Accueil ACTUALITÉ Hospitalisation à domicile : 37 000 malades pris en charge

Hospitalisation à domicile : 37 000 malades pris en charge

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L’hospitalisation à domicile touche majoritairement les personnes âgées. Soixante-dix pour cent (70%), selon le professeur Mansour Brouri, chef de service de médecine interne à l’Établissement public hospitalier de Birtraria Djilali-Belkhenchir à Alger. La connexion entre gériatrie et soins à domicile est ainsi établie, et ce, bien que ces derniers ne peuvent, en l’état actuel des moyens qui lui sont consacrés, remplacer la prise en charge dans les établissements spécialisés, censés répondre réellement et, parfois, efficacement aux véritables défis que présentent les maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires et hypertension artérielle). D’où l’appel de Mansouri Brouri, perfectionniste, adressé aux pouvoirs publics de procéder à l’ouverture d’établissements spécialisées, en vue de s’adapter également à une donnée prouvée par les chiffres, à savoir la hausse exponentielle du nombre des personnes âgées dans le pays, illustré par un taux de 7% de la population globale. Graduellement, l’hospitalisation à domicile dont l’unité dépendant de l’Établissement précité, créé en 1999, a connu ensuite une expansion, entamée à partir d’El-Biar et de Bouzaréah, pour cibler d’autres communes. La mise en difficulté illustrée par le déficit en personnel médical et paramédical et les contraintes en matière de circulation, à Alger, n’ont pas dissuadé les équipes itinérantes à faire leur métier convenablement, indique le professeur. Le regret demeure quand même: Alger est une grande ville et devrait être dotée d’autres unités pour pouvoir répondre à la demande croissante formulée par les populations et les catégories concernées. Au préalable, comme déjà relevé dans une de nos précédentes éditions (lire Le Courrier d’Algérie du 30 décembre 2015), un cadre juridique et réglementaire doit être mis en œuvre, selon le spécialiste. Ceci ne fera que booster encore ce genre d’activités au sein de la société, notamment à travers l’accord de violons du personnel qui est en charge, conjugaison d’efforts pouvant aboutir, à l’instar de ce qui a été initié dans d’autres pays, à la création d’une fédération représentative des droits sociaux et moraux des concernés.

Les soins à domicile au cœur des réformes du secteur
Par ailleurs, le directeur des établissements publics de santé de proximité au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Dr Fawzi Benachenhou, a indiqué que le développement des soins à domicile devrait entrer dans « le cadre des grandes réformes du secteur ». Et d’ajouter, «le développement des soins à domicile est devenu « un impératif » imposé par la phase de transition de la situation épidémiologique du pays et l’apparition de maladies chroniques, outre l’augmentation du nombre des personnes âgées, en raison de l’amélioration des conditions de vie du citoyen». Les soins à domicile ont, rappelle ce cadre, permis de compenser le manque de structures et de médecins spécialisés dans les wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud. Elles ont été inscrites, comme la télémédecine, le jumelage entre les grands CHU au Nord du pays et les hôpitaux des wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud, dans le cadre des prestations de proximité, codifiées récemment par le ministère. Une expérience à laquelle contribuent également les familles du malade pris en charge chez lui, soutenu médicalement, s’entend par les équipes médicales et paramédicales, mobiles. D’ailleurs, tous les experts de la santé publique plaident pour la mise en œuvre de l’hospitalisation et de soins à domicile, dispositif devenu inéluctable au vu de la modernisation du système de santé et l’évolution de la société.

Le Trésor public économise entre 20 et 80 %
C’est le chiffre communiqué par Miloud Keddar, expert en économie sanitaire, «l’hospitalisation à domicile permet au Trésor public de réaliser une économie de frais allant entre 20 et 80% par rapport à l’hospitalisation traditionnelle et quotidienne», déclara-t-il en substance. Comme elle préside à garantir un rapprochement, souvent houleux et défectueux, entre le secteur de la santé du citoyen, notamment les catégories vulnérables, et outre les avantages précédemment cités. À titre d’information, à l’échelle nationale, 146 établissements sanitaires ont été concernés à ce jour par les soins à domicile, dont 67 au Nord, 50 dans les Hauts-Plateaux et 29 au Sud. Le nombre de bénéficiaires avoisine, quant à lui, les 37 000 malades, soit 13 000 dans les régions nord, plus de 14 000 dans les Hauts-Plateaux et 10 000 au ud.
Zaid Zoheir et APS

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