Par Ali El Hadj Tahar
Aucun Palestinien ne peut accepter un État indépendant sans El- Qods pour capitale, a déclaré le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, mardi soir, en réponse au plan de paix pour le Moyen-Orient du président Donald Trump. Tous les Palestiniens, toutes sensibilités politiques confondues, refusent ce plan qui veut leur donner un mini-territoire morcelé et sans souveraineté qui, de surcroît, fait d’el-Qods, la capitale « indivisible » d’Israël.
Alors que l’Union européenne rejette, elle aussi, les velléités de Washington en réaffirmant son engagement « ferme » en faveur d’« une solution négociée et viable à deux États », les Arabes adoptent des postures différentes, allant du refus à l’abdication pure et simple. Les positions les plus tranchées, des pays de la région, sont celles de la Syrie, de l’Iran, du mouvement de résistance libanais, le Hezbollah, la Tunisie, la Libye et, bien sûr, de l’Algérie. Beaucoup de pays arabes manquent donc à l’appel pour s’aligner au côté des Palestiniens et de la Palestine. La cause longtemps sacrée et fédératrice des peuples arabes semble faire beaucoup d’amnésiques au sein de leurs gouvernants. Et l’ancienne solidarité arabe, incarnée jusqu’à une date récente par le plan du Roi Abdallah d’Arabie saoudite pour la Palestine en 2002, semble s’effriter. Sinon, comment expliquer les déclarations de certains États, membres de la Ligue arabe, alors que les Palestiniens ont exprimé fortement leur refus, au plan de Trump ?
Selon l’accord du locataire de la Maison Blanche, l’État palestinien, devrait être un véritable gruyère de terres morcelées, entourées de mur de séparation de l’entité sioniste et d’innombrables colonies. Le plan Trump ne pouvait, en effet, que conforter, son allié de la région, l’entité sioniste dans sa politique criminelle, la colonisation accompagnée de sévices, d’injustices, de répressions sauvages, d’expropriations, d’empoisonnements, d’assassinats, de torture, y compris sur les enfants palestiniens…
Le plan Trump n’est donc pas seulement la reconnaissance des États- Unis de la souveraineté israélienne sur l’ensemble des colonies israéliennes implantées en Cisjordanie, au mépris du droit international.
C’est l’apologie d’une politique de la terre brûlée, de confiscation, de répression et de bombardements intensifs contre le peuple palestinien durant des décennies. Depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, certains États arabes ont abdiqué pour se taire carrément au sujet de l’implantation de nouvelles colonies juives sur les terres palestiniennes.
« L’Égypte appelle les deux parties concernées à un examen attentif et approfondi de la vision américaine pour parvenir à la paix et à ouvrir des voies de dialogue », afin de parvenir à « une paix juste et globale » et « à l’établissement d’un État palestinien indépendant », a déclaré le ministère égyptien des Affaires étrangères. Le Caire adopte donc la position saoudienne et émiratie, qui pensent marchander sur le dos des palestiniens, en proposant à ces derniers, « de saisir ce qu’on leur offre ». Prenant ses souhaits pour ceux des Palestiniens qui, eux, ne sont convaincus que par la justesse de leur combat, Ryadh s’est dit « apprécier » les efforts de Trump allant jusqu’à appeler à des pourparlers directs entre Israël et les Palestiniens, alors qu’elle sait que cette posture est clairement pro-israélienne. L’Algérie, l’Iran, la Tunisie, la Libye, le Liban et d’autres pays à travers le monde, sont les plus enclins actuellement à défendre davantage la cause palestinienne et la réunion, aujourd’hui, de la Ligue arabe, au Caire, va clarifier la position de chaque État bien après que le front du refus s’est déjà défini, après les réactions des uns et des autres.
A. E. T.
