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L’ALGÉRIE ABORDE LE PROCHAIN DÉFI DANS LA LUTTE CONTRE LA COVID-19 : Un vaccin local à portée de main

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Le vaccin russe « Spoutnik V », dont les premières doses sont arrivées vendredi dernier à l’aéroport militaire de Boufarik (Blida) est en voie d’être produit en Algérie. Un projet qui sera à même d’assurer au pays son autonomie en vaccins, leur disponibilité ainsi que la réduction des frais liés à l’importation et la livraison.

Après les pourparlers entre le Premier ministre et l’ambassadeur russe en Algérie sur le projet, la fabrication locale de Spoutnik V s’est confirmée encore ce dimanche soir, lorsque le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, a dévoilé, à la Télévision publique, que «l’Algérie a entamé des négociations avec la partie russe pour examiner les moyens les plus efficaces pour concrétiser le projet ».
Lotfi Benbahmed a confirmé que la Russie avait fait part de sa volonté d’accompagner l’Algérie dans le domaine de la fabrication du vaccin anti-coronavirus « Spoutnik V » en Algérie. La partie russe s’est déclarée « pleinement prête à accompagner l’Algérie dans ce projet en termes de production locale et en quantités importantes du vaccin Spoutnik V ». Il a ajouté que « l’Algérie dispose de toutes les capacités matérielles, humaines et techniques pour produire le vaccin Spoutnik V à travers ses sociétés locales telles que le groupe Saidal et d’autres sociétés pharmaceutiques privées ». Selon le ministre de l’Industrie pharmaceutique, c’est le président de la République en personne qui a émis des instructions exigeant la mise à disposition de tous les moyens matériels, humains et techniques pour la production du vaccin en Algérie. Dans des déclarations précédentes à la presse, l’ambassadeur de Russie en Algérie, Igor Beliaev, a assuré que son pays était «prêt à coopérer avec l’Algérie pour lancer la production au niveau local ». Il avait évoqué les diverses formes de coopération, à savoir l’acquisition directe, le transfert de technologie et la production conjointe ou la participation à la phase 3 des tests cliniques.

Une instruction du Président
En décembre 2020, le président Tebboune avait donné des instructions au Premier ministre, Djerad, à l’effet de présider « sans délais » une réunion avec le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus pour choisir le vaccin adéquat anti-covid-19 et de lancer la campagne de vaccination à partir de janvier prochain. Un mois après, une polémique s’est enflammée sur les retards de livraison du vaccin et les raisons derrière.
Les déclarations des responsables du secteur sanitaire – ministres de la Santé, de l’Industrie pharmaceutique et membres de Comité de suivi de l’évolution du la pandémie de Covid-19 – qui se sont expliqués sur la question, ont été parfois contradictoires, suscitant des polémiques dans les médias. Chez la population également, ces atermoiements ont mal passé, d’autant que les autorités publiques ont affirmé, à maintes reprises, que les moyens financiers et logistiques pour l’acquisition du vaccin sont disponibles. Ce n’est qu’en fin de la dernière semaine de janvier, vendredi 29 janvier, que le vaccin russe Spoutnik V est enfin arrivé à l’aéroport militaire de Boufarik, à Blida. Mais, seulement 50 000 doses ont été livrées au lieu des 500 000 attendues et commandées auparavant.
Cependant, selon le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, « d’autres vaccins seront bientôt réceptionnés de Chine, d’Inde et d’autres pays ». Le premier lot du vaccin anti-Covid-19 anglo-suédois AstraZeneca-Oxford, d’une quantité de 50 000 doses, est arrivé hier après-midi à l’aéroport international Houari-Boumediene (Alger).

Ni retards de livraison, ni frais d’importation
Certes, mêmes les pays de l’UE souffrent et se plaignent des retards et de la réduction des volumes de vaccins livrés par Pfizer. En Italie, le gouvernement envisage des poursuites judiciaires contre les laboratoires qui devaient la fournir en vaccins, après que les livraisons espérées ont été amputées de 29 %. Et l’apparition de nouveaux variants de ce virus au Royaume-Unie et Afrique du Sud ne prédit pas que les choses vont se débloquer pour bientôt. D’où la louable idée de fabriquer le vaccin Spoutnik V en Algérie qui semble plus sage et juste, ce qui aidera les personnels de la Santé et la population à faire face aux risques encourus de contaminations. Cela évitera aussi aux autorités locales les casse-têtes des retards de livraisons et d’acquisition des vaccins, au moment où la concurrence est plus rude même entre les plus grandes puissances. « 13 % des pays ont déjà mis la main sur 50 % des commandes de vaccin à l’international », a dévoilé, lundi dernier au Forum du Courrier d’Algérie, le docteur Mohamed Yousfi, chef de service des maladies infectieuses de l’hôpital de Boufarik à Blida.

Des négociations en haut lieu
Lors d’une audience accordée dimanche dernier par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, à l’ambassadeur de la Fédération de Russie, Igor Beliaev, l’Algérie et la Russie sont convenues d’initier des contacts dans le but d’instituer une coopération bilatérale dans le domaine de la fabrication du vaccin anti-Covid-19, russe « Spoutnik V » en Algérie, a souligné le même communiqué.
Le Premier ministre a adressé, à cette occasion, « au nom du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, les remerciements du gouvernement algérien aux plus hautes autorités russes pour la suite diligente qui a été réservée à la demande de l’Algérie portant sur l’acquisition du vaccin russe Spoutnik V, dans le cadre des efforts du gouvernement pour lutter contre la pandémie du Covid-19 », indique la même source. « Les deux parties sont convenues, à cet égard, d’initier des contacts entre les services compétents des deux pays dans le but d’instituer une coopération bilatérale dans le domaine de la fabrication du vaccin russe Spoutnik V en Algérie », précise le communiqué.
Hamid Mecheri

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