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La Laddh pointe du doigt l’inflation et la dépréciation du dinar : Le pouvoir d’achat des Algériens en baisse de 40%

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À en croire le dernier rapport de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh), le pouvoir d’achat des algériens a connu une régression de 40% en raison de la dépréciation du dinar combinée à l’inflation. Également, la Ligue affirme que l’Algérie a connu plus de 6 000 actions de protestation sociale durant le premier semestre de 2018. Un chiffre qui témoigne, selon elle, de l’«ébullition du front social » qui pourrait conduire à l’«explosion ».

«La Laddh exprime sa profonde inquiétude face à l’érosion du pouvoir d’achat des Algériens, dû à la dépréciation du dinar ainsi qu’à l’inflation », écrit d’emblée l’organisation non gouvernementale dans son rapport, rendu public hier, et dont nous avons obtenu une copie. Tout en précisant que le taux annuel de l’inflation est de 7%, les écrivains du dit document se montrent soucieux des répercussions de la hausse des prix des denrées alimentaires, notamment, durant les fêtes religieuses. Ainsi, la Ligue tire la sonnette d’alarme et se montre inquiétée de cette descente aux enfers, tout en précisant que ceci « reflète les dysfonctionnements contenus dans la politique économique du gouvernement, qui a eu ses effets sur les conditions de vie du citoyen et particulièrement sur les couches les plus défavorisées ». La Laddh ne manque pas de dénoncer, également, les pratiques commerciales spéculatives qui enfoncent le couteau dans la plaie. « Alors que les spéculateurs ne cessent d’imposer leur diktat, devant le silence du gouvernement, qui reste impuissant et peine à trouver des solutions, le citoyen se retrouve confronté, à lui seul, à la cherté de la vie », écrit-on sur le même document. Dans ce sillage, l’ONG rappelle que « la majorité des familles algériennes devront dépenser une grande part de leur budget pour la rentrée sociale ». À cela s’ajoute les dépenses pour l’Aïd El-Adha et les vacances, sans oublier, les factures d’eau et d’électricité. Autrement, tous les ingrédients sont réunis pour « saigner les poches des ménages ». En ce qui concerne la baisse de la valeur du dinar, le rapport signale que « les spéculateurs ont profité de celle-ci pour augmenter les prix, à tord et à travers ». En effet, « les augmentations des prix concernent les produits importés et fabriqués localement », s’étonne l’Ong. Rappelons, à cet effet, que le dinar algérien a perdu 50% de sa valeur face aux principales devises, notamment le dollar et la monnaie européenne, depuis le début de la crise économique en 2014, ce qui fait appréhender de nouvelles hausses des prix. Dans tous les cas de figure, pour l’ONG « tout citoyen algérien qui gagne moins de 60 000 dinars par mois ne pourra vivre dignement en Algérie ». Autrement, avec un salaire inférieur à 6 millions de centimes, l’individu ne peut subvenir aux besoins essentiels de la vie. Bien que la moyenne des salaires en Algérie soit de 35 000DA, la Laddh estime qu’une bonne partie des ménages continue à toucher des salaires ne dépassant pas le SNMG, qui est défini à 18 000DA, ce qui témoigne de la « précarité dans laquelle vivent ces familles ». Dans l’ensemble, l’organisation avise les pouvoirs publics que « tous ces facteurs, qui laminent le pouvoir d’achat, peuvent mener à l’explosion sociale et à pousser de nombreux jeunes à investir la rue ».
Lamia Boufassa

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