La France d’Emmanuel Macron ne devrait pas seulement faire face à la situation explosive interne exacerbée par la mort du jeune Nahel, froidement assassiné par un policier le 27 juin dernier à Nanterre. Elle aura aussi des soucis à se faire sur le front extérieur. Comme par exemple, lorsque le gouvernement est contraint de rendre des comptes à l’ONU sur les accusations de racisme dans la police. Pas que !
Dans ce lot de réprimandes, la France d’aujourd’hui n’a pas non plus échappé à la montée du sentiment « anti-français » qui s’est développé ces derniers mois dans des pays africains, notamment dans les anciennes colonies que Paris a toujours considéré comme sa chasse gardée. Un peu partout où elle a commis des crimes contre les populations autochtones, il y a comme un retour du boomerang qui lui retombe en pleine figure. Ainsi, des chefs d’État ne jugent même pas utile d’user d’un ton diplomatique pour s’en prendre à la France qu’ils rappellent à son passé coloniale. Comme c’est le cas du président de République d’Azerbaïdjan qui, lors de son intervention à la ministérielle du Bureau de coordination du MNA sur le thème « Le Mouvement des non-alignés : Uni et résolu à affronter les défis émergents », a sévèrement interpellé son homologue français, Emmanuel Macron. « Près de 1,5 million d’Algériens ont été tués sous le régime génocidaire français. Des crânes des combattants de la liberté algériens sont toujours conservés au musée de Paris comme trophées de guerre », a affirmé Ilham Aliyev dans des propos cités par l’agence officielle « Azertag ». Le chef de l’État l’a qualifié d’avilissant et dégoûtant et a ajouté : « Nous exigeons du président français Emmanuel Macron qu’il remette à l’Algérie la dépouille de ses héros. Le président de l’Azerbaïdjan a souligné que la France devrait s’excuser pour son passé colonial, ses crimes coloniaux sanglants et ses actes de génocide contre les pays membres du MNA en Afrique, en Asie du Sud-Est et ailleurs. En outre, Ilham Aliyev accuse la France de mener une politique néocoloniale et exhorte le président Macron à s’excuser pour le passé colonial de la France. Il accuse aussi Macron de faire amende honorable aux pays qui ont subi les préjudices occasionnés par la colonisation française, lors d’une réunion du Mouvement des non-alignés dans la capitale Bakou.
Farid Guellil
