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GRÈVE DES ENSEIGNANTS DU PRIMAIRE : L’apaisement à l’arrivée du nouveau ministre ?

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Alors qu’ils prévoient de renouer avec leur mouvement de grève, mercredi prochain, les enseignants du primaire risquent de ne pas aller jusqu’au bout de leur action. La nomination, jeudi, d’un nouveau ministre à la tête du secteur de l’éducation, en remplacement de Abdelhakim Belabed, pourrait les pousser, du moins, à suspendre cette grève. Ceci pour permettre au nouveau ministre de s’enquérir des dossiers du secteur, mais surtout de connaître ses intentions par rapport aux revendications des travailleurs. Le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Ouadjaout, a, le moins que l’on puisse dire, du pain sur la planche. Contrairement à son prédécesseur, Abdelhakim Belabed qui était un enfant de la maison ayant occupé auparavant le poste de SG au ministère, ce qui lui permettait de connaitre tous les dossiers, Ouadjaout laisse, pour sa part, planer beaucoup de questions quant à la façon avec laquelle il va gérer ce secteur stratégique miné par des problèmes interminables à tous les niveaux, car son profil est jusque-là méconnu. Le premier chantier sur lequel devra s’atteler ce ministre est certainement celui de la grogne des travailleurs du secteur à savoir les enseignants du primaire qui protestent depuis des mois pour la prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles «légitimes». Mercredi prochain, ces derniers comptent, en effet, renouer avec les actions de grèves périodiques suspendues en raison des vacances d’hiver. Mais jusque-là rien n’est encore sûr. Ces débrayages pourront, peut-être, être reportés ou carrément annulés si le nouveau ministre affiche une «réelle» volonté de prendre les choses en main. En appelant, ainsi et probablement dans les heures qui suivent, à un dialogue sérieux et responsable avec les grévistes pour tenter de trouver des solutions concrètes à leurs problèmes, pourrait être un moyen d’apaisement. La première réunion du nouveau gouvernement avec le président de la République prévue demain, pourrait changer la donne et représenter une possible voie de salut. Si des décisions importantes, notamment en ce qui concerne le secteur de l’Éducation nationale, seront annoncées, cela permettra vraisemblablement aussi de calmer les esprits et de dissuader les enseignants à aller jusqu’au bout de leurs menaces ; évitant ainsi aux élèves d’être, pour la énième fois, otages du bras de fer travailleurs de l’Éducation- Tutelle.

Le dossier qui attend Mohamed Ouadjaout
Il est à rappeler que le mouvement de contestation des enseignants du primaire remonte au mois d’octobre 2019. Les réunions avec les responsables du ministère, ayant échoué à chaque fois, ont poussé au durcissement de ce mouvement, allant même jusqu’au boycott des examens marquant la fin du premier trimestre. Les grévistes prévoient de renouer avec la grève les 8 et 15 janvier ainsi que l’organisation de rassemblements au niveau des différentes directions de l’Éducation, outre la reprise de la grève le lundi de chaque semaine. En plus de la révision de leur statut particulier, ils revendiquent l’activation du dossier de médecine du travail et la révision des lois relatives à la protection sociale, de fournir des logements dignes à l’enseignant lui permettant d’exercer son métier dans de bonnes conditions. Aussi, sur le volet pédagogique, les contestataires appellent à la révision des programmes de manière à assurer une bonne qualité de l’enseignement mais également de réduire les charges matérielles et morales aux élèves et à leurs parents. Outre le rétablissement de la retraite anticipée et sans condition d’âge, ils réclament également la réduction du volume horaire qui est de 26 heures par semaine, et demandent à être déchargés de la surveillance des élèves lors des recréations et leur accompagnement à la cantine scolaire.Voilà donc résumé un dossier parmi tant d’autres qui attend le traitement du nouveau ministre, Mohamed Ouadjaout.
Ania Nait Chalal

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