Les temps où la France faisait la pluie et le beau temps dans des pays africains qu’elle croyait être son arrière-cour sont révolus. Les temps où cette France intronise des « présidents sur-mesure » pour tirer les ficelles et garder son influence dans le continent sont finis. Le pays dirigé aujourd’hui par un Emmanuel Macron en perte de vitesse, perd les derniers « lopins de terre » qu’il garde militairement sous la main. En cause, la présence de ses soldats a causé plus de problèmes sécuritaires et exacerbé les tensions qu’elle n’a apportées de solutions pour la paix et la stabilité. Résultat de cette politique d’arrière-garde mise en place après la fin de la grande occupation coloniale classique, les troupes françaises sont expulsées manu militari. En effet, après avoir été congédiée du Mali, du Burkina-Faso, du Niger, du Sénégal et du Tchad, le France s’apprête à faire ses balises en Côte-d’Ivoire. A souligner que pour le cas du Sénégal, le jeune président Bassirou Diomaye Faye a confirmé, ce 1er jour du nouvel an, que toutes les présences militaires de pays étrangers, y compris donc la France, prendront fin dès 2025. Ainsi, la présence française a, maintenant, pris un coup dur en Afrique de l’Ouest après la claque du Dakar. Dernier pays en date qui a sonné le glas de la présence stratégique française en Afrique, le président ivoirien Alassane Ouattara qui, au soir du réveillon, a déclaré que ses compatriotes devraient être fiers de la modernisation de leur armée » et « dans ce contexte, nous avons décidé du retrait coordonné et organisé des forces françaises ». L’accélération des événements qui marquent la fin de la présence militaire française en Afrique est telle qu’elle a fait l’effet d’une bombe dans les milieux parisiens. Jacques Foccart, le père de la « Françafrique » qui a pensé un retour stratégique en Afrique après la fin de la grande colonisation, doit, aujourd’hui, se retourner dans sa tombe. En avril 2024, l’ancien chef d’état-major de l’armée française (2017 – 2021), le général d’armée François Lecointre, a dû voir venir la débâcle d’aujourd’hui où la France perd sur le double plan politique et militaire dans un continent où la montée du sentiment anti-français va crescendo. Mais, l’ancien chef militaire s’est trompé sur toute la ligne en croyant se servir de guide vers « un retour stratégique » en Afrique pour tous les Européens.
Farid Guellil