Accueil Edito France, une justice à la « carte »

France, une justice à la « carte »

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C’était prévisible. La libération de prison, lundi dernier, de Nicolas Sarkozy, n’est vraiment pas une surprise. Les marques de compassion que l’ex-président français a reçu de l’exécutif, après sa condamnation de 5 ans de prison ferme pour « association de malfaiteurs », suffisent pour comprendre que cette libération était dans « les tuyaux ». Bien avant que le détenu n’en fasse la demande. Du locataire de l’Élysée, Emmanuel Macron, qui l’a reçu pendant une heure. Pour lui dire quoi ? Pour le rassurer, voyons ! Il faut être malade mental pour penser qu’ils n’ont pas parlé du/des procès et de la détention. Plus direct a été le ministre de la Justice, Gérald Darmanin. Il a publiquement apporté son soutien au prisonnier Sarkozy. Il a même annoncé qu’il « ira le voir en prison ». En effet, après une semaine de cellule, Sarkozy a reçu la visite du ministre de la Justice. Là aussi, il ne peut avoir été question, durant les trois quart d’heure d’entretiens, d’autre chose que « d’assurances » autour de la détention. C’est tellement évident que la décision de la Cour comporte une « obligation » faite à Sarkozy, une fois libéré, qu’il se tienne à distance de Darmanin. La meilleure défense étant l’attaque, la Cour s’est évertuée à expliquer sa décision tant et si bien qu’elle s’est mêlé les pinceaux. Comme lorsqu’elle affirme avoir décidé de libérer Sarkozy car « II ne ressort pas de la procédure qu’il existerait, au stade de l’appel, un risque de dissimulation de preuve, de pressions, de concertations et de réitération… ». Un peu plus loin, elle refuse à Sarkozy de quitter le territoire français (là aussi elle devance les critiques) en se rappelant qu’il est actuellement, dans une autre affaire, mis en examen pour « recel de subornation de témoin ». Elle précise que de ce fait, elle « est dans l’obligation d’en tenir compte pour apprécier l’éventualité d’un risque de pression ou de concertation ». Elle n’a pas ajouté que Sarkozy est condamné, définitivement, à 3 ans de prison ferme, dans l’affaire dite « des écoutes ». Il avait promis une promotion à un magistrat contre des renseignements sur une autre affaire en cours devant la justice. Là aussi, la compassion a joué en transformant la prison en port de bracelet électronique. Pour le lui retirer… 3 mois plus tard. À cause de ses 70 ans. Sûr de cette justice « à la carte » et aussitôt libéré, Sarkozy ne s’est pas privé de narguer son monde. Dans un post, il a déclaré : « Je vais maintenant préparer le procès en appel… La fin de l’histoire reste à écrire ». C’est « rira bien qui rira le dernier » dit autrement. Moralité : avec tous ces arrangements, ses subterfuges, la justice française s’exhibe avec ses faiblesses devant le monde entier. Conspuée par un Sarkozy, ancien premier magistrat, elle s’est pliée pour le servir. Huée par Marine Le Pen, probable future première magistrate, elle lui arrange une date, sur mesure, pour son appel. Une justice qui présentera le choix de sa « carte » à ces deux délinquants en 2026. Exemplaire, n’est-ce pas !
Zouhir Mebarki

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