Accueil ACTUALITÉ La CNR en difficultés financières : la solidarité inter-caisse à la rescousse

La CNR en difficultés financières : la solidarité inter-caisse à la rescousse

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Les dépenses des caisses de la Sécurité sociale destinées aux médicaments, la valorisation de l’industrie pharmaceutique nationale, les revalorisations des retraites, la révision du système du tiers payant et tant d’autres sujets d’actualité ont été abordés, hier, par le directeur de la Sécurité sociale au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Djaouad Bourkaïb, lors de son passage dans l’émission l’invité de la Rédaction de la Radio algérienne Chaîne III.

à cette occasion, l’hôte de la Radio algérienne, s’est montré plutôt évasif quant à la situation financière de la Caisse nationale des retraites (CNR).
Alors que la presse nationale a évoqué, il y a quelques jours, des difficultés financières au sein de la CNR ce qui a obligé le gouvernement à recourir au financement par solidarité inter-caisses, le DG de la Sécurité sociale s’est voulu rassurant sans pour autant nier cette opération. Même si Bourkaïb a refusé de révéler le montant qui a été injecté par CNAS à la CNR pour qu’elle puisse virer les pensions à temps aux 2,5 millions de retraités, celui-ci affirme que la solidarité inter-caisses a « bien fonctionné ». Ainsi, l’intervenant qui a refusé de confirmer, ou de nier le montant de 317 milliards de DA, évoqué par la presse, et injecté par la CNAS, tentera d’assurer que « globalement » le système de Sécurité sociale est en équilibre. Dans ce sillage, répondant à une question relative à la limitation de la valorisation des retraites à seulement 2,5% cette année, l’intervenant a rappelé que durant la dernière décennie les revalorisations étaient plus conséquentes, et ce grâce, à l’équilibre financier de l’époque. «Le conseil d’administration de la CNR s’est réuni en tripartite et a évalué le taux de valorisation. Ce taux a été proposé à la tutelle. Certes, il est inférieur aux taux appliqués durant les années précédentes. Mais ce taux a été défini en fonction des équilibres financiers de la caisse qui doivent être maintenus dans l’intérêt général et pour la pérennité d’un système », dira-t-il. étant plus explicite, Bourkaïb a soutenu que la revalorisation de cette année est dictée par la situation financière de la Caisse. D’autre part, le DG a assuré qu’une réflexion sur un nouveau système qui va prémunir la CNR des déséquilibres financiers, est engagée. Pour lui, le vieillissement de la population, nous oblige à revoir le Système actuel.

Vers la révision « profonde » du système du tiers payant
En sus, l’intervenant a assuré que le système du tiers payant sera profondément revu, à travers notamment l’intégration d’une nouvelle gamme de prestations médicales devant prétendre au remboursement par la Cnas. M. Bourkaïb a fait savoir que celle-ci sera élargie à d’autres prestations telles que l’oxygénothérapie à domicile, les consommables des implants cochléaires, la lunetterie pour enfants en âge scolaire et préscolaire… Il précise que cette mesure sera assujettie à «des protocoles de soins» devant être établis par le médecin traitant, l’intérêt étant de connaître, dans l’année, comment doit être suivi le malade. Cela devra également se faire dans le cadre de la «maîtrise des dépenses et du souci de la préservation des équilibres financiers du système de Sécurité sociale», a-t-il ajouté, tout en soulignant que le système du tiers payant constitue «le secret de l’amélioration et du développement de l’accessibilité des malades aux soins». M. Bourkaïb rassure quant à la santé financière de la Cnas : «Il n’y a pas de remise en cause du système du tiers payant généralisé», a-t-il soutenu. À ce propos, il a rappelé que plus de 11,6 millions de cartes Chiffa ont été distribuées à ce jour et que plus de 10 700 pharmacies sont conventionnées à la caisse.

Halte au gaspillage des médicaments
De surcroît, chiffres à l’appui, l’intervenant a affirmé que la consommation des médicaments a substantiellement augmenté ces dernières années, il dira que le taux de remboursement des médicaments a connu une progression de 6,04% entre 2014 et 2015, période durant laquelle il s’est établi à 190 milliards de DA.
Il explique, cette hausse de consommation par l’accroissement de la population et son vieillissement, mais aussi par l’élévation de l’espérance de vie, la multiplication des cas de maladies chroniques, mais aussi par l’introduction de médicaments coûteux destinés aux cancéreux. S’agissant des mesures qui visent à lutter contre les abus, Bourkaïb a indiqué que les pharmaciens ont, désormais, la possibilité de consulter l’historique des patients afin d’éviter les redondances. Aussi, il a assuré que «rationnaliser » ne veut pas dire remettre en cause le système de remboursement actuel, notamment, le tiers payant. à titre d’exemple, il a affirmé au sujet de la nouvelle liste des médicaments non remboursables, qu’un comité intersectoriel s’en charge de l’actualisation de
ladite liste.
Assurant que l’actualisation se fait en toute transparence et objectivité, il a affirmé que 32 nouveaux médicaments ont été introduits, dont 23 sont produits localement. Par ailleurs, il signalera que 31 médicaments ont été retirés de la liste, et ce, pour des raisons objectives et thérapeutiques.
Abordant le remboursement du médicament, M. Bourkaïb a également fait part d’un projet de « révision des marges pour les pharmaciens et les grossistes, de sorte à encourager la production nationale et la rentabilité », sans pour autant qu’il y ait « d’impact négatif » sur les institutions telle que la Sécurité sociale. Il a, en outre, annoncé l’application, à l’avenir, du code « Data Matrix », lequel assure une traçabilité « très fiable » du médicament, permettant de lutter contre les abus, les fraudes, les malfaçons et contrefaçons.
Lamia Boufassa

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