Un récent rapport de l’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) a insisté sur le manque d’accès à l’eau à Ghaza qui était, selon MSF, déjà dramatique en raison des coupures d’électricité et de la destruction des infrastructures par l’entité sioniste avant le 9 mars, et qui a empiré depuis cette date, lorsque les autorités sionistes ont à nouveau coupé l’électricité.
«En coupant l’électricité et en bloquant l’entrée du carburant, les forces israéliennes empêchent le fonctionnement des infrastructures hydrauliques et des pompes à eau, privant ainsi la population de Ghaza d’eau », a déclaré Paula Navarro, coordinatrice des activités d’accès à l’eau et d’assainissement de MSF à Ghaza. «Alors que la population endure déjà des bombardements incessants, la souffrance est aggravée par le manque d’eau : beaucoup sont obligés de boire de l’eau insalubre, et d’autres en manquent.» MSF fait savoir que la principale usine de dessalement d’eau de mer de Khan Younès a réduit sa production de 17 millions à 2,5 millions de litres par jour. En juillet 2024, déjà, un rapport d’Oxfam, intitulé « Water War Crimes » (Crimes de guerre liés à l’eau), avait révélé comment l’entité sioniste a délibérément utilisé l’eau comme arme contre la population palestinienne de Gaza, au mépris de la vie humaine et du droit international. Le 28 avril 2025, Ammar Hijazi, représentant de l’État de Palestine auprès des organisations internationales, a affirmé devant la Cour internationale de justice (CIJ) que neuf Palestiniens sur dix n’ont pas accès à l’eau potable. Plus récemment, concernant le Soudan, l’agence APS, citant l’UNICEF, a rapporté qu’un camion-citerne d’un hôpital du Darfour, dans l’ouest du Soudan, a été détruit par un tir d’artillerie, perturbant l’accès en eau potable pour quelque 1.000 patients. L’incident a eu lieu à El-Facher, capitale de l’État du Darfour-Nord, assiégée par les Forces de soutien rapide (FSR). L’impact « tragique » du ciblage des infrastructures hydrauliques dans les conflits armés, notamment à Ghaza et au Soudan, a fait réagir le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, qui a appelé les membres du Conseil de sécurité à « unir » leurs voix en solidarité avec les millions de personnes privées d’eau. Vendredi soir, lors d’une réunion informelle du Conseil de sécurité (réunion en formule Arria, convoquée par l’Algérie, en compagnie de la Slovénie, du Panama et de la Sierra Leone) intitulée : « Ressources en eau douce et infrastructures connexes attaquées : protéger la vie des civils », Amar Bendjama a fait ressortir le lien, « évident », mais aussi « profondément préoccupant », entre les attaques contre les services d’eau et d’assainissement et la violation des droits humains fondamentaux. De plus, a-t-il poursuivi, « le ciblage des infrastructures hydrauliques entraîne des déplacements massifs de population, comme nous le constatons tragiquement en Palestine, notamment à Ghaza, et au Soudan ». Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies a exhorté, dans ce contexte, les membres du Conseil de sécurité à appeler à la mise en place d’un « mécanisme d’alerte précoce » pour « surveiller les violations liées aux réseaux d’eau, notamment les attaques contre les infrastructures hydrauliques et les menaces à la qualité de l’eau dans les zones de conflit ». Il a mis l’accent également sur la nécessité de « mobiliser les ressources nécessaires, notamment le soutien financier » pour rétablir rapidement les services d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans les zones touchées par un conflit armé. « Il faut exiger que les responsables rendent des comptes, notamment en intégrant les violations et les attaques contre les infrastructures d’eau douce et d’assainissement dans les régimes de sanctions pertinents », a-t-il insisté. Amar Bendjama a plaidé, en outre, pour l’activation de « tous les outils disponibles » du Conseil de sécurité pour « renforcer les garanties relatives aux ressources en eau douce et aux infrastructures civiles connexes, en particulier en situation de conflit ».
M. R.