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Ils ont été b loqués à Boudouaou (Boumerdès) : les contractuels entrent en grève de la faim

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Finalement, les négociations entre le ministère de l’Éducation nationale et la Fonction publique n’ont pas permis de calmer la colère des enseignants contractuels du secteur de l’Éducation qui revendiquaient une intégration sans condition et sans concours. Après avoir parcouru plus de 200 km à pieds, les contractuels ont décidé d’aller vers une grève de la faim qui risque de durer dans le temps, et ce, malgré les conditions défavorables. L’action a été entamée, hier, à partir de 8 h 30, après que les contestataires furent arrivés à Boudouaou-ville limitrophe entre Alger et Boumerdès, et furent empêchés par un important dispositif des forces de l’ordre d’accéder à Alger. La marche de la dignité a été donc interrompue poussant plus d’une centaine de contractuels, représentant les 48 wilayas du pays, de s’arrêter devant la faculté de droit de Boudouaou, et d’exécuter leur menace grève de la faim. La marche qui a commencé depuis 9 jours, à partir de la ville de Béjaïa devait, selon ses organisateurs, se poursuivre jusqu’au siège de la Présidence au Golf. Après une tournée effectuée sur place aux alentours de 11h 30, nous avons constaté que les enseignants paraissaient affaiblis par le périple. Ils étaient, tous, assis parterre, sous un soleil brûlant, et scandaient en chœur des slogans dans lesquels ils revendiquaient leur intégration. Malgré les difficultés qu’ils avaient rencontrées, tout au long de la marche, les contractuels sont, tout de même, restés déterminés à arracher ce «droit» qui n’existe pourtant pas dans la réglementation de la Fonction publique, estimant que la valorisation de l’expérience ne peut, en aucun cas, leur être bénéfique. Les contestataires que nous avons interrogés ont déclaré à l’unanimité que la réglementation de la Fonction publique comprenait plusieurs dysfonctionnements, dont celles liées aux recrutements. Dans ce cadre, Ali Mesrane, un enseignant vacataire EPS, s’est interrogé sur les raisons qui poussent les responsables de la Ffonction publique à refuser leur intégration puisque, pourtant en 1989, 1992, 2002 et en 2011, cela a été fait, dira-t-il. De son côté, le porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), Idir Achour, a qualifié la situation de lamentable. «C’est honteux de voir des enseignants parcourir des kilomètres à pieds et sans aucune protection, et de devoir faire une grève de la faim pour un petit problème que les autorités peuvent facilement régler», a-t-il déclaré. L’appel est lancé au président de la République et au Premier ministre de trancher en faveur de cette catégorie d’enseignants lésés, ajoute encore notre interlocuteur. Il dira, toujours dans le même cadre d’idées, qu’il est impératif aujourd’hui de bannir la contractualisation dans le secteur de l’Éducation nationale. «Nous attendons une décision politique du gouvernement», soutient le représentant du CLA. En outre, au risque d’une grève générale illimitée qui est imminente à laquelle ont fait appel plusieurs Syndicats, Idir Achour a souligné que pour le bon déroulement du troisième trimestre, la ministre du secteur, Nouria Benghebrit, devrait réussir à convaincre la Présidence et le Premier ministère de promulguer le décret d’intégration «au lieu de jouer avec de fausses solutions». À noter que pas moins de 1 400 enseignants contractuels ont répondu à l’appel de la grève de la faim, alors que l’action est soutenue par différents Syndicats, comme le CLA, L’UNPEF, le Snapest, le Cnapest, et le Snapap, selon l’un des représentants de la Coordination, Youcef Hamiti. Pour sa part, Nouria Benghebrit a indiqué que la décision de valorisation de l’expérience professionnelle des enseignants contractuels par bonification des points était un énorme effort consenti par la Fonction publique. Tout en soulignant que le nombre d’années d’expérience des contractuels servira de bonification, Benghebrit a réaffirmé l’impossibilité d’aller vers un recrutement direct et, par conséquent, le maintien du concours. «Le 3e trimestre est très court, et notre point d’ancrage essentiel dans la gestion est comment assurer la pérennité de la scolarité. Si celle-ci s’avère menacée, nous prendrons les mesures que la réglementation nous permet de mettre en œuvre», a-t-elle ajouté. Dans ce sens, la ministre a exprimé ses regrets quant aux tentatives de « récupération politique» par certaines parties de ce mouvement, précisant que le mouvement est encadré par l’UNPEF et le Cnapest, ainsi que des députés de certaines formations politiques.

Ania Nait Chalal

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