L’Algérie a interdit le survol de son espace aérien aux avions marocains, civils et militaires.
Cette décision annoncée mercredi dernier , par le Haut Conseil de sécurité et entrée en vigueur le même jour, s’inscrit dans le cadre des réponses aux provocations, aux hostilités et bellicisme du Maroc contre l’Algérie, depuis des mois. Ne semblant pas avoir mesuré ni le sens des rappels à l’ordre par Alger, ni ses avertissements quant aux conséquences de sa politique hostile, les Marocains ne semblent pas aussi mesurer le sens et la portée de la décision d’Alger de rompre ses relations diplomatiques avec le royaume chérifien, annoncée août dernier. La décision de la fermeture de l’espace aérien aux vols civils et militaires du Maroc et des avions portant une immatriculation marocaine n’est pas sans impact sur l’activité aérienne du royaume, qui surpris a réagi en minimisant le coup qu’il vient de recevoir. Sur le plan économique cette mesure impactera fortement le chiffre d’affaires de la compagnie marocaine de transport aérien qui gagnait beaucoup en faisant survoler à ses aéronefs l’espace aérien algérien. Il faut savoir qu’en 2019, les avions de la Royal Air Maroc, ont survolé 2387 fois l’espace aérien algérien au moment où les avions algériens, Air Algérie et Tassili Airlines n’ont transité par l’espace aérien marocain que 44 fois, 43 vols AH et un vol de Tassili. . C’est dire que le survol de l’Algérie par les avions marocains permettant outre de gagner du temps de réaliser des gains substantiels pour le Maroc, qui viennent de partir en fumée, au moment ou la Royal Air Maroc croule sur des pertes en raison de la pandémie, qui a fait reculer considérablement le flux des touristes qui empruntaient les vols marocains pour se rendre au royaume. Dans le communiqué sanctionnant la réunion du Haut Conseil de sécurité consacrée à l’examen « des développements de la situation de nos frontières avec le Maroc ». Il est à préciser, pour rappel, que la décision de la fermeture de l’espace algérien à l’aviation civile et militaire marocaine, est en réponse, « à la persistance du Maroc dans ses provocations et ses pratiques hostiles contre l’Algérie ». La réunion selon la même source a examiné « les développements de la situation de nos frontières avec le Maroc ». Auparavant l’envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani a mis, le 21 septembre dernier, Rabat au pied du mur, en pointant les « mensonges » et la « manipulation grossière » de l’ambassadeur du Maroc à Genève, après ses propos au sujet d’une prétendue « présence d’instructeurs du Hezbollah dans les camps de réfugiés à Tindouf ». Il a affirmé que «l’ambassadeur marocain (Omar Zniber NDLR), tout comme son prédécesseur, sont des stakhanovistes de la manipulation grossière ». Ajoutant qu’ « ils sont passés maîtres dans l’art de recycler les mensonges éhontés de leur ministre » qui avait inventé, rappelle-t-il « de toutes pièces, en mai 2018, la fable grotesque des instructeurs du Hezbollah, celle-ci avait été déconstruite et démentie dans les faits », affirme le diplomate algérien. Quant au chef de la diplomatie, dans une déclaration à la chaîne CNN, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a qualifié, à propos de la rupture des relations diplomatiques de l’Algérie avec le Maroc, de message approprié, « au gouvernement du pays voisin après des actes hostiles à sa souveraineté et son unité ». Il n’a pas manqué dans l’entretien qu’il a livré à la chaîne américaine d’information d’affirmer que l’Algérie a fait preuve de patience face à des actes que le Maroc a commis contre sa souveraineté et son unité. « C’est pour cela que nous pensons qu’une telle décision (la rupture des relations) a envoyé le message approprié au gouvernement du Maroc pour lui signifier que nous ne pouvions nous permettre d’accepter davantage le comportement de ce pays voisin », a indiqué le ministre des Affaires étrangères au cours de l’interview diffusée mardi. Il a estimé que la décision de rupture des relations diplomatiques, « est une manière civilisée de mettre un terme à une situation qui ne pouvait durer davantage sans causer de dommages et qui risquait de mener les deux pays vers une voie non souhaitable ».
Sur le plan sécuritaire, c’est une décision réfléchie dans le sens où, aujourd’hui avec les progrès technologiques, le survol de l’espace aérien d’un pays peut servir à des opérations d’espionnage. Un avion civil peut être facilement maquillé pour le doter d’une nouvelle immatriculation et l’utiliser dans des opérations d’espionnage. C’est d’ailleurs pourquoi la mesure touche même les avions affrétés et portant des immatriculations marocaines. La bonne foi du Maroc n’est plus de mise dans la mesure où ce pays s’est livré à une véritable guerre électronique contre notre pays. De plus les menaces proférées par certains de ses responsables et celles de responsables civils et militaires de l’entité sioniste, proférées à partir du Maroc rendaient cette mesure nécessaire. C’est donc une mesure préventive qui s’inscrit dans le cadre du dispositif de défense du territoire national.
Slimane B.