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Le Cameroun, premier grand test majeur sur la route de la Russie 2018

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Pour sa première sortie, qui plus est dans son jardin fétiche de Tchaker-Blida où elle reste intraitable, voire invincibles depuis plusieurs années déjà, l’Equipe nationale algérienne, forte de l’expérience acquise après deux précédentes campagnes qualificatives gérées avec brio, accueillera ce soir dans la ville des « Roses » et dans le cadre de son entrée en lice pour les qualifications au prochain Mondial, une sélection du Cameroun connue pour ne pas être facile à jouer.

Que la fête commence
Une nouvelle aventure qui démarre donc sur un air de fête populaire garantie (la partie se jouant, comme on le pressentait, à guichets fermés, les supporters des Verts, se déplaceront comme à leur habitude en nombre impressionnant pour soutenir leurs favoris) mais qui ne s’annonce pas de tout repos en raison notamment du gabarit et du palmarès de l’adversaire et de la spécificité d’une campagne où il n’est jamais facile de faire avec des paramètres (des terrains en majorité à la limite du praticable, nature du climat prévalant sur le continent et, plus grave encore, un jeu des coulisses à nul autre pareil, pour dire que le reste de l’aventure passe forcément par un succès aujourd’hui) souvent imprévisibles et donc difficiles à gérer. Moins d’un mois donc après en avoir fini avec la compétition africaine (CAN 2017 prévue en janvier au Gabon) par une victoire éclatante et une domination sans partage, outrageuse avec des bilans impressionnants (une attaque faisant feu de tout bois et une série de succès sur un chapitre où seul le Sénégal réalisera mieux avec un sans-faute et le plein d’unités), les Fennecs, qui viennent de perdre le leadership en Afrique en reculant d’une place pour pointer désormais à la seconde position derrière la Côte d’Ivoire au dernier classement Fifa en date, passent donc au révélateur des « Lions Indomptables » du Cameroun qu’ils reçoivent dans un match inaugural sur la route de la Russie ouvert sur tous les scénarios, le plus souhaité (on l’espère du côté de l’opinion qui prend au mot les joueurs dont la tendance vire à un optimisme teinté de prudence et de respect- pas trop au passage- dû au rang de leurs invités du soir) étant d’ouvrir le bal par les trois unités de la victoire. Un match, des appréhensions légitimes (pour ne pas dire interrogations) bien sûr et des ambitions clairement affichées de ne pas décevoir. Un test des plus problématiques à l’issue duquel les Feghouli et consorts, qui soutiennent, mordicus, qu’ils ont «les qualités et le talent pour l’emporter» devraient étaler au grand jour les prétentions auxquelles ils prétendent dans des «qualifs» encore une fois placées sous le signe du suspense et des surprises. Dans la foulée également de l’optimisme né de la bonne marche de l’équipe et le sérieux affiché tout au long de la compétition continentale qui les mènera au Gabon, quand bien même les sceptiques, toujours aussi peu regardants sur les résultats (ils insistent régulièrement dans leurs commentaires sur la qualité du «jeu produit à la limite de la pauvreté») affiché jusque-là face à des clients de bien faible niveau par rapport à ce qui attend le nouveau coach et ses joueurs.

Tous les atouts en main ?
A commencer par cette réception du onze camerounais qui inquiète. Un match-piège où la solidarité du groupe sera à nouveau une des clefs de la réussite. Où il ne faudra pas compter que sur la seule réussite d’un Slimani répondant présent quand il le faut au point où l’attaque verte, bien inspirée toutefois jusque-là, semble (c’est pourquoi son absence aux deux premiers entraînements a provoqué la panique à Sidi Moussa avant de rassurer en rechaussant les crampons lors des deux ultimes séances de préparation) en dépendre dans une large mesure. Sauf que Rajevac, qui commence à bien connaître son groupe, n’en faisait pas spécialement cas puisqu’il peut compter sur la richesse de l’effectif, les solutions comme les doublettes à la pointe de l’attaque ne manquent pas. Autant d’ailleurs que dans l’animation offensive d’ensemble avec la présence des Mahrez, Feghouli, Brahimi, Soudani ou même le duo Ghezzal – Boudebbouz, dans une belle passe actuellement, soit autant d’éléments pétris de classe et qui possèdent naturellement le bagage pour déstabiliser et prendre en défaut n’importe quelle défense en Afrique. Dans l’entrejeu, un des secteurs clés, l’absence pour suspension de Bentaleb devrait (presque) passer inaperçue avec la présence du tandem Taider – Guedioura, le premier disposant d’un temps de jeu suffisant pour tenir son rôle, le second bien en jambes et en mesure de soutenir la comparaison face à la masse athlétique (un de ses points forts en plus d’un bagage technique au-dessus de la moyenne, comme on le sait) de l’adversaire. Tout autant d’ailleurs que Mesloub dont le bon rendement dans l’Hexagone fait de lui une des cartes à utiliser à tout moment. Et avec brio, le joueur restant utile en tant que titulaire qu’en doublure, lui qui fait montre d’une disponibilité et d’une patience à souligner. Mais c’est dans le secteur (le point faible sans conteste de l’Equipe d’Algérie) défensif que les questionnements s’imposent. D’où les inquiétudes (un malheur ne venant jamais seul) avec la défection de Aissa Mandi, indisponible pour blessure, auquel s’ajoutera celle de Hicham Belkaraoui sur lequel le coach fondait tous les espoirs pour composer sa charnière centrale mais qui, la mort dans l’âme, déclarera à son tour forfait pour les mêmes raisons, lui qui traîne des soucis de santé depuis la dernière sortie contre le Lesotho.

Se rapprocher déjà de… Moscou
Sur le flanc gauche de la défense, l’indispensable Ghoulam, en délicatesse avec un mollet (il a ressenti une gêne à la fin de sa dernière sortie en championnat d’Italie mais reprend bien à voir les derniers entraînements auxquels il a pris part, dissipant ainsi tous les doutes) a certes passé la quasi majorité du stage en marge du groupe et a été naturellement préservé mais devrait tenir sa place sur ce côté-ci de l’arrière garde que devrait diriger encore une fois M’Bolhi à partir de sa cage lui qui n’a pas disputé (mis au repos par simple précaution ?) le match d’application contre l’USM Blida. A droite, et si le cas Zeffane suscite quelques interrogations, ses rares apparitions en Ligue1 française avec Rennes ne devraient pas l’empêcher (sauf rebondissement de dernière minute) de postuler à une place dans le onze rentrant face au Cameroun. Reste le problème des problèmes, le casse-tête majeur auquel font face tous les sélectionneurs qui ont eu en charge l’E.N : la charnière centrale et la paire la plus à même de tenir ce rôle et rassurer un compartiment qui n’en finit plus d’inquiéter. Selon toute vraisemblance, c’est une assurance même, c’est au duo Cadamurro- Medjani (le capitaine courage qui fera encore valoir son expérience et son abattage physique, ce qui comptera pour espérer peser lourd lors du combat physique que les Camerounais tenteront d’imposer) que devrait échoir cette grande responsabilité. Après avoir donc passé sans trop de difficultés et avec le succès que l’on sait, la campagne qualificative pour la prochaine messe du ballon rond continental (CAN 2017), les Verts repassent à nouveau aux choses sérieuses et vont devoir redécouvrir (avec un match spécial, devant un redoutable client camerounais qui n’est autre que l’un des cadors en Afrique) les incertitudes de qualifications continentales pour le Mondial se présentant comme autant de couperets que le nombre (six au total contre des adversaires de gros calibre, à l’instar de la Zambie ou du Nigeria qui complètent, avec les « Lions Indomptables », le groupe de la mort de cette édition qui nous mènera jusqu’en novembre 2017, date fatidique pour la désignation de la quintette appelée à représenter l’Afrique dans le super show planétaire du jeu à onze qui plantera cette fois son incomparable chapiteau en Russie) de matches au programme. Dans une «poule» B pas évidente avec des affiches relevées, nul doute que les Algériens, qui ont là l’occasion de justifier leur rang de leader en Afrique et de le conforter, savent plus que jamais, à la veille de cette entrée en matière qui nous tient en haleine, qu’il leur faudra aller chercher l’unique ticket mis en jeu (seule la première place ouvrira les portes de Moscou, et donc du paradis) sur le terrain. Les joueurs, optimistes comme jamais et qui ont pris goût au haut niveau mondial, savent ce qu’ils veulent et comment faire pour y parvenir. On croise les doigts pour eux car le reste du parcours dépend en grande partie d’une bonne entame. Un succès c’est «bon pour le moral et la confiance» insistaient mardi, en zone mixte, les joueurs. C’est dire que l’optimisme est de mise. La volonté est là, le talent disponible, le précieux apport du 12e homme (les 22 000 billets mis en vente se sont envolés, en un temps record, comme de petits pains, ce qui augure d’une ambiance de folie dans les tribunes) garanti… Conclusion ? Tout est réuni pour une autre fête et une victoire qui servira à déblayer le terrain. Se rapprocher (trop tôt pour le dire ?) de Moscou. Le rêve est encore loin… En tout cas, tous les chemins y mènent.
Par Azouaou Aghilès

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