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GAÏD SALAH APPELLE À UN DIALOGUE AXÉ EXCLUSIVEMENT SUR L’ORGANISATION D’UNE PRÉSIDENTIELLE : «Ni tractations, ni préalables !»

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Le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, reste inflexible sur le processus constitutionnel comme voie à prendre pour une issue à la crise politique qui prévaut dans notre pays après l’avènement du Mouvement populaire et citoyen du 22 février.

Hier encore, lors d’une cérémonie en l’honneur des lauréats des Cadets de la nation à l’examen du Bac, tenue au ministère de la Défense, Gaïd Salah a pondu un message sur la situation politique et a donné la position de l’Institution militaire sur le panel de médiation pour le dialogue, comme initiative de la présidence de la République. Si maintenant le vice-ministre de la Défense soutient la démarche, dans le sens où elle vise à faciliter la tenue d’un dialogue national débouchant sur une élection présidentielle, il rejette les préalables posés comme mesures d’apaisement avant d’entamer les pourparlers sur une sortie de crise.
Renvoyant justement à la rencontre, tenue jeudi dernier, entre le chef de l’État et le Panel des six personnalités, Gaïd Salah, s’exprimant au nom de l’ANP, dit «valoriser les étapes franchies sur la voie du dialogue national, notamment après l’audience accordée par Monsieur le Chef de l’État à un groupe de personnalités nationales, qui se chargera de la conduite de ce dialogue, s’engageant à mettre à disposition les moyens nécessaires pour l’accompagner dans cette noble démarche et réunir les conditions idoines pour la tenue des présidentielles dans les plus brefs délais.»
Et le rendez-vous présidentiel auquel il tient bec et ongles, Gaïd Salah, partant du fait que l’ANP s’engage à ne plus aller par-delà le cadre constitutionnel, appelle à son organisation «dans les plus brefs délais» et juge qu’«il n’est plus question de perdre davantage de temps». Un message qui, visiblement, a une double cible. D’un côté, et sans le cacher, Gaïd Salah charge les partisans d’une période de transition, dont le processus passerait par le départ de Bensalah, le gouvernement Bedoui qui serait supplanté par un autre de compétences nationales, la mise en place d’une Assemblée constituante etc. De l’autre, ce qui viendrait en conséquence, Gaïd Salah dit que les hautes Institutions en place sont «une ligne rouge». Autrement, le chef de l’État et le Gouvernement resteraient en poste jusqu’à l’élection d’un nouveau président de la République.
En ce sens, «il n’est plus question de perdre davantage de temps, car les élections constituent le point essentiel autour duquel doit s’axer le dialogue ; un dialogue que nous saluons et espérons qu’il sera couronné de succès et de réussite, loin de la méthode imposant des préalables allant jusqu’aux diktats», suggère fermement Gaïd Salah, comme pour mettre des balises à ce qui est supposé être une démarche de dialogue qui sera «exclusivement» axée sur l’organisation d’une présidentielle.
Sur un autre volet, le vice-ministre de la Défense nationale refuse d’entendre parler de préalables, comme posés notamment par la classe politique de l’opposition et comme slogans entendus dans les marches populaires, avant d’aller vers un dialogue. C’est-à-dire, la libération des détenus arrêtés pour avoir brandi le drapeau amazigh, et dont le chef d’état-major de l’ANP ne reconnait pas le statut de détenus d’opinion, quoiqu’il renvoie à la justice, elle seule, à décider quant à leur sort. Il m’appartient, dans ce contexte, de mettre en exergue certaines de ces idées empoisonnées que véhicule la bande et qu’adoptent certains porte-voix qui orbitent autour d’elle, notamment l’appel à l’élargissement des détenus, qualifiés à tort comme des prisonniers d’opinion, en guise de dispositions d’apaisement selon eux. Aussi, je rappelle encore une fois que seule la justice est souveraine de la décision, conformément à la loi, concernant ces individus qui se sont pris aux symboles et aux Institutions de l’État et ont porté outrage à l’emblème national. Il n’est permis à quiconque d’interférer dans son travail et ses prérogatives ou tenter d’influer sur ses décisions (…)», estime Gaïd Salah.
Farid Guellil

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