La nomination de Ounissi Khelifa à la tête de la DGSN en dit long sur l’expérience de terrain de l’homme qui, après avoir exercé plus de 10 ans durant en tant que directeur dans les arcanes de ce corps sécuritaire, il avait dirigé pendant cinq autres longues années la Police de l’air et des frontières (PAF). Un poste sensible qu’il avait quitté jusqu’à 2012, avant qu’il ne soit limogé par … Abdelghani Hamel, ex-DGSN qui croupit, aujourd’hui, sous mandat de dépôt, à la prison d’El Harrach, pour plusieurs affaires liées à la corruption.
Les incidents mortels, survenus jeudi dernier, lors du gala musical du rappeur algérien Soolking, à l’origine de cinq morts et de plusieurs blessés, font payer le prix fort à plusieurs responsables publics. Hier, Abdelkader Kara Bouhadba a été débarqué de son poste de Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) par le chef de l’État, Abdelkader Bensalah, apprend la présidence de la République dans un communiqué repris par l’APS. Le choix d’un remplaçant à ce poste sécuritaire hautement sensible, en cette conjoncture particulière au pays, est porté sur la personne de Ounissi Khelifa, nommé nouveau patron de la Police nationale.
«Le chef de l’État, Abdelkader Bensalah, a procédé, samedi 24 août 2019, à la nomination de Ounissi Khelifa au poste de Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) en remplacement de M. Abdelkader Kara Bouhadba, dont il a été mis fin aux fonctions en cette qualité», explique laconiquement le même communiqué qui ne précise pas les raisons de ce turnover à la tête de la DGSN.
Quoique la Présidence n’ait pas communiqué sur les raisons du limogeage de Kara Bouhadba de la tête de la DGSN, il y a absolument fort à parier que la décision est liée à la gestion sécuritaire du concert-événement de Soolking à Alger. Autrement dit, la responsabilité de la Police nationale aura été citée dans les conclusions de l’enquête préliminaire, ouverte vendredi, par le parquet d’Alger, à l’effet de déterminer qui est responsable de quoi dans le drame du stade du 20 Août. C’est d’autant plus encore qu’il y a eu mort d’hommes que l’affaire ne devait pas être prise à la légère.
Après la responsabilité publique avérée de la ministre de la Culture, Meriem Merdaci, et du directeur de l’ONDA, ainsi limogés pour «graves défaillances» d’organisation, c’est le DGSN qui est débarqué de son poste, et supplanté ainsi par Ounissi Khelifa, un enfant de la maison qui a roulé sa bosse dans ce corps sécuritaire.
Farid Guellil
