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Finances : l’embellie par les chiffres

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L’Algérie a réussi entre 2000 et 2013 à redresser ses grands indicateurs macro-économiques et terminer cette période sur une confortable position extérieure avec 194 milliards de dollars de réserves de change et un niveau d’endettement extérieur presque nul. L’exercice 2013 a été clôturé avec une dette extérieure publique historiquement basse à seulement 374,5 millions de dollars contre 20,4 milliards de dollars en 2000, un bilan encourageant qui confirme et explique les bonnes performances de l’économie nationale durant la période 2000-2013. L’Algérie avait, rappelle-t-on, décidé sur la lancée du premier programme de développement quinquennal en 2000 d’anticiper le remboursement de sa dette extérieure publique et privée (dette commerciale), de manière à alléger ce lourd fardeau financier qui risquait de plomber la croissance économique. De 20,4 milliards de dollars en 2000, l’Algérie a ainsi pu ramener sa dette extérieure publique (Club de Paris) à 11,6 mds de dollars en 2005, puis à 0,5 milliard de dollars en 2010 et 374,5 millions de dollars à la fin 2013. Un effort financier particulier, car il était en même temps accompagné par le paiement d’une bonne partie de la dette commerciale (club de Londres), grâce surtout au raffermissement des cours de pétrole sur le marché international notamment à partir de 2006 où les prix du pétrole Brent ont dépassé la barre des 60 dollars le baril. Le Brent qui était bradé à 10 dollars sur le marché international, à la fin des années 1990, en raison de la crise financière asiatique de 1997, a commencé à se raffermir à partir de 1999 en se rapprochant des 20 dollars. Et ce n’est qu’à partir de 2005 où il a atteint 50 dollars le baril, puis 60 dollars en 2006 avant d’atteindre les 94 dollars en 2008 et plus de 100 dollars en 2010 et 2011, permettant ainsi à l’Algérie d’utiliser une bonne partie de ses revenus pétroliers pour payer sa dette extérieure avant l’échéance de paiement. Mais, en même temps, il fallait également maîtriser la propension à l’endettement interne induit par le financement des projets de développement local et la pression des salaires des fonctionnaires dans un contexte de stress macro-économique du fait du volume impressionnant des décaissements du trésor. La bonne gouvernance financière appliquée par l’Algérie a ainsi permis de contenir cet endettement public interne à seulement 1.171 milliard de dinars (14,7 mds de dollars) en 2013 contre 1.022 milliard de dinars en 2000 (12,8 mds de dollars). Les solides résultats financiers réalisés par le pays dans un contexte mondial de crise sont « le résultat d’une gestion macro-économique avisée et une gestion prudente des réserves de change », avait estimé en mars 2013 lors d’une visite de travail en Algérie la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde. L’Algérie a pu « surmonter les effets de la crise financière internationale et son économie est devenue très robuste », a-t-elle affirmé, faisant référence aux principaux indicateurs financiers, dont la dette extérieure, qui a été ramenée en moins de dix ans à 2,5% du PIB, des réserves de change représentant 40% du PIB et une croissance appréciable de 3,5% pour 2013. Lors de la présentation du rapport trimestriel de la BA sur les tendances monétaires et financières du pays récemment, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, a indiqué que  »la position financière extérieure nette de l’Algérie est solide », et  »en situation de niveau historiquement bas de la dette extérieure ».  »Le niveau actuel de ces réserves accumulées dépasse les seuils d’adéquation habituels pour les pays émergents », relève encore Laksaci, selon lequel cela permet à l’Algérie de « faire face à d’éventuels chocs externes et de préserver sa stabilité extérieure ». Une situation qui a permis par ailleurs à l’Algérie de participer à l’emprunt international lancé par le Fonds monétaire international (FMI) avec un montant de 5 milliards de dollars. Cette décision souveraine de l’Algérie lui permet d’entrer dans le club particulier des pays créanciers du Fonds, en lui permettant de renforcer ses capacités de prêts aux pays en développement dans un contexte de crise économique mondiale, rappelle-t-on. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait annoncé en marge des sessions de printemps du FMI et de la Banque mondiale que l’Algérie, en tant que pays doté de solides excédents financiers, avait été sollicitée par le Fonds pour qu’elle contribue au renforcement des capacités de prêts de cette institution financière multilatérale.

R. N.

Historique de la dette extérieure de l’Algérie
Voici des chiffres retraçant les principales étapes de l’évolution de la dette extérieure totale de l’Algérie qui a chuté de 33,2 milliards (mds) de dollars en 1996 à 3,4 milliards de dollars en 2013.
– La dette extérieure totale de l’Algérie à moyen et long termes était de 3,4 mds de dollars à fin 2013, contre 25,3 mds de dollars en 2000, selon les chiffres du gouvernement.
– La dette extérieure a baissé à 17,2 mds de dollars en 2005, à 5,7 mds de dollars à fin 2010, puis à 3,4 mds de dollars en 2013, soit une baisse globale de 86% de 2000 à 2013.
– La dette extérieure publique a baissé de 98% durant cette période passant de 20,4 mds de dollars en 2000, à 11,6 mds dollars en 2005, puis à 500 millions de dollars en 2010 avant de chuter à 374 millions de dollars en 2013.
– La dette extérieure de l’Algérie qui était de 28,8 mds de dollars en 1994, a atteint un « pic » de 33,2 mds de dollars en 1996, selon les chiffres de la Banque d’Algérie.
– Le service de la dette était de 5,1 mds de dollars en 1999, contre 9 mds en 1990. Ce service a reculé en 2000 à 4,5 mds dollars puis s’est stabilisé autour de 4 mds de dollars jusqu’à 2004.
– Le ratio dette/PIB qui était de 59% en 1999 est tombé à 26% en 2004.
– Le ratio dette/exportations a chuté aussi de 39% en 1999 à 12% en 2004.

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