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Impression, soleil levant : La toile la plus célèbre de Claude Monet part en Chine

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Impression, soleil levant, le tableau auquel l’impressionnisme doit son nom, part en Chine. Une première.
L’œuvre phare du musée Marmottan à Paris, qui possède la plus grande collection de toiles de Claude Monet du monde, ira du 17 septembre au 3 janvier 2021, au One Art Museum de Shanghai, où elle sera l’attraction d’une exposition consacrée notamment aux influences asiatiques du peintre. Le prêt comprend huit autres toiles du plus célèbre des impressionnistes. Ce paysage représente une vue de l’avant-port du Havre peinte rapidement à l’hiver 1872. Cette marine fut objet de scandale lors de la première exposition de la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs organisée au printemps 1874 dans l’ancien studio du photographe Nadar, au 35, boulevard des Capucines. Monet a voulu saisir le port qu’il avait devant les yeux dans un instant précis, en saisissant les papillotement de la lumière sur la rétine, et non pas un paysage éternel tel que l’ont fait tous les artistes avant lui. En effet, ce n’était qu’une impression, et le titre même indique qu’il n’y avait pas la prétention de saisir l’éternité mais l’instant éphémère. D’où ce monde flottant, fait d’un entrelacs confus de mâts, de grues et de cheminées d’usines dans une brume grise et bleue avec un soleil qui vient de pointer. La date d’exécution de cette marine, probablement pendant l’hiver 1872-1873, est hypothétique, mais c’est le début du virage de Monet, alors un peintre semi-classique qui semble influencé par Cézanne. En effet, en 1866, il peint La Femme en robe verte, une toile achevée en 4 jours seulement. Présentée avec succès au Salon de peinture et de sculpture, elle lui valut une soudaine gloire. À partir de 1890, l’artiste, dévenu le chef de file du courant impressionniste se consacre à des séries de peintures, en peignant le même motif à différentes heures de la journée et à diverses saisons. Il travaille parfois sur des dizaines de toiles en parallèle. La série commence par Les Meules, suivie par Les Peupliers, les Cathédrales de Rouen, les Parlements de Londres ensuite Les Nymphéas de son jardin. Ce coloriste fabuleux, peint devant le modèle sur l’intégralité de sa toile, en dépit des aléas de la peinture en extérieur. L’invention du tube de peinture, à la fin du 19e siècle, a permis aux impressionnistes de pouvoir travailler rapidement pour terminer leur toile devant le motif. Cependant, contrairement à ce qu’il a affirmé, Monet terminait la plupart de ses toiles en atelier.
Le prêt des œuvres de Monet à la Chine vient briser le confinement. Ce geste donne peut-être le signal de la reprise des échanges culturels internationaux en dépit d’une crise sanitaire qui perdure. Avant le Covid-19, le musée Marmottan de Paris produisait entre trois et quatre événements par an qui contribuaient à l’autofinancement total de l’institution.
Ali El Hadj Tahar

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