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Fin d’un désamour amorcé à l’arrivée d’un décevant Algérie – Cameroun en 2016 : L’ambiance des grands soirs de retour ?

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Les fans, venus des 48 wilayas (une première également depuis un bail) donneront de la voix sans discontinuer, nous rappelant ainsi aux bons souvenirs d’un Tchaker retrouvant, autant que l’E.N, un nouveau souffle. En prime, de belles fresques et une sélection algérienne subitement revigorée et ne craignant rien. Un match compliqué, un stade bouillonnant comme jamais et un succès bien construit et surtout bon pour le moral. Tout le monde a apprécié.
Oublié le Cameroun ?
On tourne la page. Provisoirement? Il semble (définitivement apparemment) que oui après la grande affluence enregistrée vendredi soir avec la réception d’une tenace sélection béninoise décidément pas facile à jouer dans un test grandeur nature, et tout ce qu’il y a d’officiel, où les «Verts», à la recherche du déclic, avaient besoin de l’appui inconditionnel de leur public qui répondra présent. Dans un stade Tchaker de retour à la «vie» après un long divorce et transformé comme le souhaitait (il ne se trompera pas en appelant les supporters à effectuer le déplacement en masse) coach Belmadi pour sa première sortie at-home finalement surpris par la disponibilité de son 12e homme désormais prêt à l’aider dans sa quête de retour au premier plan africain. Un joli succès certes difficile mais victoire quand même qui vaut son pesant sur le plan mental. Pour la 1ère fois donc depuis ce fâcheux nul face aux «Lions Indomptables» du Cameroun et ce nul ô combien lourd de conséquences (la suite tout le monde la connaît traduite par une instabilité chronique à la tête du staff technique national et une campagne qualificative catastrophique pour le défunt Mondial 2018 en Russie qui restera pour longtemps en travers de la gorge des fans habitués à la fête universelle du jeu à onze) avec à la clef une prestation des plus médiocres, les supporters étaient en nombre considérable (une affluence record vue l’heure tardive du coup d’envoi d’un match où le «Club Algérie» jouait gros sur bien des tableaux) dans ce qui est devenu le jardin fétiche d’une sélection y ayant écrit les belles pages des deux dernières décennies agrémentées de virées successives par le super show planétaire. Un stade Mustapha Tchaker de Blida subitement tombé dans l’oubli. Un Tchaker, longtemps théâtre des hauts faits d’arme des «Fennecs» et à nouveau bouillant pour cet Algérie- Bénin de tous les risques et qui avait tellement besoin d’une telle animation dans des travées reprenant leur vocation de volcan pesant lourdement sur l’adversaire et vous donnant plein la vue et les oreilles. La chair de poule. Depuis donc cette fameuse mauvaise soirée du Cameroun de 2016 et la lente et inexorable descente aux enfers d’une Equipe d’Algérie dans ses petits souliers et glissant dangereusement dans les profondeurs de la hiérarchie au double plan mondial et africain, ajoutée à une opinion en froid avec ses favoris, beaucoup d’eau et de salive ont coulé sous les ponts, la vitrine du football national n’a connu une telle ambiance.

Le «succès du peuple»
Un retour réussi vers le passé et la fin d’un long désamour. Un divorce officiellement «rompu» (ça se dit ?) et un retour sur scène (Belmadi et ses joueurs ont doublement apprécié avec une belle victoire arrachée d’abord et avant tout avec les tripes, le cœur, le groupe ayant fait preuve d’une rare solidarité et d’envie d’en découdre en ne se ratant finalement pas) plutôt inédit, les 20 000 présents (sûrement un peu plus), tous acquis à la cause des leurs, décidant de sortir l’attirail du parfait supporter en mettant le feu aux tribunes. Retour remarqué, gagnant, en tribunes et spectacle garanti même si beaucoup, parmi les sceptiques, ne s’attendaient pas (ils étaient rares du moins) à revivre (l’effet Belmadi peut-être ?) une telle ambiance lorsqu’on sait combien étaient fragiles, voire tendues les relations entre l’E.N et son public du temps du règne de Madjer. Un retour plus que réussi dans un contexte qu’on disait sensible. Où le moindre faux-pas à domicile aurait creusé encore plus le fossé. Lorsque Bensebaini (21emn) ouvrait le score dans un climat de folie et mettait sur orbite ses coéquipiers, suivi par un Bounedjah omniprésent à la 75e mn qui scellera définitivement le sort d’un match («ce n’était pas le match parfait» reconnaîtra sportivement un Belmadi presque aphone en conférence de presse mais appréciant la réaction de ses troupes et le succès qui leur ouvre pratiquement la voie d’une qualification assurée à mi-chemin sauf catastrophe), les supporters entassés dans un Tchaker devenu subitement trop exigu pour répondre à cette affiche, les fans, venus des 48 wilayas (une première également depuis un bail) donneront de la voix sans discontinuer en soutenant à fond leur équipe qui appréciera. Une réaction positive que les joueurs, autant que leur staff technique (accueilli chaleureusement, Belmadi remerciera le public à la fin de la rencontre en assurant que «ce succès est celui du peuple et pas de Belmadi»), ravis de voir Tchaker reprendre un nouveau souffle, apprécieront à sa juste mesure. Des retrouvailles que l’on espère, du côté des responsables de l’E.N, où l’on se félicite d’un tel soutien (c’est «bon» pour l’équipe) durer assez longtemps que le permettront les bons résultats. Vendredi, les Mahrez, Atal, Brahimi, Bounedjah et autres ont fait correctement le boulot, mis beaucoup de cœur à l’ouvrage, fait preuve de solidarité avant d’arracher l’essentiel.

De bon augure
Un succès qu’on ne dira pas poussif mais tout de symbole pour une sélection se cherchant encore mais qui est arrivée, au terme d’une prestation sérieuse face à un vis-à-vis qui usera du muscle et de l’intimidation en pesant (à la limite de la correction) lourdement sur le plan physique, à rallumer de nouveau la flamme avec l’aide de ses fidèles de retour en force en mettant à leur tour de l’énergie pour l’aider à l’emporter. Une victoire bonne à prendre et célébrée dans la tradition avec ce «one, two, three viva l’Algérie» devenu le tube de toujours et dépassant les frontières. Tout simplement de légende. En foulant pour la 1ère fois ce jardin fétiche de la balle ronde nationale, les Tahrat, Benzia, Belfodhil, Fares et les tout-nouveaux qui découvrent les lieux, ont du voir la différence. L’ambiance des belles soirées qui revient. Rassure les joueurs quant aux futures sorties. Lorsqu’il faudra composer avec d’autres clients plus robustes, des grands noms d’Afrique et des oppositions autrement plus compliquées qu’en cette soirée du Benin où l’on retiendra l’apport si précieux du 12e homme. Du soutien de tous les instants de ces milliers de voix, de passionnés des «Verts» venus des quatre coins du pays pour communier avec eux et les porter vers d’autres exploits. Un soutien qui les rend plus forts. Une sélection «reboostée» et un moral au beau fixe avec cette assurance que l’adversaire, quel que soit le lieu de la partie (Belmadi dit ne pas être contre l’idée de jouer à nouveau au «stade du «5 juillet» à Alger, dans une enceinte à l’origine de bien de blocages et assimilée à un «tribunal»), «sentira» l’épreuve populaire et la pression en plus d’aider l’équipe à se sentir plus unie. Plus forte. En passant avec succès l’examen du Benin, Belmadi et son groupe, plus que jamais retrouvé et armé de bonnes intentions, ont gagné l’assurance de ne plus être seuls en garantissant cette ambiance de folie qui a tant aidé les «Fennecs» à aller de l’avant et toujours sortir des performances époustouflantes. Une nouvelle page, forcément belle (on espère ne pas se tromper) vient de s’ouvrir. De bon augure.
Par Azouaou Aghiles

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