Les prix de l’Internet ne seront pas revus à la baisse. Du moins pas dans le contexte actuel, a affirmé, hier, le P-DG d’Algérie Télécom (AT), Azouaou Mehmel, lors de son intervention au Forum de notre confrère “El-Moudjahid”.
«Nous ne sommes pas en train de profiter de la situation, comme nous accusent certains», a déclaré le P-DG, qui estime, cependant, que si AT «arrive à maintenir les tarifs actuels, c’est déjà un exploit». Selon l’hôte du Forum “El-Moudjahid”, «dans la conjoncture actuelle, il est hors question de revoir à la baisse les tarifs. Suite à l’augmentation de taux de change, et celle des énergies sur le marché local, «nous avons dû supporter des coûts supplémentaires, dans nos investissements, sans pour autant les répercuter sur les factures des clients» a signalé l’intervenant. De ce fait, «il sera impossible de baisser nos tarifs actuellement», a-t-il estimé. Le P-DG a même rappelé que le prix du gasoil a augmenté ! Même si le P-DG affirme que les prix actuels seront maintenus, celui-ci ne cache pas que les investissements de la société, qu’il dirige, se répercutent sur les poches des Algériens, qui devront toujours payer aussi cher pour avoir accès à ces services. Le P-DG qui refusera les comparaisons avec les pays voisins préférant évoquer la vaste étendue du territoire, et a indiqué qu’«il n’y aura pas d’augmentations des prix de l’ADSL, même si les charges ont augmenté».Toutefois, il a assuré que AT œuvre à préserver l’équité des tarifs entre le Sud et le Nord. Dans tous les cas de figure, cette situation n’a pas affecté le plan d’investissement d’Algérie Télécom pour cette année, qui est estimé de 40 milliards de dinars. Sur ce plan, Mehmel a souligné que AT dispose d’un fonds propre, assez conséquent, pour mener ses investissements. «La demande s’agrandit chaque jour et il faut la satisfaire, rapidement. En cas de besoin, nous allons recourir à un emprunt sur le marché financier», a-t-il ajouté. Dans ce sens, il a souligné que AT se focalise sur des grands investissements, afin d’agrandir son réseau, et le moderniser davantage dans l’objectif d’offrir un meilleur service à la clientèle. Un service qui est toujours critiqué par des abonnées qui se plaignent de la mauvaise qualité du débit. Et pour cause, les réseaux qui relient les clients aux centrales d’Algérie Télécom demeurent encore vétustes, causant la lourdeur des flux de débit, malgré sa disponibilité chez AT jusqu’à 8 Méga/seconde.
«La 4G victime de son succès» !
Par ailleurs, revenant sur la fameuse question de la 4G, le premier responsable du vieil opérateur national a estimé que «cette technologie est victime de son succès». L’opérateur public de Téléphonie, réseaux et services de communication électronique, Algérie Télécom, compte 500 000 abonnées à son réseau 4G, sans fil en mode fixe, a rappelé le P-DG qui affirme, à ce sujet, que AT œuvre à améliorer l’accès à cette technologie, et ce, en dépit des difficultés liés aux installations. En sus, le P-DG a regretté le manque de contenu local sur le réseau d’Internet, ce qui laisse la prédominance au contenu extérieur. À ce titre, il a souhaité que les producteurs nationaux investissent le Net pour rééquilibrer la situation. Le même appel est lancé envers ceux qui hébergent encore leurs sites à l’extérieur pour les ramener chez les hébergeurs nationaux, du fait qu’il existe maintenant des Data center.
«La moitié des clients AT ne reçoivent pas leurs factures»
Dans un autre sillage, le P-DG a signalé que «50% des abonnés d’Algérie Télécom ne reçoivent pas leurs factures». Sur 3,3 millions de clients à l’actif d’Algérie Téléecom, la moitié reçoivent leurs factures à échéance. L’autre moitié, qui ne se fait pas livrer la facture, est exposée au risque de coupures à cause de non-paiement à temps. Un problème que le premier responsable d’AT a promis de résoudre. «Cette situation nous pousse à adopter des solutions rapides, à l’instar des SMS pour les particuliers, ou bien les mails pour les professionnels», a indiqué Mehmel. Une situation qui engendre des désagréments aux clients d’AT, notamment les professionnels qui se trouvent pénalisés en raison d’un problème qui dépend, exclusivement, de la gestion commerciale d’Algérie Télécom. Au sujet de l’e-paiement, le même responsable a assuré : «Nous sommes prêts à utiliser tous les moyens pour faciliter aux clients l’utilisation de celle-ci». Revenant sur la question «gênante» du monopole, le P-DG a expliqué que «AT n’est pas la seule à fournir l’Internet en Algérie. Ainsi, il s’est interrogé : «Si les opérateurs sont prêts à investir dans les infrastructures au même titre que AT». Pour ce qui est des créances des institutions étatiques, l’intervenant a refusé de communiquer des chiffres, tout en assurant que la «situation va s’améliorer petit à petit». D’autre part, évoquant le mauvais accueil, le P-DG n’a pas manqué de préciser que AT travaille d’arrache-pied, afin d’y remédier. «Nous, les Algériens, on n’a pas la culture du service», a martelé l’orateur ! Pour ce qui est des investissements de AT, l’intervenant n’a fourni aucune donnée précise.
Lamia Boufassa
