Il y a quelques jours, le PDG du groupe pétrolier national a annoncé une étude à mener en 2019 concernant les salaires du personnel de Sonatrach qu’il qualifie des plus bas parmi les sociétés mondiales du domaine. Toutefois, les employés issus de plusieurs catégories socio-professionnelles, pour ne citer que le cas des retraités et des diplômés Bac+3 (DEUA et Licence LMD), semblent avoir les yeux toujours branchés sur leur plateforme de revendications.
Récemment, en effet, un collectif se réclamant la représentativité de l’ensemble des catégories des travailleurs de Sonatrach, a élaboré une liste comprenant 25 revendications. L’élément déclencheur qui a poussé l’ensemble des travailleurs à se serrer les coudes était la signature, en novembre dernier, d’un «pacte de stabilité et de développement», entre Sonatrach et l’UGTA. Suite à cette alliance inaugurée au grand jour, les représentants des travailleurs se sont donnés le mot et ont convenu de faire de l’ensemble de leurs revendications une cause commune à toutes les catégories. Ainsi, ce collectif s’est réuni récemment dans une rencontre qui a débouché sur une plateforme de revendications contenant 25 points dont le document a été destiné à la direction de Sonatrach. Selon une copie remise à notre rédaction, l’augmentation des salaires y figure comme point inaugural de la liste, suivie par une demande inhérente à l’Indemnité de zone et de conditions de vie (IZCV). Viendra ensuite la revendication des retraités du groupe qui mettent en avant le dossier IEP-IAG (Indemnité d’Expérience professionnelle et Indemnité Ancienneté Groupe), alors que les salariés diplômés (Licence-LMD et DEUA) réclament toujours une promotion professionnelle aux grades supérieurs. Les ingénieurs et les titulaires de diplômes de master demandent aussi régularisation. D’autre part, ce collectif met en avant une demande exprimée sous plusieurs points. Elle se rapporte aux indemnités qu’il conviendrait à indexer sur «le nouveau salaire de base», à l’attribution de nouvelles primes ainsi qu’à la révision du mode de calcul de celles-ci. Y figure également, le droit à un congé supplémentaire comme droit aux travailleurs du Sud. Autre chose, les travailleurs revendiquent le maintien de la retraite anticipée et l’octroi d’indemnités journalières pour les personnes dont le départ est forcé par une maladie professionnelle.
Le droit d’accès aux postes supérieurs selon le mérite professionnel, l’octroi d’un salaire minimum pour les agents en congés de maladie, la prise en charge des cas d’accident de travail, le changement du planning de travail… sont également portés sur cette liste.
Au plan sanitaire, les salariés demandent la généralisation des conventions signées avec cliniques et médecins privés à l’ensemble des 48 wilayas. Aussi, il y a lieu d’améliorer les conditions de vie dans les bases comme il y a à combler le manque d’infrastructures de loisirs et de repos. L’employeur est également invité à doter le personnel de moyens de sécurité et est saisi sur les soucis rencontrés dans le transport aérien et la nécessité de remédier aux conditions de vol et les tarifs «insupportables» du billet d’avion. En tout état de cause, Ould Kaddour risque d’avoir, en face, plusieurs chantiers sur le plan social. Mais, le patron de Sonatrach, lui qui a fait de la ressource humaine un élément important pour réaliser sur le terrain la stratégie du groupe dite SH-2030, compte relever le défis.
Farid Guellil