Ni les assurances du ministère de l’éducation nationale et de la Fonction publique, ni encore moins l’intervention du Premier ministre Abdelmalek Sellal n’ont permis de mettre fin à la grogne des enseignants contractuels du secteur de l’éducation. Rien en effet ne semble convaincre les contestataires qui prévoient d’aller vers une deuxième série d’actions à partir de demain.
Dispersés lundi dernier par les forces de l’ordre dans la ville de Boudouaou vers leurs wilayas respectives, les enseignants contractuels ayant observé prés de 15 jours une grève de faim ont décidé de poursuivre leur mouvement de contestation. En effet, selon l’un des représentants de la coordination, des rassemblements seront observés à partir de demain devant les académies de tout le territoire national. Le lundi, un autre rassemblement aura lieu à la wilaya de Boumerdès pour regrouper tous les contractuels contestataires et d’entamer à partir de là une deuxième marche. Dans le même cadre d’idées, Youcef Hamiti que nous avons contacté, hier, a indiqué que selon des échos le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPEST) participera peut être à la marche. « L’information n’est pas encore confirmée mais reste probable », a-t-il dit à cet effet. Notre interlocuteur a dans ce sens confirmé que les contractuels ne sont pas prêts de lâcher prise, malgré l’intervention du Premier ministère qui pour la plupart n’a rien apporté de nouveau. Hamiti rappelle que les enseignants contractuels ou plus précisément ceux qui ont participé à la marche et au rassemblement ne s’inscriront pas au concours et maintiennent leur décision de boycott.
Dans ce cadre, la ministre de l’éducation nationale, Nouria Benghebrit, a déclaré jeudi dernier en marge d’un atelier sur le développement de la petite enfance qu’au total, 24.322 enseignants contractuels se sont inscrits pour passer le concours de recrutement des enseignants prévu le 30 avril 2016. Elle a relevé que les enseignants contractuels ayant bénéficié de mesures exceptionnelles pour déposer leurs dossiers dans des bureaux spécialement dédiés à cet effet au niveau des directions de l’éducation, peuvent retirer leurs convocations à partir du 24 avril 2016. Cette information semble pourtant ne pas convaincre la coordination qui fait état de plus de 5000 enseignants grévistes. «Le ministère lui même fait état de 25 000 enseignants contractuels au niveau national et si c’est le cas les chiffres ont été gonflés », estime notre source. De son côté, le porte parole du Conseil des lycées d’Alger (CLA), Idir Achour, a souligné que les contractuels mêmes ceux qui sont en grève ont le droit de s’inscrire au concours de recrutement mettant toutefois les déclarations de la ministre de l’éducation en ce qu’il s’agit du nombre d’inscrit dans le doute. Pour rappel les enseignants contractuels avaient initié un mouvement de contestation pour revendiquer leur recrutement direct, mais le ministère de l’éducation nationale leur avait signifié l’impossibilité d’une telle procédure, en raison des textes régissant la Fonction publique qui exigent de passer le concours pour l’équité d’accès aux postes. Les contestataires avaient, faut-il le rappeler également, organisé une marche à laquelle ont pris part une centaine d’enseignants à partir de la ville de Béjaïa passant pas Bouira et Boumerdès. Cette marche a été aussitôt stoppée à l’entrée d’Alger dans la ville de Boudouaou empêchant ainsi les contestataires de rejoindre le siège de la présidence où ils comptaient manifester. En ce qui concerne le concours, la date a été fixée au 30 avril prochain pour le recrutement de plus 28.000 enseignants dans les trois paliers (primaire-moyen-secondaire), alors que les résultats de l’examen écrit seront connus le 12 mai prochain.
Ania Nait Chalal
