Messaoud Belambri, Président du Snapo (Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine), a déclaré que l’Algérie importe l’équivalent de deux (2) milliards de dollars de médicaments par an et pourra à moyen terme économiser pas moins de 1 milliard de dollars. à cet effet, il a précisé que la production nationale est en train d’évoluer.
Belambri affirme que c’est un objectif qu’on peut atteindre. Si on fait le bilan de tout ce qui a été fait et de ce qui est entrain de se réaliser, il y a eu 120 autorisations octroyées par le ministère de la Santé dans le cadre de l’investissement de l’industrie pharmaceutique. Il y a 140 usines en instance de finalisation. Même les unités existantes améliorent actuellement leur production en la diversifiant. On a atteint un taux de 45% ce qui correspond à 55% en volume. Si dans trois ans, on atteint les 70 à 80% et ce, en début de production, on a tendance à constater que parfois les mêmes produits sont fabriqués par plusieurs producteurs mais il y a une phase d’apprentissage qui est indispensable. Aussi, Il y a une opération de régulation qui s’effectue d’elle-même. L’industrie pharmaceutique servira aussi à booster l’économie nationale par l’exportation vers les pays arabes et africains. Selon Belambri, pour atteindre tous ces objectifs, il y a des barrières à lever, des problèmes à surmonter. La filière de l’industrie pharmaceutique au niveau des universités n’existe pas. Le partenariat entre les chercheurs et les producteurs doit être fortement encouragé pour le développement de cette industrie et notamment l’exportation qui constitue un facteur primordial dans la diversification de l’économie nationale. Le responsable de la Snapo affirme qu’il faut créer des liens de partenariat entre le secteur de l’industrie pharmaceutique et celui de la recherche scientifique. Par ailleurs, il faut encourager cette industrie à s’épanouir afin de diversifier et à se développer. La demande actuelle, nécessitera-telle autant d’entreprises en médicaments ? À cela, Belambri, affirme que logiquement, la demande va toujours en augmentation. Il y a des outils de diagnostic qui sont améliorés. Les maladies chroniques sont devenues de plus en plus répandues. Cela nécessite un supplément en matière de soins pharmaceutiques et de médicaments. Il précise que la mentalité algérienne a été habituée aux produits importés, aux produits de marque et ceux émanant des entreprises multinationales. En outre, il faut mettre les citoyens en confiance quant à la qualité de la production nationale. Le secteur possède des outils de contrôle très efficaces. Il y a un grand travail de marketing qui doit être traité incessamment. Belhambri a rappelé que le LNCPP (Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques) qui est une référence mondiale a formé plus de 300 experts dans le domaine. Comment l’État arrive-t-il à évaluer la production nationale ? Le responsable de la Snapo a déclaré que ce taux de 45% est loin des objectifs assignés. à cet effet, il ajouta qu’il faut renforcer les mesures prises dans le domaine de l’administration et de la fiscalité. D’autre part, il a affirmé que le décret de 2009 qui a été approuvé par le président de la République met en exergue ces incitations qui ont été accordées par la Sécurité sociale au pharmacien mais uniquement dans le cadre du tiers payant. Par ailleurs, il faut encourager tous les opérateurs à aller vers l’épanouissement de cette production nationale. Il n’est pas possible de réussir une politique de la production nationale si elle n’est pas accompagnée par des mesures spécifiques. Belambri ajoute que l’industrie pharmaceutique est particulièrement très jeune en Algérie. Elle a besoin de beaucoup d’encouragement pour son épanouissement. Ces incitations qui ont été appliquées depuis pratiquement quatre années, dans le cadre du tiers payant, doivent être maintenues et penser à son élargissement. Ce développement est venu grâce aux efforts des pharmaciens. Selon, Belambri, le Snapo est convaincu que ces incitations ne pèsent pas lourd dans le budget de la Sécurité nationale. Dans le cas où il y aurait des problèmes, selon lui, il faut penser à des solutions globales dans un cadre multisectoriel. Pour préserver la pérennité du système de sécurité sociale du pays, il faut éviter des décisions hâtives qui peuvent porter préjudice à l’équilibre de la gestion financière des officines qui pourrait se résulter par des conséquences trop lourdes et avoir un impact sur le développement des investissements dans l’industrie pharmaceutique.
Lazreg Aounallah