Les ministres français et italien de l’Intérieur veulent agir conjointement au niveau européen pour lutter contre l’immigration clandestine, notamment les passeurs, a indiqué vendredi le ministre français Gérald Darmanin, après les arrivées record sur l’île de Lampedusa, en Méditerranée. Environ 11.000 personnes sont arrivées depuis lundi à Lampedusa, une des principales portes d’entrée vers l’Europe, soit presque le double de la population locale sur cette île qui s’est depuis déclarée en état d’urgence. « Nous venons d’échanger longuement avec mon homologue italien » Matteo Piantedosi, a écrit le ministre français de l’Intérieur sur X, anciennement Twitter. « Nous sommes convenus d’agir ensemble auprès de l’Union européenne dans les heures qui viennent pour renforcer fortement la prévention des départs de migrants et la lutte contre les passeurs », a-t-il ajouté, sans plus de précisions sur la méthode et alors que les discussions européennes autour d’un pacte migratoire sont enlisées dans les dissensions depuis trois ans. Gérald Darmanin a convoqué une réunion vendredi après-midi sur la « situation migratoire italienne », a indiqué son ministère. Ce « point de situation » doit réunir les services concernés de la police, de la gendarmerie, de l’immigration et des renseignements intérieurs, ainsi que les préfets des Bouches-du-Rhône, des Hautes-Alpes et des Alpes-Maritimes, ces deux derniers départements étant frontaliers de l’Italie. Le ministre de l’Intérieur doit également échanger dans la journée avec son homologue allemand, a-t-on souligné vendredi au ministère, où une nouvelle réunion aura lieu samedi matin sur le sujet. A Lampedusa, le centre d’accueil prévu pour héberger moins de 400 personnes est débordé et les autorités italiennes ont commencé à transférer vers la Sicile et le continent des milliers de personnes arrivées cette semaine. Plus de 5.000 personnes ont débarqué mardi sur les côtes italiennes, presque exclusivement à Lampedusa et près de 3.000 mercredi, selon le ministère italien de l’Intérieur.
