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Koléa (Tipasa) : Quel sort destine-t-on à la salle de cinéma Sahel ?

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«Je suis dans mon droit et je revendique de continuer à gérer la salle de cinéma Sahel (de Koléa, Tipasa». C’est en ces termes que nous accueille M. Zinedine Rouabeh, un homme dans la force de l’âge, ex-gérant de la dite salle, victime d’un jugement en sa défaveur.

«Je n’ai pas l’intention de déposer les armes. J’ai demandé audience au ministre de l’Intérieur et j’ai demandé audience au wali de Tipasa pour défendre le bien-fondé de ma cause : reprendre mon droit de bail sur la salle de cinéma Sahel», ajoute Zinedine, fatigué peut-être mais déterminé aussi et qui continue de se trimballer d’administration en administration afin de défendre sa cause.
Pour la petite histoire, Zinedine Rouabeh a contracté, en l’an 1986, un bail de gestion des deux salles de cinéma : la salle Sahel et la salle Ouarsenis, de la ville de Koléa et également la gestion de la salle de cinéma communal du chef-lieu de Tipasa. Faute de mieux, la salle Ouarsenis est restée fermée des années durant, en raison du fait qu’elle a été squattée par l’un de ses ex-employés. Depuis, le squatteur a bénéficié d’un toit. La salle Ouarsenis, elle, a été complètement rénovée et transformée en siège d’état-civil. En ce qui la concerne, la salle de cinéma Sahel a d’abord servi comme salle de projection vidéo, le soir, pour les jeunes, en salle de spectacles, notamment pour le théâtre amateur. Et encore pour célébration des fêtes de mariages.
Dans une correspondance adressée simultanément au ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales ainsi qu’au wali de Tipasa Moussa Ghellaï, dont nous détenons une copie, M. Zinedine Rouabeh interpelle l’opinion publique et revendique équité.
«Monsieur le ministre, dit-il dans cette missive, je porte à votre connaissance que je suis un authentique locataire, mû par de bonnes intentions, de la salle de cinéma Sahel depuis l’année 1986 jusqu’au 14/01/2016 ». «La commune de Koléa m’a expulsé de cette salle de loisirs en dépit même du fait que je suis titulaire d’un registre de commerce en bonne et due forme, et l’agrément qui m’autorise à en faire usage comme salle de loisirs». «Monsieur le ministre, ajoute Zineddine, j’ai consenti des sommes considérables pour retaper et équiper la salle de cinéma Sahel. Je suis disposé à poursuivre l’activité et prêt à m’acquitter des frais de location», dit, encore, M. Rouabeh.
Apostrophé par le Courrier d’Algérie, l’actuel P/APC de Koléa, M. Kouider Youcef, soutient que la loi a été appliquée dans toute sa rigueur dans l’affaire de la salle de cinéma Sahel. Sur un autre registre, l’édile communal glisse que le locataire, Zinedine Rouabeh, n’a pas réglé la totalité du bail. L’édile communal reproche également au plaignant d’avoir bénéficier de la gestion de la salle incriminée selon la formule du gré à gré et l’invite même à participer, de nouveau, à la mise aux enchères de la gestion de cette salle.
Enfin, la vox-populi rapporte que le monsieur Zinedine a été éjecté au profit d’un autre concurrent ayant proposé et donné la faramineuse somme de 700 millions de centimes de frais de location par an. Depuis, ce locataire généreux a été dépossédé de son contrat et de la salle en question. La raison de cette dépossession n’a pas été communiquée bien entendu mais en fait la salle de cinéma Sahel n’a pas projeté de séances cinéma depuis belle lurette. Tout au plus aura-t-elle servi comme salle de célébrations de mariages, de circoncisions et autres, et comme salle de meetings politiques.
En 2011 et pour rappel, la ministre de la Culture d’alors, Khalida Toumi, avait lancé une vaste campagne de recensement des salles de projection cinéma. Rien qu’en ce qui la concerne, la wilaya de Tipasa en compte 12. Selon les vœux pieux de Khalida Toumi, la gestion de ces salles devaient revenir à des coopératives de jeunes ou des EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial). La direction locale de la Culture avait même agi en ce sens. Pour le moment, et de visu, il en est autrement. La seconde salle de cinéma Ouarsenis a été transformée en siège d’état-civil depuis peu. À quoi donc destine-t-on la salle de cinéma Sahel de Koléa ?
Farid Mellal

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