Accueil ACTUALITÉ HADJ TAHAR BOULENOUAR, PRÉSIDENT DE L’ANCIA : « Encourager la sous-traitance et garantir l’intégration...

HADJ TAHAR BOULENOUAR, PRÉSIDENT DE L’ANCIA : « Encourager la sous-traitance et garantir l’intégration d’un produit local exportable »

0

En marge de la conférence de presse animée hier par le président de l’Association des commerçants, des investisseurs et des artisans (ANCIA), Hadj Tahar Boulenouar, au siège de l’association situé au Palais des expositions, le processus de lancement de l’industrie automobile en Algérie et le nouveau cahier des charges relatif aux concessionnaires automobiles, qui sera présenté avant la fin de l’année en cours, ont été au centre des déclarations de l’intervenant.

D’emblée, Boulenouar a mis en exergue la détermination de l’Etat à lutter de manière drastique contre toute forme de spéculation, notamment en ce qui concerne le marché de l’automobile, soulignant que « les nouvelles décisions relatives à l’importation et la fabrication de véhicules roulant en Algérie, pourraient profiter à certaines parties malintentionnées. En effet, Boulenouar estime que cela pourrait ouvrir la porte à la spéculation et au marché informel. « L’Association s’est toujours engagée à lutter contre ces fléaux qui vont à l’encontre des principes de l’Etat. La relance du secteur automobile pourrait être exploitée par des parties exerçant dans le marché informel, et ouvrir ainsi une brèche vers toute forme de spéculation. Des pratiques illégales à travers lesquelles ces personnes vont s’enrichir au détriment du consommateur et de l’Etat ».

« Se lancer dans une véritable industrie »
Concernant cette nouvelle dynamique dont bénéficiera le marché de l’automobile, le président de l’ANCIA a insisté sur « la nécessité de créer et de développer des ateliers spécialisés dans la fabrication de pièces de rechange », estimant que « la réussite de la relance d’une véritable industrie automobile en Algérie est tributaire d’une maîtrise adéquate de cette activité. Cela sera possible grâce aux opérateurs privés locaux qui s’engageront dans cette production, afin d’avoir tous les atouts en main et d’en finir avec la sombre période du gonflage des pneus. Comme ce fût le cas avec l’assemblage de la marque symbole, et d’assurer ainsi le renouveau du secteur automobile, à travers un suivi minutieux qui garantira un nouveau départ pour le marché de l’automobile. Au final, ce suivi déterminera l’avenir de cette branche. C’est le moment ou jamais de se lancer dans une véritable industrie automobile ».

« Les futurs investisseurs étrangers doivent consentir à respecter nos exigences »
Une logique sur laquelle s’appuie l’association, qui a établi trois recommandations relatives à trois propositions qui devront être prises en considération dans le sillage du nouveau cahier des charges. À cet égard, Boulenouar a mis l’accent sur trois points essentiels. « Le premier est relatif au principe gagnant-gagnant, qui devra s’appliquer à l’égard des opérateurs étrangers qui envisagent d’investir en Algérie. Il faudra pour cela s’entendre dès le départ avec l’investisseur étranger sur la nécessité d’assurer l’intégration du produit local dès le départ, par l’encouragement de la sous-traitance, cela afin d’éviter que l’assemblage et le montage n’aillent à sens unique et seulement au profit des investisseurs étrangers », a-t-il expliqué. « Le second point réside dans l’exportation des futurs véhicules produits en Algérie, contrairement à ce qui avait été pratiqué par le passé, où il nous était interdit d’exporter le produit algérien vers l’étranger. Quel intérêt de coopérer avec une marque étrangère implantée en Algérie si nous n’avons pas le droit d’exporter notre produit local ? Voilà un point important sur lequel nous devons nous mettre d’accord dès le départ », a ajouté Boulenouar.

« Nul ne peut se prononcer sur les futurs prix des véhicules »
Enfin, en guise de troisième paramètre, Boulenouar a relevé que « concernant les prix qui seront fixés pour les nouveaux produits, cela dépendra de plusieurs paramètres. A l’heure actuelle, même les opérateurs étrangers avec lesquels nous allons traiter ne savent même pas, eux-mêmes, à combien seront fixés ces prix. Il faudra donc éviter d’entrer dans le jeu des coups de pubs, qui ne sont réellement qu’un business nuisible, qui ne fera que perturber l’opinion des consommateurs et des potentiels clients, sur les modalités d’acquisition de ces véhicules ». Boulenouar a mis en avant, à ce titre, que « Pour avoir une idée sur ces prix, nous devons attendre les décisions des ministères de l’Industrie et des Finances. Même pour les véhicules de moins de trois ans, cela dépendra du coût des devises. Qui peut savoir combien sera le taux de change au mois de janvier prochain ? Même une puissance comme les Etats-Unis ne peuvent pas se projeter sur la valeur du dollar, par rapport au marché asiatique ou européen. Donc, nous sommes dans l’obligation de patienter et d’attendre les conditions qu’établira l’Etat quant au marché de l’automobile en cours, qui est toujours en cours de réalisation. Pour fixer la valeur d’une devise, c’est tout un processus qui dépend de plusieurs facteurs économiques. Comme c’est le cas pour les prix du pétrole ou bien des produits agricoles. Notamment pour ce qui est des futurs prix des voitures d’occasion. Personne ne sait vraiment ce qu’il sera. Je reçois actuellement des appels, et on me demande combien coûtera tel véhicule d’occasion, ou telle marque. Arrêtons de lancer des prix approximatifs, cela ne fera que brouiller l’esprit du consommateur. Nous mêmes en tant que membres de l’association, nous n’avons jamais annoncé de prix avant une étude précise et réelle du marché ».

AÏMENE BENABDERRAHMANE : « Un nouveau cahier des charges pour réserver l’économie nationale des pratiques illégales »
En marge de la plénière consacrée aux réponses aux interrogations et préoccupations soulevées par les sénateurs lors du débat autour de la Déclaration de politique générale du gouvernement, samedi au Conseil de la nation, le Premier ministre Aïmène Benabderrahmane, a souligné que « le nouveau cahier des charges relatif à l’importation des véhicules roulant, permettra de remédier aux déséquilibres enregistrés dans ce secteur, et de préserver l’économie nationale des pratiques illégales, à leur tête le gonflement des factures ». Des pratiques qui, selon le PM, ne feront que « nuire à la monnaie nationale et à l’intégrité de la nation ». Le PM a ajouté que « le nouveau cahier des charges comprendra des mesures supplémentaires pour garantir les droits du consommateur contre les pratiques illégales qui ont conduit à le priver de ses droits, à commencer par la livraison et la garantie des services après-vente ».

MUSTAPHA ZEBDI, PRÉSIDENT de l’APOCE : « Les prix des véhicules vont baisser de 30% »
Même son de cloche chez Mustapha Zebdi, le président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement, qui s’est prononcé sur la récente décision du président Tebboune d’autoriser l’importation des véhicules de moins de trois ans, estimant que «Ces mesures vont contribuer à dénouer la situation du marché de l’automobile en Algérie, après plusieurs années de suspension de l’importation ». Tout en confirmant l’existence d’une « volonté politique sincère dans la relance du marché automobile » et s’exprimant sur les prochains prix des véhicules, relevant à l’occasion qu’ils «vont baisser de 30% dès l’apparition des premiers résultats de la mise en œuvre de ces mesures ». Le président de l’APOCE a mis en garde les consommateurs en les incitant à « patienter avant de se lancer dans l’achat d’un véhicule, le temps que les choses s’éclaircissent ».
Synthèse Hamid Si Ahmed 

Article précédent4e COMMISSION DE L’ONU SUR LA DÉCOLONISATION : Nadir Larbaoui défait les élucubrations du Maroc
Article suivantPRIX EXORBITANTS DES VIANDES ROUGES : Benabderrahmane pointe du doigt les intermédiaires