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IL REÇOIT LE CHEF DE LA MINUSMA ET SON HOMOLOGUE MALIEN : Lamamra relance l’Accord de paix et de réconciliation au Mali

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Très actif depuis son rappel à la tête de la diplomatie nationale, Ramtane Lamamra, qui avait entamé sa mission par une tournée africaine, reprend en main le dossier malien à travers la relance de l’Accord de paix et de réconciliation conclu à Alger en 2015.

Pour ce faire, Lamamra a reçu hier, successivement, le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali El-Ghassim Wane (Minusma), et le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. Lors de sa récente entrevue médiatique, le président Tebboune a affirmé que la diplomatie algérienne est sollicitée de toutes parts concernant les crises et conflits dans la région. L’assertion se vérifie sur le terrain. Ainsi, après avoir contribué à la mise en branle du processus de sortie de crise en cours en Libye, l’Algérie tourne le regard vers son voisin du sud. Aux dernières nouvelles, le Nord-Mali subit à nouveau l’insécurité. Dimanche dernier, des attaques terroristes simultanées ont coûté la vie à plus de 50 civils. Conséquence de l’ingérence armée qui favorise l’instabilité politique, la situation au Mali commande un retour à la solution pacifique originelle issue des pourparlers de 2015 à Alger. En effet, et comme il fallait s’y attendre, Lamamra a abordé, avec El-Ghassim Wane, la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali comme solution, non seulement parrainée par les Nations unis mais aussi soutenue et remise au gout du jour par des acteurs étrangers, pour ne citer que les États-Unis. Pas que, le chef de la Minusma, dans sa visite de travail en Algérie, est attendu demain pour participer à une conférence sur « le rôle de la Minusma dans la stabilité du Mali et la sécurité de l’espace sahélo-saharien ».
Aujourd’hui, il y a au moins deux facteurs de conjoncture qui plaident en faveur de la nécessité d’exhumer l’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali. Le premier a trait au coup de force opéré, mai dernier, par l’armée malienne contre le président Bah N’Daw, son P.M. et son ministre de la Défense. Ce qui a fait plonger davantage le pays dans l’instabilité politico-institutionnelle. Le deuxième élément est lié à la fin de l’opération Barkhane (5 100 soldats déployés sur le terrain) annoncée trois semaines plus tard par le président Français, Macron. Une décision qui en dit long sur la limite de l’action militaire dans la lutte contre le terrorisme. Si maintenant Alger continue à plaidé en faveur de l’application de l’accord de paix et de réconciliation, la Minusma en tant qu’organe onusien tentera de pallier au départ de la force française Barkhane pour mieux préparer les conditions de mise en œuvre de cet accord. «  Toute modification de l’opération Barkhane a un certain nombre d’implications que nous sommes en train d’étudier et nous allons nous ajuster en conséquence », a déclaré à l’APS, le chef de la Minusma, au sortir de son entretien avec Ramtane Lamamra. Plus précis à propos des conséquences immédiates du retrait de Barkhane, El-Ghassim Wane évoque « des zones où elle était présente, auront un certain nombre d’impacts qui doivent être étudiés et nous devons prendre des mesures correctives nécessaires ». À ce titre, il rappelle la demande du SG de l’ONU de renforcer, par quelque 2 000 casques bleus, les effectifs de la Minusma et laquelle requête attend toujours l’aval du Conseil de sécurité.

Abdoulaye Diop porteur d’un message de Goïta à Tebboune
Pour sa part, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, dans sa visite en Algérie, va plancher sur l’aspect sécuritaire, comme l’a fait savoir ce ministre du gouvernement de transition sous la présidence d’Assimi Goïta.
Autrement, a-t-il indiqué à son arrivée à Alger, sa visite visait à « conforter le partenariat stratégique algéro-malien », précisant que celle-ci constitue « l’occasion d’échanger sur une stratégie pour faire face aux défis sécuritaires dans la région du Sahel ». A la même occasion, Abdoulaye Diop a indiqué qu’il était porteur d’un message du président de la transition au Mali, Assimi Goïta, adressé au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ajoutant que le développement du partenariat entre Alger et Bamako sera évoqué au cours de la réunion du Comité bilatéral stratégique prévue aujourd’hui.
Farid Guellil

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