À l’invitation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le chef du gouvernement tunisien, Habib Essid entame aujourd’hui, sa visite officielle de deux jours, en Algérie, durant laquelle il sera question de passer en revue le niveau de coopération entre Alger et Tunis, dans le domaine politique, économique et aussi sécuritaire axé essentiellement sur la lutte contre le terrorisme. Outre l’évaluation des relations bilatérales entre les deux pays, à l’occasion de la venue à Alger, du chef du gouvernement tunisien, les rencontres qu’aura Habib Essid avec son homologue, Sellal et les responsables algériens porteront aussi sur la mise en œuvre de projets. À sa première sortie officielle au titre de président de la République tunisienne, début février dernier, Béji Caïd Essebsi avait estimé, que « chaque visite effectuée en Algérie est meilleure que la précédente du point de vue entente et résultats ». Indiquant à l’issue de son entretien avec le président Bouteflika, que les relations algéro-tunisiennes « sont privilégiées et exceptionnelles, ce qui influe positivement sur la région, sa stabilité et celle des deux pays ». Si la consolidation et le souci de diversifier les domaines de coopération entre les deux pays, selon les potentialités et les besoins respectifs des deux pays, le renforcement sécuritaire des deux pays pour contrer les menaces terroristes est inscrite en tête de l’agenda des relations bilatérales entre Alger et Tunis. Vu le contexte actuel et les menaces terroristes persistantes dans la région, conséquences directes de l’instabilité politico-institutionnelle dans laquelle a été plongée la Libye précipitant par ailleurs la détérioration de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que le retour, notamment de centaines de djihadistes tunisien de Syrie, Tunis et Alger œuvrent à accentuer leur coopération sécuritaire en matière de lutte contre le terrorisme, notamment en matière d’échange d’informations. La coopération militaire et sécuritaire entre les deux pays ayant enregistré des étapes notables en la matière, notamment avec le soutien « technique » de l’Algérie à l’armée tunisienne et la formation de promotions, dans le cadre de la coopération bilatérale, de la police de Tunisie par la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn).
Des policiers tunisiens ont été formé, dans des spécialités liées à la Police judiciaire et à la police scientifique et technique et à la demande de la police tunisienne d’autres formation seront assurées par la Dgsn, comme l’a indiqué, fin avril dernier, à partir de Constantine, le patron de La Dgsn, Abdelghani Hamel. Pour rappel dans le cadre des relations bilatérales « excellentes » selon les responsables des deux pays, les accords de coopération financière entre l’Algérie et la Tunisie ont été une bouffée d’oxygène pour notre voisin de l’Est, qui fait face à de sérieux problèmes financiers.
Dans la même période, de l’année dernière, trois accords de coopération financière entre l’Algérie et la Tunisie ont été signés, mai dernier, à l’occasion de la visite de travail et d’amitié qu’a effectué l’ex-chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaa. Il a été question, à ce propos d’un accord de dépôt entre la Banque d’Algérie et la Banque centrale tunisienne, d’une valeur de 100 millions de dollars américains, signé par le gouverneur de la Banque d’Algérie et son homologue de la Banque centrale tunisienne et de deux protocoles d’octroi par l’Algérie à la Tunisie. Ces protocoles ont porté sur une aide non remboursable de 50 millions de dollars et un prêt pour l’État tunisien d’une valeur de 100 millions de dollars. La coopération entre Alger et Tunis au niveau de certains secteurs, a connu des avancées notables, notamment dans le secteur de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique. On citera à titre d’exemple, le partenariat entre dix 10 universités algériennes et six universités tunisiennes sera mis en œuvre, dès la prochaine rentrée universitaire 2015-2016. Les premiers jalons de ce partenariat avaient été posés, pour rappel en mars 2014, avec l’ouverture d’ateliers communs, ayant trait à la recherche et à la coopération scientifique et pédagogique, aux échanges d’enseignants et à l’accueil réciproque d’étudiants en master. Il est à rappeler que ce partenariat associe les universités de Tébessa, d’Annaba, de Souk Ahras, d’El Tarf, de Batna, d’El Oued, de Skikda, de Guelma, d’Oum El Bouaghi et de Khenchela , à celles des universités tunisienne de Gafsa, de Tunis El Manar, de Kairouan, de Carthage, de Sfax et de Gabès. Il est prévu par ailleurs, un séminaire international sur la jeunesse, le sport, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique qui sera organisée la prochaine rentrée, universitaire, dans la foulée de ce partenariat.
Karima Bennour
