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LA BASE MILITANTE SE REBELLE CONTRE SA POSITION DE REVIREMENT SUR LE SAHARA OCCIDENTAL : Manifeste anti – Sanchez au sein du PSOE

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Plusieurs fois contesté par le Parlement sous ses deux chambres au sein duquel il a été savonné pour avoir remis en cause le consensus national, soigneusement entretenu depuis 1975, autour du dossier sahraoui, le président du gouvernement aura, cette fois-ci encore, fort à faire, face à une rébellion en gestation dans son parti, le PSOE.

En effet, depuis qu’il a déclaré, il y a une année maintenant, sa flamme au sinistre plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, Pedro Sanchez s’est mis tout le monde à son dos. Depuis quelques jours, il en est à son énième coup qui risque de lui jouer un mauvais tour, notamment à l’approche des élections générales prévues décembre 2023. La coalition « Unidas Podemos » qu’il exploite comme une soupape de sécurité ne servira plus longtemps. Dès lors, il finira par être isolé au sein du parti. Non pas de la part des cadres qu’il a embarqué avec lui dans l’alliance funeste avec le Makhzen, mais d’une contestation émanant de la base militante qui exige au parti le respect de la légalité internationale qui accorde au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination.
Ainsi, rapporte la presse espagnole cette fin de semaine, un groupe de militants décide d’en découdre avec la direction du parti qu’il tente de plier aux principes fondateurs du PSOE. Pour ce faire, ce collectif lance un manifeste dans lequel il demande à son parti de « respecter le droit international, l’exercice du droit à l’autodétermination par le peuple sahraoui et l’aboutissement du processus de décolonisation, tel que confirmé par leurs résolutions du Congrès et les engagements assumés depuis le programme électoral ».
Dans les rangs du parti et du gouvernement de Pedro Sanchez, écrit le quotidien « Publico », « ils sont conscients que le conflit au Sahara occidental est un sujet particulièrement sensible au sein de leurs bases et de leur électorat. Ils l’ont déjà reconnu l’année dernière lorsque le chef de l’exécutif, dans une lettre adressée au roi du Maroc Mohamed VI, a décidé de changer la position historique de l’Espagne et d’entériner l’autonomie comme l’option la plus sérieuse, réaliste et crédible pour mettre fin au conflit. Peu de voix se sont élevées publiquement. Mais près d’un an plus tard, un groupe de militants a lancé un manifeste exigeant que leur parti respecte le droit international, l’autodétermination du peuple sahraoui et l’aboutissement du processus de décolonisation ».

Le parti doit être « une solution » et non pas « un problème »
Dénommé « Socialistes pour le Sahara », ce groupe a créé une page web où l’on pouvait lire en ligne le manifeste, ses justifications et la démarche pour y adhérer. « La contribution du PSOE à la solution du conflit du Sahara occidental doit passer par le respect du droit international, l’exercice du droit à l’autodétermination par le peuple sahraoui et l’aboutissement du processus de décolonisation, comme indiqué dans ses résolutions du Congrès et les engagements assumés. dans le programme électoral du PSOE », affirme l’intitulé du texte de cette initiative qui constitue un autre moyen de pression sur les épaules du gouvernement espagnol.
Le document en question est élaboré autour de quatre principes mis en avant par la base du parti pour faire valoir le bien fondé d’un retour à la position initiale sur le dossier sahraoui. « Nous proclamons notre défense de la position adoptée par le PSOE dans son programme électoral et dans les résolutions de son 40e Congrès, et, par extension, dans la défense de la légalité internationale, des principes de la Charte des Nations unies et de l’inaliénabilité du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », souligne le manifeste. Les initiateurs exigent par la suite : « Nous demandons au gouvernement espagnol et à son président (Pedro Sanchez, ndlr), en sa qualité également de secrétaire général du PSOE, que l’action qu’il développe soit conforme aux engagements pris et aux responsabilités que l’Espagne a pour la conclusion du processus de décolonisation du Sahara occidental et l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ». Le texte, pouvions-nous encore lire, exigent encore du gouvernement et de son président qu’ils « travaillent activement sur la scène diplomatique, bilatérale et multilatérale, et dans le cadre des Nations unies, pour promouvoir une solution pacifique au conflit du Sahara occidental qui soit respectueuse du droit international et qui permette au peuple sahraoui l’exercice du droit à l’autodétermination qui envisage, à travers un référendum équitable et impartial, l’option de l’indépendance ». En mars 2022, Pedro Sanchez prit tout le monde à contre-pied lorsqu’il a décidé d’épouser la thèse marocaine dite de « large autonomie » au Sahara occidental, en tournant le dos à un consensus espagnol établi après le retrait espagnol du Sahara occidental, et la partition illégale du territoire. Un revirement spectaculaire qui a valu à son auteur une levée de boucliers à l’internationale parmi les soutiens de poids au peuple sahraoui et à son droit à l’autodétermination.
Farid Guellil

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