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Importations de lait et céréales au 1er trimestre 2018 : La facture grimpe

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Bien que la baisse de la facture des importations demeure un des objectifs prioritaires du gouvernement, le pari est encore loin d’être gagné, et ce, en dépit des multiples mesures prises pour y parvenir.

En effet, l’Algérie paie toujours cher pour répondre aux besoins alimentaires de sa population. Au cours du premier trimestre de l’année en cours, la facture d’importation du Groupe des produits alimentaires a atteint 2,245 milliards de dollars (mds usd). C’est du moins les chiffres fournis par le Centre national de l’information et des statistiques des Douanes (Cnis), qui note, néanmoins que cette facture a connu une légère baisse comparativement à la même période de l’année 2017, de l’ordre de 5 millions de dollars. Par catégories, et contre toute attente c’est la filière des céréales, qui a englouti des sommes colossales pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis de l’étranger, qui a explosé. Elle constitue même la principale cause de la hausse de la facture des produits de consommation. En ce sens, cette facture représente plus de 36% des importations alimentaires de l’Algérie, en chiffrant à 816,2 millions usd contre 752,5 millions usd en 2017, soit une augmentation de près de 64 millions de dollars (+8,5%) entre les deux périodes de comparaison.
Même tendance pour le lait et produits laitiers qui ont été importés pour une valeur de 415,84 millions usd contre 411,38 millions usd, soit une hausse de près de 4,5 millions usd (+1,1%).
En revanche, les importations pour le reste des produits alimentaires essentiels ont enregistré des baisses. Ainsi, les importations des viandes ont dégringolé en s’établissant à 32,85 millions usd contre 72,82 millions usd, en baisse de près de 40 millions usd (-55%). Quant à la facture d’importation du sucre et sucreries, elle a reculé à 218,85 millions usd contre 277,86 millions usd, en baisse de 59,01 millions usd (-21,24%). Pour les légumes secs, ils ont baissé à 106,03 millions usd contre 114,4 millions usd (-7,32%). De même, les importations du café et thé ont enregistré une légère baisse à 86,7 millions usd contre 88,35 millions usd (-2%). En dehors de ces six (6) principaux produits, le reste du Groupe des produits alimentaires a été importé pour 570 millions usd de janvier à mars 2018 contre 533 millions usd de janvier à mars 2017. Concernant les huiles destinées à l’industrie alimentaire (classées dans le Groupe des biens destinés au fonctionnement de l’outil de production), leurs importations ont baissé à 219,73 millions usd sur les trois premiers mois de 2018 contre 238,02 millions usd sur la même période de 2017, en diminution de près de 18 millions usd (-8%). Ainsi, la facture globale du Groupe des produits alimentaires et des huiles destinées à l’industrie alimentaire s’est chiffrée à plus de 2,46 mds usd entre janvier et mars 2018 contre 2,49 milliards usd entre janvier et mars 2017, en baisse de 1,2%. Pour rappel, de nouveaux mécanismes d’encadrement des importations de marchandises, dont des produits alimentaires, avaient été mis en place en janvier 2018 dans le but de réduire le déficit commercial et de promouvoir la production nationale. Il avait ainsi été décidé de la suspension provisoire d’importation de 851 produits dont des biens alimentaires tels les fromages, yaourt et produits lactés, fruits secs, fruits frais (à l’exception de la banane), légumes frais (à l’exception de l’ail), viandes (à l’exception de certaines catégories), dérivés de maïs, préparation de viandes, préparation de poissons, sirop de glucose, chewing-gum et bonbons, chocolats, produits de viennoiserie, pâtes alimentaires, dérivés de céréales, conserves de légumes, tomates préparées ou conservées, confitures et gelées, fruits conservés ou préparés, jus, préparations alimentaires, préparations pour soupes et potages, eaux minérales, pigments, arômes, papiers d’hygiène, dextrine et autres amidons.
Cependant, le ministère du Commerce a procédé récemment à la levée de la suspension provisoire à l’importation de certains intrants nécessaires à la production de boissons, yaourts, biscuits, confiserie et chocolat, ce qui pourrait être synonyme d’une hausse prochaine de la facture. D’ici là, le gouvernement vise à réduire la facture des importations à 30 milliards de dollars/an. Le pari est loin d’être gagné.
Lamia Boufassa

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