Indésirable dans les milieux footballistiques algériens et critiqués de toute part, l’entraîneur national Rabah Madjer n’est pas pour autant démobilisé. Il garde toujours le moral et suit encore son bonhomme de chemin, s’inspirant de l’adage qui dit : les chiens aboient, la caravane passe.
C’est du moins, la conclusion que l’on peut faire à la lecture de l’entretien que vient accorder le coach national à superdeporte, et dans lequel il n’a pas manqué d’ambitions, au point où il vise tout simplement de remporter la prochaine édition de la coupe d’Afrique de 2019 au Cameroun, donnant l’impression de faire un faux jugement sur la valeur des Verts qui sont en train, depuis quelques années, de boire le calice jusqu’à la lie. En effet, répondant à une question sur les objectifs du coach avec les Verts, Madjer dira : « A court terme, mon souhait est de mettre une deuxième étoile sur le maillot de l’équipe algérienne. J’ai offert une Coupe d’Afrique à mon pays en tant que joueur et maintenant je rêve d’offrir une autre étoile en tant qu’entraîneur en 2019, dans la CAN qui se jouera au Cameroun». D’aucuns pensent d’ailleurs qu’il s’agit d’un objectif irréaliste, surtout avec l’état actuel de la sélection algérienne qui a besoin d’être reconstruite à partir presque de zéro, comme en témoigne sa chute libre dans le classement de la Fifa où elle occupe désormais la 62ème place mondiale et la 11ème continentale. Mais pour Madjer cette descente aux enfers des Verts est due à un blocage psychologique, assurant qu’il est en train de faire un énorme travail dans ce registre avec les joueurs pour les libérer et se remettre en confiance. «Il est vrai que nous allons manquer la Coupe du Monde à cause des résultats que tout le monde connaît. Je ne dirai pas que nous étions une équipe nationale détruite, mais un groupe qui avait perdu sa personnalité et sa confiance en sa propre valeur» ; il a ajouté : « nous essayons de travailler quotidiennement pour changer la situation et restaurer lentement la confiance des joueurs. En cinq matchs, quatre matchs amicaux et le dernier match de qualification pour la Coupe du Monde, nous avons tout gagné sauf la défaite face à l’Iran». Et pour réussir son pari, le driver national table énormément sur les joueurs locaux, malgré toutes les critiques dont font l’objet ces derniers. «Notre prochain match officiel aura lieu en septembre, nous serons une sélection solide et avec plus de foi en soi. En attendant, nous jouerons deux matches, l’un contre un rival africain et l’autre contre le Portugal en juin à Lisbonne. Je pense que les opportunités que nous avons données aux footballeurs locaux du championnat algérien, qui s’améliorent, sont positives. Bien sûr, nous choisirons les meilleurs joueurs d’Europe, mais nous n’oublierons pas le talent des gars ici», a-t-il conclu.
A. B.
