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FILIALE DU GÉANT SONATRACH : La Sotraz est-elle victime d’un processus secret de liquidation ?

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De nombreux travailleurs, par le biais de leur section syndicale, dénoncent ce qu’ils qualifient de tentatives de casse de la Sotraz, un fleuron des hydrocarbures qui assure la mobilité et le transport des personnels des sociétés des hydrocarbures activant dans les zones industrielles.

Il est vrai qu’il est légitime de se  poser des questions, car comment expliquer que cette entreprise soit devenue, pour certains de ses clients, une vache à traire. Ces derniers n’hésitent pas à s’emparer de gros montants d’argent en recourant à la justice et dans une passivité sans égale de la direction de l’entreprise. Sinon comment expliquer encore qu’un client, qui réclamait le montant d’une facture impayée n’a ni été sollicité pour un règlement à l’amiable, ni bloqué dans ses actions devant la justice.
Ce dernier qui réclamait le paiement d’une marchandise qui n’a même pas été réceptionnée par l’entreprise, a recouru à une action en référée pour  exiger plus de 8 millions de dinars. Ayant obtenu gain de cause, il a vu l’entreprise faire opposition mais cela ne l’a pas empêché d’actionner une nouvelle affaire en justice et obtenir un jugement en sa faveur. La Sotraz introduira un recours, mais curieusement son représentant ne s’est pas présenté à l’audience ce qui a poussé le magistrat à confirmer le verdict de la première instance et à ordonner à l’entreprise le paiement du montant de la facture en sus de pénalités, soit un total de plus de 9 millions de dinars. Pourtant, selon les représentants de la section syndicale, qui subit les foudres du Directeur général qui refuse de reconnaitre sa légalité malgré son élection réglementaire, l’entreprise dispose de tous les arguments pour éviter une condamnation par la justice. « En plus du fait que cette marchandise n’a jamais été réceptionnée,  le bon de commande fourni  par le plaignant pour motiver sa plainte, n’est pas valide car signé par un ancien acheteur qui ne fait plus partie des effectifs de l’entreprise. On se demande bien pourquoi le DG, qui a la qualité de représentant légal de l’entreprise n’a pas bougé le petit doigt pour faire cesser l’action en justice, ou mieux encore pour déposer une plainte contre X pour la disparition de la marchandise qui n’a jamais été inventoriée dans les stocks de l’entreprise», s’interrogent les représentants des travailleurs. Par ailleurs, cette affaire n’est pas la seule, puisque la Sotraz est devenue une vache à traire, prête à payer à la moindre injonction de la justice. Ce sont pas moins de 18 affaires devant les tribunaux que l’entreprise a perdues sans que cela ne pousse sa direction à réagir pour appuyer sa défense ou pour faire opposition.

13 travailleurs arbitrairement licenciés
Il y a quelques jours, un fournisseur de pneus, dont le  dossier de soumission à un marché public a été rejeté alors qu’il était le moins disant et qu’il offrait le plus de garantie. Curieusement, l’entreprise avait choisi un autre fournisseur,  dont l’offre dépassait la sienne de près de 10 millions de dinars. Il a décidé, lui aussi, de recourir à une action en justice pour pratiques illégales et contraires au code des marchés publics. Selon les représentants des travailleurs, les cahiers des charges des marchés sont triturés et modifiés sans respect des procédures légales. « La direction générale de la Sonatrach a été informée de tous ces dépassements et, malgré les commissions d’audit dépêchées d’Alger, aucune réaction allant dans le sens de la protection de l’entreprise n’a été engagée», affirment nos interlocuteurs. Et, comble de l’ironie, 13 travailleurs ont été licenciés de leurs postes d’emploi, ce qui constitue une transgression flagrante  des procédures légales. Ces derniers qui ont recouru à la justice, ont reçu un arrêt sommant leur employeur de les réhabiliter avec le paiement de leurs salaires non perçus. Et au lieu de les réintégrer dans leurs postes de travail, le directeur général a refusé d’appliquer une décision prononcée pourtant au nom du peuple algérien,
préférant plutôt leur proposer un montant de compensation estimé à 17 millions de dinars. «C’est un montant qui va grever encore plus le budget de l’entreprise. Ce n’est pas son argent, et c’est pour ça qu’il nous a proposé une compensation au lieu de nous réintégrer dans nos postes d’emploi. On a certes observé un mouvement de protestation
pour attirer l’attention des décideurs sur la situation de l’entreprise, mais on n’avait pas cessé le travail et l’entreprise
avait assuré ses prestations ce jour-là. Le DG a fermé le bureau de la section syndicale et il est en train de tout faire pour marginaliser les représentants légalement élus des travailleurs. C’est un travail de casse que subit la Sotraz et, à ce rythme, c’est sa privatisation qui se prépare», ont indiqué des représentants des travailleurs.
Slimane B.

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