Intervenant quelques jours après l’entretien téléphonique entre le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue français, Emmanuel Macron, lors duquel les deux chefs d’État ont convenu de la visite officielle du président de la République en France, l’automne prochain, la rencontre lundi entre le président de l’APN, Brahim Boughali, et l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, est annonciatrice d’une nouvelle ère et d’un nouvel élan dans les relations bilatérales.
Comme ce fût le cas, lorsque Tebboune avait exprimé à Macron « sa profonde inquiétude concernant les développements de la situation en Palestine occupée », la situation génocidaire à Ghaza a longuement été débattue lors de la rencontre Boughali-Romatet, eu égard à la barbarie et la famine que le peuple palestinien endure depuis le 7 octobre dernier. L’occasion pour le président de la deuxième chambre du Parlement national de mettre en exergue « la gravité de la situation dans la bande de Ghaza ». À ce titre, Boughali a déclaré qu’il « ne peut y avoir de paix sans une solution juste au dossier palestinien ». Ont également été évoqué, au cours de l’entretien, les perspectives économiques communes, notamment les relations bilatérales sur le plan historique et les différents niveaux de coopération parlementaire et économique, ainsi que le rôle de la diaspora qui constitue un facteur important dans le renforcement de ces relations.
Sur la question du Sahara occidental, le chef de l’APN a réitéré « la volonté de l’Algérie de permettre au peuple sahraoui de réaliser son droit légitime à l’autodétermination conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU », avant d’expliquer « l’approche globale adoptée par l’Algérie pour résoudre les conflits dans la région du Sahel ».
« Un avenir à construire ensemble »
À l’issue de cet entretien, le diplomate français s’est dit « convaincu qu’il existe un grand potentiel qui peut être exploité pour porter les relations entre les deux pays vers des horizons plus prospères », soulignant que les deux pays « font face aux mêmes défis et difficultés » et « ont la même volonté de construire leur avenir ensemble ». S’agissant de la coopération, l’ambassadeur a souligné que les lois sur l’investissement et l’immobilier intéressent les opérateurs économiques et a ajouté que l’assouplissement des procédures administratives envoie des signaux positifs aux investisseurs.
Enfin, Stéphane Romatet a appelé à l’utilisation de tous les moyens disponibles pour rétablir la coopération entre les deux pays. Sur la page Facebook « Merci à Monsieur Brahim Boughali, président de l’Assemblée populaire nationale algérienne pour son accueil et pour la qualité de nos échanges ».
Dans un entretien accordé au journal Le Figaro, en décembre 2022, Abdelmadjid Tebboune avait déclaré que « plus de 60 ans après la guerre, il fallait passer à autre chose », ajoutant que « si la mémoire fait partie de nos gènes communs, nous partageons aussi bon nombre d’intérêts fondamentaux, même si nos points de vue peuvent diverger ». Tebboune avait également mis en avant l’importance d’« aller vers la construction d’un partenariat d’égal à égal décomplexé du passif historique douloureux. Est-ce la bonne cette fois-ci ?
Hamid Si Ahmed
