Des milliers d’Iraniens ont rendu, mardi, un dernier hommage à un important officier des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran, tué par balles à Téhéran. Le colonel Sayyad Khodaï a été tué dimanche par deux motards qui ont ouvert le feu sur lui dans l’est de la capitale iranienne alors qu’il rentrait chez lui. Il a été atteint de cinq balles, selon l’agence officielle Irna.
L’Iran a accusé des « éléments liés à l’arrogance mondiale », une expression faisant référence aux états-Unis et à leurs alliés dans la phraséologie officielle iranienne, de ce meurtre. Iribnews, le site de la télévision d’état, a présenté l’officier tué comme un membre de la Force Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution en charge des opérations extérieures. La victime était « connue » en Syrie, pays en guerre où l’Iran aide militairement le régime de Bachar al-Assad. Les funérailles ont commencé le matin sur la place Imam-Hosseïn à Téhéran, avec l’hymne national iranien, la récitation du Coran et des chants religieux honorant les Iraniens tombés en « martyrs » en Syrie. La foule a ensuite accompagné le véhicule militaire transportant le cercueil couvert dans un drapeau iranien, jusqu’à la place Shohada, près de 1,5 km plus loin, à proximité du lieu où Sayyad Khodaï a été tué. Des participants ont brandi des drapeaux chiites mais aussi des photos de militaires iraniens morts en Irak, pays voisin où l’Iran exerce une grande influence, et en Syrie ainsi que celles de combattants de la guerre Iran-Irak (1980-1988). « Mort à l’Amérique » et « Mort à Israël », ont-ils crié occasionnellement sur le chemin.
Au passage du cortège, sur un panneau publicitaire les mots « vengeance terrible » accompagnent un portrait du général Qassem Soleïmani, ancien chef de la Force Qods, éliminé en Irak dans un raid américain à Bagdad en janvier 2020. Le chef des Gardiens de la Révolution, le général Hosseïn Salami, ainsi que le général de brigade Esmaïl Qaâni, commandant de la Force Qods, ont assisté aux funérailles. L’état-major interarmées iranien a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête sur les « circonstances exactes de l’assassinat » de Khodaï. Et le président Ebrahim Raïssi a affirmé que son meurtre serait « vengé ».
Né en 1972 dans la ville turcophone de Mianeh dans la province d’Azerbaïdjan oriental (nord-ouest), Sayyad Khodaï doit être enterré dans le carré des martyrs au cimetière Behesht-e Zahra dans le sud de Téhéran.
En novembre 2020, une autre importante figure iranienne, le physicien nucléaire Mohsen Fakhrizadeh, a été tué près de Téhéran dans une attaque contre son convoi imputée par l’Iran à Israël. Israël et les états-Unis sont des pays ennemis de l’Iran. Téhéran ne reconnaît pas l’existence de l’état d’Israël et ses liens diplomatiques avec Washington sont rompus depuis 1980.