Accueil ACTUALITÉ Hanoune plébiscitée jusqu’à 2017 : les dissidents du PT promettent une riposte

Hanoune plébiscitée jusqu’à 2017 : les dissidents du PT promettent une riposte

0

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, qualifiant, hier, à Zéralda, le congrès extraordinaire supplétif à la conférence nationale de son parti, d’une réussite totale, n’a pas été du goût de ses opposants.
Ces derniers, constitués depuis peu en mouvance de redressement, se sentent exclus et comptent revenir à la charge. En effet, c’est à l’issue de la réunion de l’instance suprême du parti, que Hanoune, plébiscitée à la tête du PT jusqu’au prochain congrès ordinaire prévu en 2017, s’est expliquée au sujet des raisons ayant amené la direction du parti à transformer la conférence en congrès. Si cette possibilité est prévue par les statuts du parti, il n’en demeure pas moins que ce tournant de dernière minute relève d’une méthode tacticienne qui vise à prendre à revers ses adversaires. Selon les textes régissant le PT, la décision de supplanter la conférence nationale en congrès extraordinaire est entérinée par la majorité simple de la composante du comité central (CC), soit 51%. Ce qui fut fait donc, même si, lors de la tenue des travaux de ce congrès qui s’est étalé sur trois jours, il y’a eu entre autres résolutions finales, l’élection d’un nouveau CC, composé de 105 membres, dont un quota de 30% est revenu à la gent féminine. Ceci, en plus d’avoir désigné un nouveau secrétariat permanent chargé de concocter le dossier des résolutions devant être déposé auprès du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales pour validation du congrès, alors que la question de la nomination d’un nouveau bureau politique (17 à 21 membres) est renvoyée à une date ultérieure. C’est du moins ce qu’à appris la Dame de fer du parti trotskiste, aux commandes de cette formation politique depuis 2003, laquelle responsable n’a pas manqué d’insister sur le contexte d’urgence ayant édicté cette décision prise de «manière exceptionnelle». Et, à elle, d’arguer notamment, que «les menaces prévalant à l’intérieur et à l’extérieur du pays», un contexte préoccupant, du reste, partagé entre le CC et la direction politique, sont le lot des raisons mises en avant par Hanoune pour justifier ce virage pris par le parti. Cela étant dit, Hanoune qui a crié victoire dès lors que le congrès lui a «renouvelé sa confiance à l’unanimité et en toute souveraineté», n’a fait que soulever les remontrances de ses adversaires politiques. Visiblement irrité du fait qu’il ne soit pas convié au congrès, l’un des dissidents ayant été évincé du parti, Salim Sidi Moussa, puisque c’est de lui qu’il s’agit, dénonce et promet de riposter à l’ex-candidate aux dernières élections présidentielles. S’il est d’accord sur la voie empruntée pour la tenue de ce congrès, du reste, «légaliste», de par ce que confèrent les textes du parti, il n’en est pas de même pour ce qui de sa «légitimité», apprend-t-on auprès du député opposant, joint hier par téléphone, pour avoir sa réaction. Pour lui, «la demande introduite au ministère de l’Intérieur porte sur l’organisation d’une conférence et non pas d’un congrès», a réagi notre interlocuteur. Ceci d’une part. De l’autre, Sidi Moussa accuse la direction politique d’avoir enfreint aux règles statutaires et aux traditions en cours dans le parti. Et pour cause, selon lui, «50% des membres du comité central étaient absents», estime-t-il. Le compagnon de Salim Labatcha, chef de file de dissidence, faisant l’objet, lui aussi, d’une exclusion des rangs du PT «pour haute trahison», semble avoir espéré un retour au parti, si ce n’était le fait «d’avoir été exclu des travaux du congrès», a-t-il laissé filer à travers ses propos. À en croire ses propos, un bon nombre de cadres et responsables du parti n’ont pas été conviés. Il s’agit, en toute vraisemblance, d’une mesure préventive, prise par Louisa Hanoune à même de pallier à toute contestation ou mouvement de sape venant de l’opposition, et qui touchent, tout au moins, en plus aux cinq hauts responsables évincés de ses instances, à tout autre cadre susceptible de nuire à la sérénité du groupe. Il est bon de rappeler que, quand bien même exclus du PT, d’où une décision qui plus est a été validée par le département de Tayeb Louh, les partisans du changement au sein du parti de la classe ouvrière et sociale, se disent «réhabilités» par le même ministère. Ceci, sachant que les mêmes mis en cause avaient introduit, rappelons-le, un recours à même d’avoir gain de cause auprès des autorités publiques. Au-delà du fait de dénoncer la dissidence entend se réunir «dans les prochains jours», pour «voir ce qu’il faut faire et ce qu’il y’aura lieu d’entreprendre comme dispositions nécessaires» a indiqué Sidi Moussa. En tout état de cause, Hanoune n’entend point tendre la main à ses adversaires. C’est du moins ce qui en ressort de ses déclarations lors d’un point de presse organisé juste après la clôture du congrès. Ceci d’autant plus qu’elle compte tourner la page, indiquant que son parti entame désormais une nouvelle étape dans sa vie politique.
Farid Guellil

Hanoune «témoin» dans l’affaire l’opposant
à Nadia Labidi
La SG du PT ayant reçu récemment une convocation du juge près le tribunal de Sidi M’Hammed d’Alger, dans le cadre de l’affaire qui l’oppose à l’ex-ministre de la Culture, Nadia Labidi, a révélé qu’elle était invitée à se présenter en tant que témoin. Pour rappel, l’affaire entre les deux responsables avait éclaté il y’a près d’une année, en avril 2015, lorsque Louisa Hanoune avait porté de graves accusations à l’encontre de l’ex-membre du gouvernement. Selon la responsable politique rendue célèbre par ses «révélations fracassantes» touchant aux dossiers de corruption, Labidi aurait permis de financer par des fonds publics un projet de film produit par une entreprise appartenant à elle-même (ministre), évincée de l’Exécutif national peu-après, soit lors du remaniement du 14 mai de l’année dernière. Par conséquent, la mise en cause avait intenté un procès contre la première dame du PT. Interrogée sur l’affaire, Hanoune a précisé qu’elle ne s’était pas présentée au tribunal, arguant qu’elle a été convoquée trois jours seulement avant la tenue du congrès du parti.  «Je n’ai pas à m’immiscer dans les conflits d’intérêts», a-t-elle indiqué, précisant qu’elle laisse la Justice faire son travail. Et de conclure qu’elle n’a fait que remplir sa mission en tant que députée.
F.G

Article précédentMichel Collon, militant et journaliste belge : «j’ai vécu à Bruxelles ce que les Algériens vivent depuis des années»
Article suivant«Tant d’enseignants d’un trait, ça use , ça use… »