Fidèle à la position « hypocrite» qu’il a adoptée dans ses relations avec l’Algérie, le ministère marocain des Affaires étrangères a pondu un communiqué dans lequel il affirme qu’il a pris note de la décision, unilatérale de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec son pays.
Pourtant, la décision de l’Algérie trouve son origine dans le bellicisme de Rabat qui a multiplié les gestes inamicaux et hostiles à l’égard de ses dirigeants et son peuple depuis l’accession des islamistes au pouvoir. La normalisation des relations avec l’entité sioniste a permis au Maroc de franchir le Rubicon et d’afficher clairement sa volonté de déstabiliser son voisin de l’Est. Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement El-Othmani, n’a même pas daigné rappeler à l’ordre son représentant permanent à l’ONU quand il a osé évoquer une prétendue occupation de la Kabylie par l’Algérie. Et comme le dit le vieil adage, «qui ne dit rien consent» ni le ministre des Affaires étrangères, ni le Chef du gouvernement n’ont « tiqué », ce qui veut dire en un mot comme en mille qu’ils partagent le même avis.
Lors de sa conférence de presse, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra avait indiqué que depuis 1948, aucun officiel israélien, ne s’était permis « l’effronterie » de critiquer ou menacer un pays arabe à partir d’une capitale arabe. Or Yair Lapid, le chef de la diplomatie de l’entité sioniste, s’était «lâché» en menaçant sournoisement notre pays lors de la conférence de presse qui avait clôturé sa visite officielle au Maroc. L’exercice s’était déroulé en présence du MAE marocain Nasser Bourita qui s’était muré dans un silence qui renseignait sur sa jubilation. Dans les mœurs et us diplomatiques, les conférences de presse tenues par un officiel étranger, en visite dans un pays, sont généralement « encadrées » pour éviter tout propos qui pourrait nuire aux intérêts ou à l’image d’un pays tiers. Bourita n’a pas tenté de rattraper l’épanchement du ministre israélien ce qui prouve que le Makhzen, le Palais royal et le gouvernement islamiste ont applaudi sa sortie. L’affaire Pegasus est un acte de guerre contre notre pays et le Maroc au lieu d’apporter les preuves de son innocence dans cette affaire d’espionnage a tenté la fuite en avant en brouillant les cartes et en intentant un procès contre Mediapart, Forbiden Story et Amnesty international qui ont dévoilé les dessous de cette affaire et mis en cause les services marocains.
C’est un autre geste belliqueux dénoncé par Ramtane Lamamra lors de la conférence de presse qu’il a animée mardi au Centre international de conférences d’Alger.
Pire encore, la collusion entre Rabat et son nouvel allié Israël avec les organisations terroristes Rachad et le MAK a été établie et cela démontre que le Maroc use de duplicité quand il s’agit de relations avec l’Algérie. Lors de la fête du trône, M6 avait débité un discours mielleux où il appelait son voisin de l’Est à rouvrir ses frontières terrestres et à engager leurs relations dans une nouvelle voie. De l’hypocrisie qui sent à mille lieux quand on sait qu’en parallèle, et au moment où il débitait son discours, son Makhzen mettait les dernières retouches au plan qui allait mettre à feu une bonne partie des massifs boisés du nord algérien.
L’Algérie a affirmé que cette rupture n’allait pas impacter le vécu des deux communautés, des deux pays, établie de part- et d’autres des frontières. « Les consulats resteront ouverts et assureront leurs missions conformément aux traités et accords internationaux », avait indiqué Lamamra.
La décision de rompre les relations avec le Maroc, émane d’un pays souverain qui a été poussé à la prendre en réaction aux tentatives de déstabilisation qu’il subit depuis quelques mois. Et dire que le Maroc, officiel, au lieu d’apporter les preuves de ce qui serait son « innocence et sa bonne foi », s’évertue depuis quelques mois déjà à faire la sourde oreille de l’Algérie et à distiller un discours loin de la réalité des sentiments agressifs et belliqueux qu’il nourrit à son égard.
Slimane B.