La criminalisation des actes de fraude aux examens scolaires a été jeudi le thème d’une journée d’étude organisée par la Cour d’Alger, durant laquelle les intervenants ont mis l’accent sur l’impérative utilisation des nouvelles technologies pour endiguer le phénomène de la triche lors des prochains examens de fin de cycle. Dans ce cadre, le représentant du Pôle pénal de lutte contre les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication (TIC), Ishak Derradj a affirmé que cette juridiction a pris des mesures préventives et procédurales reposant sur des technologies de pointe pour lutter contre le phénomène de la triche, avant et pendant les examens de fin de cycle. L’Organe national de prévention et de lutte contre les crimes liés aux TIC a mis sur pied une commission nationale chargée d’examiner et de détecter les pages douteuses activant sur les différents réseaux sociaux avant la tenue des examens, afin d’en identifier les modérateurs et mettre un terme à leurs activités, a-t-il indiqué. Composée d’officiers représentant différents corps de sécurité, de juges, et de représentants des ministères de l’Éducation nationale et de l’Intérieur, cette commission intercepte les pages douteuses partageant de fausses informations sur d’éventuelles fuites de sujets, a-t-il expliqué.
Le procureur général de la Cour d’Alger, Moussa Othmane a qualifié, pour sa part, la fraude aux examens d’actes odieux qui portent atteinte au principe d’égalité des chances entre les candidats aux examens, notamment de fin de cycle, affirmant que le législateur algérien a fait face à ce phénomène, particulièrement lorsque qu’il dépasse le stade de la simple triche à une fuite à grande échelle des sujets. Rappelant que la loi prévoyait des peines de 3 à 15 ans de prison ferme à l’encontre des fraudeurs, Othmane a souligné que ces peines sont durcies si les sujets ou les réponses des épreuves font l’objet d’une fuite à grande échelle entrainant l’annulation partielle ou totale des examens.
Les participants à cette journée d’étude ont insisté aussi sur le rôle des médias, invités à proposer des programmes visant à traiter le phénomène de la fraude et à mettre en garde les candidats contre ses conséquences, appelant les établissements éducatifs à adopter une stratégie inclusive pour lutter contre la triche aux examens, commençant par des études spécialisées et coordonnées afin d’identifier et de traiter les facteurs à l’origine de ce phénomène.
L’organisation de conférences évoquant le thème de la triche aux examens scolaires du point de vue religieux a été également recommandée par les participants.
Ania Nch.
POUR PROMOTION ET VENTE DE DISPOSITIFS INFORMATIQUES DÉDIÉS À LA FRAUDE AUX EXAMENS
Deux personnes arrêtées à Khenchela
Le procureur de la République prés le tribunal de Khenchela a fait état jeudi de l’enregistrement de deux affaires contre deux personnes impliquées dans la promotion et la vente d’appareils Bluetooth sophistiqués à travers les réseaux sociaux pour être utilisés à des fins frauduleuses lors des prochains examens du Bac et du Bem. À l’issue de l’enquête préliminaire, les suspects ont été déférés, le 1/6/2023 (jeudi Ndlr) devant le Parquet près le Tribunal de Khenchela, et ils ont été suivis selon les procédures de comparution immédiate. Un verdict a été rendu le même jour à l’encontre de l’accusé (D- Ch) le condamnant à un an de prison ferme, tandis que l’affaire du deuxième accusé (Ch. T) a été renvoyée à la séance du 06 juin prochain.
A. N.