L’agression israélienne dans les territoires palestiniens a conduit à des violations des droits des enfants d’une ampleur et d’une intensité sans précédent, avec une augmentation des violations graves de 155% selon le rapport annuel du secrétaire général de l’ONU publié hier.
Classée sur la liste noire de l’ONU, l’armée israélienne est en tête des violations des droits des enfants, avec plus de 15 000 enfants palestiniens de Ghaza tués au 250ème jour de l’agression, sous les bombardements des habitations, des écoles, des hôpitaux, des crèches et des tentes des familles déplacées à travers Ghaza. Alors que près de 3 000 enfants palestiniens souffrant de famine risquent de mourir faute de soins nécessaires, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). Israël a arrêté 906 enfants palestiniens, et l’armée israélienne entrave l’accès des enfants à l’aide humanitaire à Ghaza, en Cisjordanie occupée et à ElQods. Des images horribles de Ghaza montrent des enfants mourant devant leurs familles en raison des pénuries de vivres et de la destruction des services de santé, a déclaré Adele Khodr, directrice régionale de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Elle a averti que si les traitements ne reprennent pas rapidement, ces enfants risquent de développer des maladies graves et de mourir, rejoignant la liste croissante des enfants tués par des privations insensées. L’Organisation avait déjà averti de l’augmentation des décès d’enfants dus à la famine, à la déshydratation et aux maladies, ce qui aurait dû entraîner une action immédiate pour sauver des vies. Cependant, la dévastation continue, a déploré Khodr. Avec les hôpitaux détruits, les traitements interrompus et les fournitures rares, davantage de souffrances et de décès d’enfants sont à prévoir. Elle a rappelé que l’UNICEF dispose de vivres prêts à être distribués à Ghaza et a souligné la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat. Les violences contre les enfants lors des conflits ont atteint des niveaux extrêmes en 2023, avec une hausse choquante de 21% des violations graves, bien que les données sur Ghaza soient incomplètes. Le rapport annuel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, répertorie 30 705 violations des droits des enfants dans une vingtaine de zones de conflit dans le monde, incluant les enfants tués, mutilés, recrutés, enlevés ou victimes de violences sexuelles. En 2023, les enfants ont été les premiers touchés par la multiplication et l’escalade des crises, marquées par un total mépris des droits des enfants, notamment leur droit à la vie.
Toujours des victimes de la barbarie sioniste
Un enfant est tombé en martyr hier à l’aube, et d’autres ont été blessés après un bombardement sioniste d’une maison à Rafah, cette attaque est une parmi les 3 autres massacres perpétrés par l’occupation ayant causé la mort en martyrs de 40 Palestiniens et blessé 120 autres durant les dernières 24 heures. Par ailleurs, sept civils palestiniens ont été tués et plusieurs autres blessés après qu’une maison du quartier de Shuja’iyya, à l’est de la ville de Ghaza, ait été bombardée par l’aviation militaire israélienne. Au moins six civils palestiniens ont également perdu la vie et plusieurs autres ont été blessés lorsqu’une maison du quartier de Zeïtoun, au sud-est de la ville de Ghaza, a été bombardée par Israël. Depuis les premières heures de la journée, les frappes aériennes israéliennes ont causé la mort de 14 civils, et nombreux autres ont été blessés lors d’attaques visant divers endroits de la bande de Ghaza. La Société du Croissant-Rouge palestinien a déclaré que six Palestiniens avaient été tués lorsque des avions de combat israéliens ont bombardé une maison appartenant à la famille Azzam près de la mosquée Al-Abrar, dans le quartier d’Al-Zaytoun, au sud-est de la ville de Ghaza. Parallèlement, l’artillerie israélienne a bombardé de vastes zones au centre et à l’ouest de Rafah, ainsi que le camp d’al-Shaboura et d’autres régions, tuant plusieurs civils et en blessant d’autres. Plus tôt dans la journée, au moins sept civils ont été tués et d’autres blessés lorsqu’une maison appartenant à la famille al-Fayoumi dans le quartier d’Al-Shuja’iya, à l’est de la ville de Ghaza, a été visée par un missile israélien. En outre, un enfant a été tué et de nombreux civils ont été blessés lors d’une frappe aérienne israélienne visant une maison dans le quartier d’al-Nasr, au nord de la ville de Rafah, dans le sud de l’enclave assiégée. L’aviation militaire israélienne a également bombardé le centre de la ville de Ghaza, tandis que les tirs d’artillerie ont visé plusieurs zones de la bande de Ghaza, dont le camp de réfugiés de Nusseïrat et la ville de Khan Younès. Enfin, l’artillerie de l’armée d’occupation a également bombardé plusieurs quartiers dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Ghaza. Le bilan de l’agression israélienne s’élève désormais à 37 202 martyrs et 84 932 blessés depuis le 7 octobre dernier.
Haut du formulaire Bas du formulaire Système médical au bord de l’asphyxie
Le système médical a mis en garde contre l’arrêt imminent des services des hôpitaux, des centres médicaux et de la seule station d’oxygène de la province de Ghaza en raison du manque de carburant, alors que l’occupation israélienne continue d’agresser la bande de Ghaza et de contrôler les passages. Il a également averti que l’arrêt de ces services mettrait en danger la vie de dizaines de malades et de blessés, ainsi que des médicaments qui se détériorent dans les réfrigérateurs, faute d’alimentation électrique pour faire fonctionner le générateur de la station d’oxygène et les réfrigérateurs nécessaires au stockage des médicaments. En outre, il a appelé toutes les institutions des Nations unies à intervenir immédiatement pour permettre l’entrée de carburant et de générateurs électriques. Il a noté que les services de dialyse dans la province de Ghaza sont également menacés d’arrêt en raison de la pénurie de carburant, et que les ambulances restantes ne fonctionnent plus.
L’UNRWA, demeure l’épine dorsale de l’aide humanitaire à Ghaza
Le chef de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, a réaffirmé, mardi, l’importance cruciale de l’agence onusienne pour fournir une aide humanitaire indispensable à Ghaza, dévastée par une offensive depuis le 7 octobre. Lors de la conférence sur la réponse humanitaire d’urgence à Ghaza, tenue en Jordanie, Lazzarini a déclaré que l’UNRWA est « l’épine dorsale et le cœur battant de la réponse humanitaire à Ghaza », insistant sur le fait qu' »il n’y avait pas d’alternative ». Il a lancé un appel urgent pour « un cessez-le-feu immédiat et durable, un renforcement de la réponse internationale à la catastrophe humanitaire engendrée par le conflit, et une amélioration du soutien opérationnel et logistique pour répondre aux immenses besoins de la population de Ghaza ». Lazzarini a également souligné l’importance de « préparer un relèvement rapide, notamment en matière d’éducation, pour plus de 600 000 enfants actuellement privés d’école et risquant de devenir une génération perdue ». Il a appelé à des actions et des engagements fermes pour une « réponse collective et coordonnée afin de faire face à la tragédie humanitaire à Ghaza dans l’intérêt des civils, de la stabilité et d’un avenir meilleur dans la région ».
Plus de 2 000 camions d’aide coincés à la frontière
L’Union européenne a signalé que plus de 2 000 camions transportant de l’aide humanitaire et des marchandises commerciales sont immobilisés du côté égyptien du poste frontière de Rafah avec la bande de Ghaza. La Direction générale de la Protection civile et de l’aide humanitaire de l’Union européenne a communiqué via la plateforme « X » que le passage de Rafah demeure fermé en raison des opérations militaires intensives menées par Israël. Elle a mis en avant le fait que ces camions sont en attente et prêts à entrer à Ghaza dès que les conditions le permettront. L’Union européenne a insisté sur la nécessité d’un acheminement durable, sûr et sans entrave de l’aide humanitaire. Une vidéo diffusée sur « X » par la Direction générale a présenté une multitude de camions transportant des vivres, alignés sur une vaste zone de terrain du côté égyptien du terminal de Rafah. Le 6 mai, l’armée israélienne a lancé une opération militaire à Rafah, malgré les avertissements internationaux quant à ses répercussions sur les personnes déplacées dans la ville. Le lendemain, elle a pris le contrôle du poste frontière de Rafah avec l’Égypte. En dépit des appels du Conseil de sécurité de l’ONU à mettre fin immédiatement à la guerre et des ordres de la Cour internationale de Justice de cesser l’invasion de Rafah, au sud de la bande de Ghaza, et de prendre des mesures pour prévenir les actes de « génocide » et améliorer la situation humanitaire désastreuse à Ghaza, Israël continue ses attaques militaires.
Israël coupable de crimes horribles
La Commission d’enquête internationale indépendante des Nations unies sur le territoire palestinien occupé, y compris El Qods, a publié un nouveau rapport hier. Selon ce rapport, les autorités d’occupation israéliennes sont tenues pour responsables des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité perpétrés lors des opérations militaires et des attaques contre Ghaza depuis le 7 octobre dernier. La Commission, mise en place par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, a également conclu qu’Israël avait commis des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme lors de ses opérations militaires à Ghaza. Le rapport met en lumière les déclarations des responsables israéliens, y compris celles reflétant une politique de destruction généralisée et de violence contre les civils, considérées comme une incitation à d’autres crimes internationaux graves. La Commission souligne que l’incitation directe et publique au génocide constitue un crime au regard du droit international, même de la part de personnes n’ayant aucune autorité directe pour la conduite des hostilités. Elle indique également que l’incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence est une violation grave du droit international des droits de l’homme et peut constituer un crime international. Navi Pillay, présidente de la Commission, insiste sur l’impératif de tenir responsables tous ceux qui ont commis ces crimes. Elle demande à Israël de cesser immédiatement ses opérations militaires et ses attaques à Ghaza, y compris l’assaut sur Rafah, qui a causé la mort de centaines de civils et le déplacement de centaines de milliers d’autres vers des zones dangereuses, dépourvues de services de base et d’aide humanitaire. Le rapport détaille les différentes formes de crimes de guerre commis par Israël, notamment l’utilisation de la famine comme méthode de guerre, le meurtre délibéré de civils, les attaques intentionnelles contre des biens civils et des infrastructures, ainsi que des actes de violence sexuelle et sexiste perpétrés par les forces de sécurité israéliennes. La Commission appelle le gouvernement israélien à respecter pleinement ses obligations juridiques, notamment celles énoncées dans les ordonnances de la Cour internationale de Justice, et à permettre à la Commission d’accéder à Ghaza pour mener des enquêtes.
M. Seghilani