Il s’agit d’une promesse faite par François Hollande le 17 juin dernier. Quelques jours après l’assassinat de deux policiers à Magnanville, le chef de l’État annonçait que « des mesures seront prises pour garantir leur anonymat, et donc leur protection ». « Il nous faut aussi éviter, autant que possible, que les policiers et les gendarmes soient identifiés par les malfaiteurs qu’ils ont mis hors d’état de nuire, ou par leurs complices », justifiait-il lors de l’hommage à Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider.
Un mois et demi plus tard, la Direction générale de la police nationale (DGPN) a précisé les conditions de cet anonymat. Dans un télégramme envoyé à tous les commissariats dont l’AFP a pris connaissance mardi 2 août, il est expliqué que pendant l’état d’urgence (qui court jusqu’en janvier 2017) et sur certains documents, les policiers pourront parfois remplacer leur nom et prénom par leur numéro de matricule. Il s’agit particulièrement des documents concernant les perquisitions administratives et les assignations à résidences. Mais la disposition, réclamée de longue date par les syndicats pour éviter que les policiers ne deviennent des cibles, ne concerne pas les actes de police judiciaire comme les PV de garde à vue. Le syndicat SGP Police FO salue la décision prise par la direction de la police mais elle réclame une autre mesure pour les policiers opérant dans le cadre antiterroriste. « Face à la couverture médiatique exacerbée, nous revendiquons que tous les policiers intervenant sur ce type de missions puissent être porteurs d’une cagoule s’ils le souhaitent », écrit le syndicat. Une lettre a été adressée en ce sens au ministère de l’Intérieur. Elle rejoint une demande faite il y a plusieurs jours par le syndicat Alliance, premier mouvement syndicat dans les forces de police. « La protection de l’identité des policiers dans les actes administratifs doit être le commencement d’une réforme de plus grande ampleur », a réagit pour sa part Philippe Capon, responsable du syndicat Unsa Police. S’il salue cette première « avancée de bon sens », il réclame « une protection complète de l’identité des policiers ». Cela passe, selon lui, par l’anonymat dans les procédures judiciaires. « C’est la raison pour laquelle nous avons saisi le ministre de la Justice. Nous demandons la modification du code de procédure pénale », précise le syndicaliste. Ce changement plus large est à l’étude, selon plusieurs sources policières mais, même s’il était effectivement entériné par l’exécutif, il prendrait plus de temps à mettre en œuvre.