orienter le débat vers l’essentiel »
Le directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), Fawzi Derrar, a réitéré hier son appel à accélérer les campagnes de sensibilisation pour la vaccination contre le Covid-19 et se montrer agressif sur le plan de la communication, déplorant des failles dans cette campagne. Selon lui : « il fallait expliquer s’il faut vacciner ou non les enfants et les femmes enceintes ». À ce propos, il a estimé que le débat concernant la vaccination des femmes enceintes et des enfants devait être « l’apanage des scientifiques », ajoutant qu’il est impératif de vacciner en premier ceux qui risquent de décéder à cause du Sars Cov- 2 (plus de 60 ans), alors que les enfants demeurent des diffuseurs de virus et n’en meurent pas. D’autre part, Derrar a relevé que « les personnes non vaccinées représentent un danger pour elles-mêmes et la société », et c’est pour cette raison, a-t-il souligné, qu’il faut axer la campagne de sensibilisation sur ces gens « car même si l’immunité collective sera atteinte, elle n’est pas infranchissable », a-t-il relevé. Derrar a rappelé qu’en juillet dernier, il y a eu une recrudescence de la pandémie en Algérie, d’où l’afflux massif enregistré au niveau des centres de vaccination, réitérant ainsi la nécessité de sensibiliser les gens et ne pas attendre qu’une vague de contamination arrive pour aller se faire vacciner. « Actuellement, c’est le meilleur moment de se faire vacciner allègrement car il y a une décrue des contaminations, d’autant plus qu’une immunité collective nous permettra d’affronter une éventuelle nouvelle vague de contamination, a-t-il indiqué.
Ania Nait Chalal