Le sujet a été préparé en conseil du gouvernement mercredi dernier. Il s’agit du développement de l’agriculture dans notre pays en vue d’atteindre l’objectif stratégique de la sécurité alimentaire. Pour rappel, en décembre dernier, se sont tenus à Adrar les travaux de la rencontre nationale sur l’investissement agricole dans les wilayas du Sud. Ces travaux se sont tenus sous le thème : « L’agriculture dans le Sud, un atout majeur pour la sécurité alimentaire ».
Disons-le autrement, sans l’agriculture du Sud, la sécurité alimentaire sera plus difficile à atteindre. D’abord par les superficies cultivables disponibles. L’État compte mettre en valeur plus d’un million d’hectares au Sud qui seront réservés aux gros investissements dans les cultures stratégiques. Pour apprécier ce chiffre il faut savoir que le total de la surface agricole utile dans notre pays est d’un peu plus de 8 millions d’hectares. Cette vaste étendue qu’offre le Sud, bénéficie d’un programme hydraulique et un autre électrique très ambitieux. Mais pas que, car il y a la création de mégapoles intégrées pour le développement des filières stratégiques telles que les huiles, le sucre, la poudre de lait, les céréales, les légumes secs et le coton destiné à l’industrie textile. Ces « mégapoles intégrées doivent commencer par la production agricole, passant par la transformation, l’emballage et le transport pour aboutir au produit final » avait expliqué le ministre de l’Agriculture, Youcef Cherfa, en marge des travaux d’une rencontre qui a eu lieu à Adrar en décembre dernier et à laquelle ont assisté pas moins de quatre ministres et tous les walis de la région Sud du pays. Cette intégration fait suite aux directives du président Tebboune qui avait annoncé, en février 2023, que l’État est prêt « à financer des projets d’industries liés à l’agriculture jusqu’à 90 % ». En outre, Cherfa avait annoncé, lors du même événement à Adrar, que le cadre juridique et règlementaire relatif à l’encadrement de l’investissement agricole au Sud, était en préparation. En plus de l’étendue des terres, le Sud réunit toutes les conditions d’une agriculture intensive. « Une région qui permet deux cultures par an » avait souligné le président Tebboune. Comme il avait insisté également sur l’augmentation des rendements à l’hectare notamment pour les céréales. En précisant que « l’agriculture est une science et non une tradition » le chef de l’État veut préparer les esprits à sortir du bricolage pour se lancer dans des cultures à très haut rendement. Le versement des fermes pilotes dans la production proprement dite, relève de la même démarche. Notre sécurité alimentaire passe par l’agriculture saharienne semblent confirmer tous les indicateurs cités plus haut. De tout temps le Sud était considéré comme étant une zone désertique où rien ne pousse. Aujourd’hui, l’Algérie nouvelle est en passe de prouver le contraire. L’agriculture est une autre richesse de notre Grand Sud après celle des hydrocarbures !
Zouhir Mebarki