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LA MARCHANDISE A ÉTÉ IMPORTÉE PAR L’ONIL VIA UNE SOCIÉTÉ PRIVÉE : De la poudre de lait « avariée » découverte au port d’Oran

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La découverte d’une cargaison de poudre de lait impropre à la consommation dans un conteneur déchargé au port d’Oran,  remet au goût du jour le débat sur la sécurité alimentaire du pays. En effet, un communiqué de l’Association de protection du consommateur et de son environnement (APOCE), a indiqué que cette marchandise, importée par l’Office national des industries du lait (ONIL), par le biais de l’entreprise privée, « N.B », devait être déchargée au port d’Oran avant de faire son entrée dans la chaîne alimentaire de la population.

Récemment une cargaison de blé importé d’Ukraine, qui devait être déchargée au port d’Alger, a été elle aussi refoulée car  elle était supposée avoir été traitée avec un insecticide cancérigène. Il y a quelques jours également un bateau qui transportait du blé importé de France a été refoulé car au moment de l’ouverture des cales, les manutentionnaires avaient découvert la carcasse d’un sanglier mort.
Ces incidents répétitifs laissent supposer que les importateurs sont peu regardants quand il s‘agit d’introduire dans le pays des produits de large consommation.  Ces épisodes, de produits refoulés supposent que certains produits aussi dangereux sont rentrés, par inadvertance ou délibérément,  dans la chaîne alimentaire de la population. Il faut rappeler dans ce cadre que l’introduction des produits de large consommation dans le pays, est régie par tout un processus de contrôle. Il faut des documents de conformité, d’autres de bonne qualité et lors de l’ouverture des cales du navire, un expert maritime veille au respect de ces critères avant de prélever des échantillons à soumettre à une analyse de laboratoire. C’est donc tout un processus de contrôle qui est mis en place pour veiller à la qualité des produits introduits sur le territoire national.
Mais cela reste insuffisant car le seul remède est la production interne qui est le seul garant de l’indépendance alimentaire. On ne peut assurer cette indépendance sans assurer une autosuffisance en matière de production de son alimentation. Les efforts des pouvoirs pour développer les filières agricoles ont été toujours dévoyés par les réseaux de l’import-import. On n’importe plus d’intrants mais on préfère investir dans le produit fini. Il y’a quelques années, l’Algérie importait des semences de céréales et autres pomme de terre pour développer les filières de l’agroalimentaire. Mais au lieu de destiner ces semences à la culture plusieurs tonnes se sont retrouvées dans la chaine alimentaire. La filière de production laitière a subi le même traitement puisque de nombreuses vaches laitières importées à coups de fortes devises se sont retrouvées destinées à l’abattage. Les programmes de développement du secteur agricole, mis en place depuis les années 90 du siècle dernier n’ont pas eu l’effet escompté et on continue d’importer de la poudre de lait et des céréales de l’étranger.
On reste dépendant et cela constitue une menace pour la sécurité interne du pays. Des pays africains qui font face à la famine actuellement vivent des aides provenant de pays producteurs qui, au nom de la solidarité internationale, les noient de produits souvent impropres à la consommation et qui ne leur permettent pas de mettre en place des programmes de relance de l’agriculture. L’indépendance et la souveraineté d’un pays est consolidée par son autosuffisance alimentaire. Y renoncer c’est rester dépendant et sous la menace des puissances mondiales qui organisent le marché international des produits de première nécessité, provoquent des pénuries et dopent la demande à leur guise.  L’Algérie doit, pour cette fois,  fournir réellement l’effort de développer les filières agricoles car il ne s’agit pas seulement d’injecter de l’argent dans le secteur, il faut également tout un programme de suivi et surtout de contrôle  pour connaitre à quoi a servi cet argent.
Slimane B.

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