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INTERVIEW AU FIGARO : Le président Tebboune fait respecter l’Algérie

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En termes simples, directs, sans ambigüité, avec explication à l’appui pour ne laisser place à aucune fausse interprétation, le président Abdelmadjid Tebboune a réitéré pour l’opinion publique française, à travers l’interview accordée au journal Le Figaro, la position souveraine de l’Algérie sur une série de questions qui font l’objet régulièrement de fake news délibérées.

Ainsi à propos des visas, il a rappelé que « la circulation des personnes entre nos deux pays a été réglée par les accords d’Évian, en 1962, et l’accord de 1968. Il y a une spécificité algérienne, même par rapport aux autres pays maghrébins. Elle a été négociée et il convient de la respecter ». Sur le problème des « individus étrangers devenus indésirables », comme on les appelle en France, le président Tebboune conteste le terme « indésirable » et il explique: les gens concernés n’ont pas tous le même statut. Dans ce lot, il distingue ceux qui ont seulement la nationalité algérienne, ils doivent, bien sûr, dit-il, respecter la loi française. « Si ce n’est pas le cas, on délivre un laisser-passer», fait observer le président  Tebboune. À propos d’une sorte de «marchandage» entre délivrance de visas aux Algériens par la France et livraisons de gaz par l’Algérie à la France: «Nous ne sommes pas dans ces comptes d’apothicaires », rectifie le président Tebboune qui ajoute que « si la France nous demandait d’augmenter nos exportations de gaz, nous le ferions. Elle ne l’a pas encore fait.» À la question sur un éventuel second mandat: les Algériens seront les premiers à être informés, a  répondu le président Tebboune. Sur l’islamisme, il fait remarquer qu’il est derrière nous. «Il est dommage que les services étrangers refusent de le constater et présentent toujours notre pays comme infesté par l’islamisme. Je le déplore », a-t-il ajouté.

Pas de Commonwealth linguistique
En répondant à une question sur les relations algéro-françaises, le président Tebboune fait savoir qu’il ira en visite d’Etat en France cette année.  « Plus de 60 ans après la guerre, il faut passer à autre chose ». Il souhaite que le match de football Algérie-France ait lieu. « Il pourrait se tenir en Algérie, à Alger, à Oran ou ailleurs », propose-t-il. Pour le président Tebboune, « la France doit se libérer de son complexe de colonisateur et l’Algérie, de son complexe de colonisé ». Il souligne, à l’adresse des Français, que « l’Algérie est une puissance africaine qui ne ressemble plus du tout à ce qu’elle était en 1962 ». Il rappelle que la décision, « prise ensemble », de constituer en Algérie et en France, respectivement, une commission de 5 historiens est destinée à prendre en compte les 132 ans d’occupation «car tout ne commence pas avec la guerre d’indépendance ». Le président Tebboune confirme que l’Algérie demande que « la France nettoie les sites de ces essais, vers Reggane et Tamanrasset, où la pollution est énorme. Nous souhaitons aussi qu’elle prenne en charge les soins médicaux dont ont besoin les personnes sur place ». Enfin, sur la langue française, elle n’a pas à être imposée aux Algériens, c’est aux familles de choisir. « Et l’Algérie ne s’est pas libérée pour faire partie d’un je ne sais quel Commonwealth linguistique. L’anglais a la cote, car c’est une langue universelle », explique le président Tebboune.

La crise entre l’Algérie et le Maroc remonte à 1963 !
La crise avec le Maroc résulte d’«une accumulation de problèmes depuis 1963 » a fait savoir le président Tebboune qui a souligné que « nous avons rompu pour ne pas faire la guerre, et aucun pays ne peut se poser en médiateur entre nous ». « Mais, attention, précise-t-il, c’est le régime marocain qui cause des problèmes, pas le peuple marocain. 80 000 de ses ressortissants vivent d’ailleurs chez nous en très bonne intelligence. » Autres clarifications : sur le Sahel, « si on nous avait aidés dans l’application de l’accord d’Alger, en 2015, pour la pacification de cette zone, on n’en serait pas là» ; les relations avec la Russie, « je vais aller en Russie prochainement » ; sur le conflit russo-ukrainien, « l’Algérie est un pays non aligné » ; enfin, allusion aux « deux poids, deux mesures » des Occidentaux, « il serait bon que l’ONU ne condamne pas uniquement les annexions qui ont lieu en Europe ».
M’hamed Rebah

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