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La contrefaçon menace la santé publique : 98 % des chauffages à gaz ne répondent pas aux normes

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Selon les chiffres communiqués par les services des Douanes, plus de 586 mille produits contrefaits ont été saisis en 2014 contre 378 mille produits saisis en 2013.
Ces chiffres démontrent, on ne peut plus clair, que le phénomène de la contrefaçon ne cesse de prendre de l’ampleur. Une enquête menée en 2015 par les services du ministère du Commerce sur les chauffages à gaz importés et ceux fabriqués localement a révélé, après des essais effectués en laboratoire, que près de 98% des échantillons prélevés n’étaient pas conformes aux normes du marché national. C’est du moins ce qu’a révélé le secrétaire général du ministère du Commerce lors d’un colloque sur la contrefaçon organisé, hier, par World trade center Algérie à l’hôtel Mercure d’Alger. Le représentant du ministère du Commerce a indiqué que la plupart de ces produits sont importés d’Asie. Il a également fait savoir que de plus en plus de requêtes émanant des opérateurs économiques sont adressées quotidiennement à la direction générale du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce dénonçant la présence sur le marché national de divers produits contrefaits touchant les textiles, les cosmétiques, la robinetterie, l’électroménagers…etc. Pour lutter contre ce phénomène, le département de Bakhti Belaïb a initié un certain nombre d’actions opérationnelles, mais qui demeurent, a-t-il regretté, limitées sans l’implication effective et permanente des différents secteurs et institutions concernés. Pour gagner la bataille de la lutte contre la contrefaçon, l’orateur a préconisé la mise en place d’une stratégie nationale clairement affichée et unifiée basée sur un mécanisme de coordination très étroit entre les différents acteurs. Ainsi, a-t-il rappelé, les actions de réduction et de coordination de lutte contre ce phénomène engagées par le département du Commerce ont porté principalement sur dix axes majeurs. Une des mesures phare de lutte contre la contrefaçon consiste, selon lui, en la révision du cadre juridique de délivrance des autorisations préalables à l’importation et à la fabrication de certains produits, notamment le cosmétique. Il a rappelé, dans ce sens, qu’il est systématiquement exigé depuis le mois décembre 2014 des opérateurs, notamment les importateurs, de fournir les pièces administratives justifiant le dépôt de marque pour l’autorisation d’exploitation de celle-ci délivrées par le titulaire du droit. Outres ces mesures prises par le département de Bakhti Belaïb, son représentant a préconisé une série de mesures à court termes telles que la normalisation des produits industriels, la labellisation des produits nationaux et leur certification, l’implication des grandes marques et des grandes firmes pour protéger localement leurs produits à travers les dispositifs existant, le renforcement des dispositions judiciaires en matière de lutte contre ce phénomène. Il a fait savoir également que son département a, récemment, signé des conventions cadres pour consolider les brigades mixtes de lutte contre la contrefaçon. De son côté Yazid Ould El Arbi, inspecteur divisionnaire, chef de bureau analyse et ciblage à la direction générale des Douanes a fait savoir que neuf millions d’articles contrefaits ont été saisis depuis 2007 jusqu’à ce jour par les services des Douanes algériennes au niveau national. Rien que pour l’année 2015, le nombre d’articles contrefaits saisis dépasse les 1,5 million a-t-il indiqué. Toutefois, l’inspecteur divisionnaire des Douanes algériennes a déploré l’absence de coordination entre les Douanes algériennes et les services du ministère du Commerce, chose qui complique davantage leur mission de lutte contre ce phénomène. L’orateur parle du besoin du complément d’information qui doit être communiqué par les services du ministère du Commerce aux Douanes algériennes afin de vérifier l’origine et le certificat de conformité de la marchandise importée. Pour Yazid Ould El Arbi, la douane ne peut rien faire toute seule contre la contrefaçon.
Hacène Nait Amara

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