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Il veut endiguer la spéculation coutumière de l’aïd El-Adha : Chelghoum «prend le mouton par les cornes» !

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Fraîchement installé à la tête du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdeslam Chelghoum s’est lancé le pari de réduire la spéculation afin de stabiliser les prix du mouton à la veille de l’Aïd El-Adha.

C’est une «bataille commerciale» que le nouveau ministre affirme enclencher face aux spéculateurs qui prennent chaque année le mouton en otage. Lors d’une réunion d’évaluation du dispositif d’encadrement et de suivi de l’opération « Aid El Adha », tenue, hier, au siège du ministère, Chelghoum s’est montré engagé à réduire la spéculation dans le but de «préserver les intérêts des éleveurs et consommateurs ». Le ministre est conscient de l’urgence de la situation. Son département a, en collaboration avec celui du Commerce aménagé des points de vente de mouton à travers 33 wilayas du pays. «Nous voulons lutter contre les intermédiaires dans la vente des moutons de l’Aïd El Adha. En ce sens, 465 points de vente, dont 14 au niveau de la capitale, ont été aménagés et sécurisés et vont être mis en place à partir d’aujourd’hui (hier, Ndlr) », a déclaré le ministre à cette occasion, tout en tablant sur des prix « abordables ». Acheter un mouton à 20.000 DA est désormais possible, selon lui.
«Le citoyen doit savoir que maintenant il y a une possibilité d’acheter un mouton sans intermédiaires, ce qui se répercutera significativement sur le prix», a assuré le ministre qui ne manque pas de souligner que son ministère s’est engagé à assurer les meilleures conditions pour accueillir les éleveurs au niveau de ces points de vente. Ainsi, il a précisé que ces points de ventes seront équipés des commodités afin d’assurer la prise en charge du cheptel destiné à la vente, tout en soulignant que la sécurité sera assurée au niveau des 465 points. Dans un autre sillage, il a expliqué que ceci est « une tentative coordonnée de multiplier la vente directe aux citoyens et éviter la spéculation sur les prix ». En d’autres termes, le ministre a affirmé avoir enclenché « bataille commerciale» contre les maquignons qui épuisent la richesse des éleveurs.
Dans tous les cas, le département de Chelghoum rassure quant à la bonne santé du cheptel, grâce particulièrement à des dispositions spéciales puisque au plan sanitaire les services vétérinaires relevant des wilayas pourvoyeuses de cheptel, notamment les wilayas steppiques, délivrent des certificats de bonne santé devant accompagner les animaux lors de leurs déplacements,. On ajoute dans ce même contexte que la direction des services vétérinaires du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a mis en place un certain nombre de mesures, dont la fixation au préalable par arrêté de wilaya des différents lieux du rassemblement et de vente d’animaux, avec la mise en place d’un réseau d’information efficace et nécessaire pour mieux sensibiliser les citoyens. Cette opération, qui sera menée par le ministère de l’Agriculture conjointement avec la Fédération nationale des éleveurs de bétail et l’Union nationale des paysans algériens, va nécessiter la mobilisation de tous les moyens dont les espaces de vente et la couverture vétérinaire du bétail proposé à la vente.
Au sujet d’une éventuelle volonté d’importer le mouton de pays arabes, à l’instar du Soudan, le ministre est catégorique. « L’Algérie n’a pas besoin de recourir à l’importation », dira-t-il en précisant que le cheptel existant suffit à satisfaire les besoins du pays. Celui-ci est estimé à 27 millions de têtes a assuré Chelghoum. Par ailleurs, s’agissant de la cherté de l’orge, le ministre a assuré que l’État va débloquer ses aides à partir de ce mois de septembre. Selon lui, ceci permettrait de stabiliser les prix du mouton à la veille de la fête du Sacrifice.

Baisse de 11% de la production céréalière
Alors que l’année dernière a connu une production abondante des céréales, 2016 semble tendre vers une légère baisse pour des raisons climatiques. Même si la saison de moisson battage n’est toujours pas clôturée, le ministre a tenu à démentir les récents chiffres, apportés par la presse, qui évoquaient une baisse de 40% de la production céréalière en Algérie. En effet, selon lui cette baisse est de l’ordre de 11%. Ainsi, il a précisé que la production céréalière nationale au titre de la campagne de moisson-battage (2015-2016) a atteint environ 33 millions de quintaux contre 40 millions de quintaux l’année dernière.
Le ministre a imputé la baisse de la production céréalière (blé dur et tendre et orge) a plusieurs facteurs dont essentiellement la sécheresse qui a touché différentes régions à vocation céréalière notamment Tiaret, Sidi Bel Abbès, Tébessa et Aïn Temouchent. Chelghoum a précisé que la wilaya de Tiaret, l’une des principales régions céréalières, avait été particulièrement touchée par le verglas.
Ainsi, il a expliqué que le chiffre de 40% avancé par certaines parties concernerait certaines wilayas, telle que Tiaret, et non à l’échelle nationale. Les facteurs climatiques sont à l’origine de la baisse de la production céréalière, a expliqué le premier responsable du département de l’Agriculture. S’agissant de l’apparition des foyers de la maladie de Newcastle sur le cheptel avicole, il a fait savoir que seules 350.000 têtes avicoles ont été touchées, sur un total de 300 millions de têtes. Ainsi, les pertes ne dépasseraient pas le 1% selon le ministre, qui explique la hausse des prix par l’augmentation de la consommation.
Lamia Boufassa

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